« Bordeaux, une ville qui se réchauffe plus que la moyenne des villes françaises »Voilà comment Denis Cheissoux a choisi d’introduire cette rencontre, tout en rappelant que « d’ici à 2100, on va gagner 3 à 4°C, on n’y coupera pas ». Pour le journaliste, il est donc important de se mobiliser : « nous sommes maintenant devenus copropriétaires du climat, alors on se met en ordre de bataille, à Bordeaux comme ailleurs » ; surtout qu’il considère qu’il y a une démission de l’Etat sur ce thème-là, et que tout se jouera donc dans les collectivités.
Pour Frédéric Denhez, une grosse erreur a été commise : « on a pris le réchauffement climatique comme totem et on le mesure à l’aune du CO2, et avec ça, on s’est tous tirés une balle dans le pied ». La civilisation du gaz, dans laquelle nous sommes selon lui, est un bon et un mauvais signe « comme on en parlait pendant le repas avec le maire de Bordeaux » : « cela va être de plus en plus difficile pour les politiques de dire aux gens de faire des économies, alors qu’on va rentrer dans une période d’abondance relative ».
L’Etat, le pétrole et le gaz de schiste.Denis Cheissoux aborde le thème du pétrole, sur le principe des deux nouvelles à annoncer aux jeunes : « une bonne, vous en aurez toujours ; et une mauvaise, on vous laisse le pétrole le plus cher et le plus dégueulasse ». A propos du gaz de schiste, il reconnaît que la question n’est pas de savoir s’il faut s’en servir ou non, mais plutôt quand.
Frédéric Denhez a également souhaité parler de l’effet-rebond, très dangereux selon lui : des études ont en effet prouvé que plus l’efficacité énergétique augmente, plus notre consommation en énergie augmente. Un cercle vicieux qui va nous obliger à prendre « un choix philosophique » : « il va falloir accepter de se serrer la ceinture pour les générations futures ». Pour l’écrivain, il est important d’agir, même si « une solution infrastructurelle ne résoudra pas tout : vous aurez des embouteillages silencieux, mais vous aurez toujours des emballages ». Le problème est culturel.
Denis Cheissoux cite ainsi les anecdotes des buanderies collectives suédoises, et de l’obligation d’avoir un chauffe-eau solaire à Barcelone : « en France, on dirait que c’est du fascisme ! ».