Les archéologues en herbe « sur les traces du passé » au musée d’Aquitaine


AF

Les archéologues en herbe « sur les traces du passé » au musée d’Aquitaine

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 23/02/2018 PAR Alix Fourcade

Tou-tou-tou-tou, tou-tou-tou… Vous aurez certainement reconnu l’air du générique de la saga du plus célèbre des aventuriers-archéologues, Indiana Jones. À raison, puisque le musée d’Aquitaine de Bordeaux s’est transformé en zone de fouilles, le temps de l’exposition sur « L’archéologie à grande vitesse », qui présente les différentes découvertes faites lors de la construction de la LGV.

Jusqu’au 4 mars, les enfants sont invités à venir participer à l’atelier « Sur les fouilles du passé », qui explore une 51e zone de fouilles, imaginaire, du tracé de la ligne à grande vitesse. Dans le laboratoire de l’exposition, cette animation, gratuite et sans réservation, est à destination des 8-12 ans, accompagnés d’un adulte. Elle a lieu tous les week-ends, le samedi et le dimanche, à 15 heures et à 16 heures ; et du mardi au vendredi à 14 heures 30, en plus, pendant les vacances d’hiver. 

« Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer ce qu’est la LGV ? », commence par demander Amélie, la médiatrice, ce jeudi après-midi, aux 17 jeunes présents à l’entrée du musée. Les réponses fusent alors du tac au tac : « c’est la ligne à grande vitesse qui relie Tours à Bordeaux ». Après une petite boutade sur les retards de la SNCF, et ce, sous le nez du panneau qui indique, précisément, que l’exposition a bénéficié du mécénat de SNCF Réseaux, le groupe commence par visiter l’exposition « L’archéologie à pleine vitesse ».

Playmobil et paléolithique 

Première arrêt devant une maquette en Playmobil, expliquant les changements du paysage et l’aménagement des fouilles sur le tracé de la ligne TGV. Au début, une plaine bucolique avec des vaches et des arbres ; puis, le même espace avec des machines creusant pour les recherches ; et enfin, la voie de chemin de fer aménagée, où l’on retrouve les mêmes vaches et arbres en bordure, car les constructeurs ont fait le maximum « pour limiter l’impact sur l’environnement », assure la médiatrice.

Cinquante sites de fouilles archéologiques ont été aménagés sur le chantier. Elles ont eu lieu dans les régions du Centre-Val de Loire et de la Nouvelle-Aquitaine, et dans six départements : Indre-et-Loire, Vienne, Deux-Sèvres, Charente, Charente-Maritime et Gironde, entre 2009 et 2013.

Second arrêt à l’ère du paléolithique, dans la salle suivante. Face aux silex exposés, la troupe de jeunes garçons décèlent directement qu’il s’agit d’armes. La petite Marion, 3 ans et demi, avec son serre-tête vissé sur la tête et sa jupe à poids, en est moins sûre : « Mais, ce sont des cailloux ! », signale-t-elle.

Sortie d’une stèle funéraire reconstituée pour le musée et faite d’imposantes pierres, une collection de mobiliers retient l’attention : des bols en terre cuite et des défenses de sanglier utilisées pour faire la cuisine, notamment.

Le numérique au Moyen Age

Passage, désormais obligatoire, devant une myriade de tablettes interactives qui présentent les différents lieux de fouilles, avec des photographies explicatives. « Eliott, ne touche pas à ça ! », une mère reprend son fils à la limite de la bêtise.

Changement d’époque avec le Moyen Age. Les jeunes s’immergent dans une des vingt-huit galeries souterraines défensives retrouvées pendant les recherches. Malheureusement détruites pour les constructions ferroviaires, celles-ci ont été numérisées. Dans une vidéo, l’intérieur de celle de Marigny-Brizay (86) dans la Vienne est reconstitué. À côté, une vitrine expose différents objets retrouvés dans ces cavernes, dont une paire de clés rouillées. « C’est celle de la voiture », glisse un petit brun au sourire espiègle à son père.

Enfin, les enfants arrivent dans le fameux laboratoire pour commencer l’atelier « Sur les traces du passé » dans le 51e lieu de fouilles, imaginaire, du tracé de la ligne, et baptisé « Petitum Locum », petit lieu, si nos souvenirs de latin sont bons. Six tables, avec six mystérieux intitulés : numismatique, carpologie, céramologie…. Le premier est consacré à l’analyse des pièces de monnaie : les enfants doivent y retrouver les visages des empereurs romains présentés dans un classeur.

Mâchoires de cheval, bassin de chat et cerneaux de noix 

En carpologie, ils sont priés d’analyser des déchets, des cerneaux de noix notamment. À une autre table, en céramologie, il s’agit de recoller des pots antiques en morceaux avec du scotch. Une tâche ardue, si l’on en croit Maxence, 8 ans, venu avec sa grand-mère qu’il surnomme « Maminou » et qui passe près de vingt minutes à remettre en forme une amphore.

Suivent les animations de topographie, avec le plan des fouilles de « Petitum Locum » à colorier, ou encore d’archéozoologie, où il faut faire correspondre d’étranges os d’animaux avec les étiquettes « mâchoires de cheval », ou « bassin de chat ».

Marie-Hélène, 75 ans et ancienne étudiante en archéologie de la Gironde, est ravie d’avoir emmené ses deux petits-enfants, Kylian et Emma, 10 et 7 ans, à cet atelier. « Je trouve cela formidable qu’il puisse en apprendre autant, et cela permet aussi de les occuper pendant les vacances », avance cette femme à la retraite.

Les cerveaux sont en ébullition pendant une bonne heure dans ce laboratoire de scientifiques en herbe, où les parents ne sont finalement pas tant les bienvenus. Les premières timidités passées, les enfants se sont faits des copains. Alors qu’Éric se rapproche de sa fille pour l’aider à faire une activité, celle-ci le repousse gentiment : « Papa, tu peux me laisser ? ». « Elle a déjà honte de moi », se désole le jeune père.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Gironde
À lire ! CULTURE > Nos derniers articles