«Il faut le reconnaître, il nous arrive souvent, à nous artisans du bâtiment, d’être appelés en première action dans des maisons où il n’y a aucune fermeture, aucune isolation, aucun chauffage, dans des familles visiblement en grande précarité. Mais parce que nous sommes des chefs d’entreprises qui devons être vigilants sur nos affaires, le plus souvent on s’échappe sans avoir rien fait», reconnaît Michel Dumon, Président de la CAPEB 33. Une situation difficile à laquelle veut remédier le partenariat pensé par l’innovante association Les Bruits de la Rue.
Avec son ambition de traiter la question de la précarité de manière transversale, Les Bruits de la Rue allie en son sein acteurs du monde médico-social, des entreprises, des universitaires, des artisans… Au total « des personnes issues d’une multitude de milieux qui partagent leur vision de la précarité pour mieux y travailler ensemble ». Autre principe innovant souligné par Georges Viala, « le principe de co-construction qui veut nous trouvions des solutions qui parte de la base, pour tenter ensuite de les généraliser. On n’est pas du tout dans la logique de la décision du technocratequi vient d’en haut sans idées réelles des réalités du terrain». Or l’argument du risque financier qu’encourent des artisans face à des personnes en difficulté, est bien de celles-là.
Sécurité financière et qualité des travaux assurés
D’où la proposition de partenariat avec la Maire de Bordeaux. Celui-ci se ferait dans le cadre du Programme National de Requalification des Quartiers Anciens Dégradés, qui vise d’une part à la rénovation des logements précaires, c’est-à-dire trop consommateur d’energie, et d’autre part à la construction de logement sociaux, explique Alexandra Siarri.L’idée de la convention est double : « permettre d’assurer la sécurité financière des artisans qui réaliseraient ces chantiers d’isolation tout en apportant aux familles concernées la garanties de travaux réalisés par des professionnels qui connaissent bien le métier ». « Il n’y a pas de raison que ces personnes en situation de précarité ne puissent bénéficier de la même qualité que n’importe qui d’autre » souligne Philippe Bénichou, (EDF) également membre des Bruits de la Rue.
Pour les artisans intéressés par l’idée, la convention devrait rapidement être mise en ligne sur le site de la CAPEB.
Photo: Aqui.fr
Solène Méric