Le Grand Oral d’Amos Gitaï, invité exceptionnel du Festival International du Film d’histoire de Pessac


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Le Grand Oral d'Amos Gitaï, invité exceptionnel du Festival International du Film d'histoire de Pessac

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 21/11/2012 PAR Laura Jarry

Amos Gitaï, toujours pas prophète en son pays ?
Même si le cinéaste peine à répondre aux questions d’actualités, en particulier à celles sur son pays,  il ne peut s’empêcher d’en parler lorsqu’on évoque ses œuvres : « Israël, c’est un projet fort, émouvant, parfois contradictoire, et il mérite donc une œuvre forte. » Et de compléter : « Le meilleur hommage qu’un cinéaste, un artiste, puisse faire à son pays, c’est de lui donner une œuvre forte. » Pour Amos Gitaï, il faut qu’Israël garde son âme, qu’elle soit généreuse avec les palestiniens.
Pour autant, il ne répond que très succinctement aux questions sur la situation israélo-palestinienne, mais non sans humour : à la question « Est-il possible d’être laïque dans la société israëlienne ? », Amos Gitaï répond avec un sourire « Tu en as un à côté de toi ». Un sourire, et une certaine ironie qu’il reprend lorsqu’on lui demande s’il perd espoir sur la création d’un état palestinien, en répondant « Je ne suis pas encore candidat ». Une bonne humeur qui s’efface rapidement quand on lui fait remarquer que chaque génération a eu sa guerre, « malheureusement ». Relancé, « on espère que la prochaine n’en aura pas ? », Amos esquisse un « Ouais » plus que dubitatif.

« Merci, mais je vais faire l’inverse »
Amos Gitaï avait répondu ceci au conseil que certains lui avaient donné de faire ce qui peut marcher pour ensuite faire ce qu’il aime. Après tout, le réalisateur, se dissimulant derrière ses études d’architecture par modestie, ne court pas après la popularité : « Dans mon métier, le show-biz, les gens aiment être aimés par tout le monde. J’ai toujours trouvé cela bizarre, parce que moi, à la base, je n’aime pas tout le monde ! ». Ne se déclarant pas cinéaste, il dit aussi ne pas souvent aller dans les salles obscures : « J’aime les films mais je ne suis pas cinéphile, je suis très opposé à ce recyclage permanent du cinéma. »
« Pour moi, les bons artistes sont subversifs », déclare-t-il, « les artistes doivent ne pas être d’accord. » Un esprit d’opposition qu’Amos Gitaï continue d’avoir dans sa carrière d’artiste. D’ailleurs, après son installation bordelaise à la Base sous-marine, intitulée « Traces », Frédéric Mitterand lui avait dit « Je suis en larmes, il faut que tu la fasses à Paris ». Refusant la première salle proposée, trop pompeuse, Amos Gitaï propose le Trocadéro, en opposition à l’adoration qu’avaient Hitler et Goebbels pour cet endroit. Elle se posera finalement au Palais de Tokyo ; tant mieux, un journaliste lui soufflera qu’il est le lieu choisi pour stocker les œuvres spoilées.

« Si je veux arrêter, je vais arrêter »
Quand on lui demande s’il compte revenir à son ancien métier d’architecte, Amos Gitaï remarque que « les architectes sont jaloux de nous autres, cinéastes, maintenant ils créent des images ». Quand on s’enquérit alors sur ses nouveaux projets, le cinéaste élude la question, « peut-être ». S’il ne parle pas encore de retraite cinématographique, cela ne veut pas dire qu’il n’y pense pas : « Je parle rarement des projets à venir comme vous l’avez remarqué. Certains cinéastes, que j’aime beaucoup, déclarent arrêter de faire des films. C’est trop pompeux : si je veux arrêter, je vais arrêter, je n’ai pas besoin de le déclarer. »
Malgré tout, à la dernière question, « Croyez-vous toujours à la force de l’art pour influencer les choses ? », le cinéaste israélien le plus célèbre au monde pour ses œuvres fortes répond par un grand « Yes ! ».


Programme du Festival International du Film d’Histoire de Pessac, du 19 au 26 novembre.

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