Après le rebond enregistré au 2ème trimestre 2022, c’est un nouveau recul des principaux indicateurs pivots qui se fait jour en Gironde. Plus de 30% des entreprises ont enregistré une dégradation de leur chiffre d’affaires au 3ème trimestre, entre persistance des problèmes d’approvisionnement, carnets de commandes en baisse et situation inflationniste.
La hausse du coût des matières premières et de l’énergie n’a en effet pas été entièrement répercutée sur le prix de vente. Conséquences : « des marges sont fortement dégradées et des tensions sur la trésorerie sont encore marquées » . Plus du tiers des chefs d’entreprise interrogés jugent leur trésorerie « tendue, voire très tendue ».
La construction face à ses premières difficultés depuis la crise Covid
Un ralentissement de l’activité qui semble n’épargner aucun secteur. La construction, depuis la reprise d’activité post-Covid, enregistre là ses premières difficultés. Le chiffre d’affaires n’est « pas du tout à la hauteur des résultats espérés avant l’été », selon la CCI. C’est dans ce secteur que la dégradation des marges est la plus forte et touche la moitié des entrepreneurs.
Comme pour la construction, l’industrie subit les effets inflationnistes, le commerce demeure dans une « situation délicate » avec un solde d’opinion de chiffre d’affaires négatif pour le 3e trimestre consécutif, et les services, « plutôt bien orientés le trimestre précédent », connaissent aussi un ralentissement de l’activité et une contraction de leur trésorerie.
Seulement 24% d’entrepreneurs girondins confiants en l’avenir de l’économie nationale
De quoi fortement ébranler la confiance des chefs d’entreprise en l’avenir de l’économie nationale. Et les tensions internationales qui ne vont pas en diminuant n’y aident sans doute pas. « L’indicateur perd 22 points par rapport à fin 2021 et atteint un niveau proche de celui de la crise sanitaire avec seulement 24% d’entrepreneurs confiants », synthétise le document.
Une défiance envers la situation économique nationale partagée par tous les secteurs d’activité et qui se répercute sur la confiance des dirigeants en leur propre structure : 69% d’entre eux se disent confiants en l’avenir de leur entreprise contre 73% au 2ème trimestre. Signe de ce blues des acteurs économiques, la CCI relève que « les industriels affichent un pessimisme marqué alors que traditionnellement, l’indicateur de confiance était plutôt élevé ».
Un espoir : sauver le niveau d’affaires actuel
Quant aux perspectives d’activité, elles restent (logiquement) prudentes pour la fin d’année. Quel que soit l’indicateur concerné, aucune amélioration n’est envisagée d’ici là. L’espoir des chefs d’entreprises interrogés début octobre réside surtout dans le maintien de leurs niveaux d’affaires actuels.
Les commerces et services espèrent pouvoir compter sur la période des fêtes pour un retour de clientèle, tout en restant très prudents sur l’indicateur de fréquentation. Les professionnels du BTP et les industriels anticipent quant à eux une légère croissance de leur chiffre d’affaires mais indiquent néanmoins que leur carnet de commandes est à la baisse.