Le Conseil Général de la Gironde présente son plan d’aide aux viticulteurs


Bérénice Robert

Le Conseil Général de la Gironde présente son plan d'aide aux viticulteurs

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 26/05/2011 PAR Bérénice Robert

Un budget multiplié par quatre et une volonté d’être au plus près des vignerons

Après une concertation multipartenariale amorcée en juillet 2010, le budget 2011 pour le plan voté en décembre dernier a été multiplié par quatre (soit deux millions d’euros) par rapport à celui qui avait été alloué aux deux plans triennaux précédents. Ce plan a un objectif clair : « aider le vigneron à chaque étape pour ne laisser personne sur le bord du chemin »; ses trois axes (« de la production de raisin à la production de vins », « pour une mise en marché organisée vers une distribution et une commercialisation optimisée », et « la promotion pour une consommation avertie et un oenotourisme à développer ») ont été longuement détaillés au cours de la première partie de la réunion. Ils passent par toute une série d’initiatives, qui s’appuient, entre autres, sur des expertises et conseils technico-économiques financés auprès des vignerons. Une grande importance est également accordée aux actions collectives vers les groupements ou en faveur du regroupement d’exploitations.

Des applications concrètes sur le terrain

Ces initiatives se sont déjà traduites concrètement, comme sont venus le souligner les deux témoignages qui ont été livrés au cours de la réunion. Alain Courgeau, président de la CUMA(coopérative d’utilisation de matériel agricole) de l’Entre-Deux-Mers et de la CUMA STEV (système de traitement des effluents vinicoles) de Soussac, a expliqué la mise en place et le fonctionnement de ses deux CUMA dont la seconde intervient sur le traitement collectif des effluents vinicoles, ainsi que les différentes difficultés auxquelles il a dû faire face. Quant au second, Eric Liotard, del’EARL Liotard à Lugon, c’est une stratégie bien différente qu’il a adoptée pour faire face à la crise. Il a décidé de miser sur le développement en faisant appel à un consultant commercial,en démarchant directement auprès des cavistes pour promouvoir sa production (en France et à l’étranger) ou encore en créant une Société avec d’autres viticulteurs pour commercialiser leurs vins. Cela s’est fait, cependant, au prix de lourds sacrifices, puisqu’il a été obligé d’arracher 10 hectares de sa vigne, et de mettre en location pour neuf ans les 15 hectares qui lui restaient. Comme le souligne Régis Lacoste, consultant travaillant avec la Chambre d’Agriculture et avec E. Liotard, « il n’y a pas de recette miracle qui solutionne tous les problèmes ».

Pour les viticulteurs, un plan qui ne s’attaque pas au fond du problème : le négoce et la grande distribution

Cependant, lorsque la période de questions arrive, les réactions sont nombreuses, et les viticulteursqui prennent le micro ne cachent pas leur amertume. En effet, si ce plan a le mérite d’exister, il ne s’attaque pas aux « deux grands fléaux » de la viticulture : le négoce et la grande distribution. « Nous, ça fait trente ans qu’on est sur les routes, et au bout du compte de trente ans, on est mort. Pour quelles raisons ? Parce que vous avez vos clients particuliers qui vous disent que votre vin, ils n’ont rien contre, mais qu’ils ont trouvé le même dans un supermarché à 2 euros. Qu’est ce qu’il faut dire à ça ? », s’indigne une viticultrice. Elle déplore, en outre, l’absence des principaux acteurs, les négociants, l’interprofession, le Conseil Interprofessionnel du Vin Bordeaux et le syndicat. « Je leur ai demandé maintes et maintes fois ce que voulait dire le mot syndicalisme, parce que moi je ne le reconnais plus. Ils ne nous défendent pas, ils sont en train de nous tuer », ajoute-t-elle, désabusée. Même son de cloche chez un de ses collègues : « les négociants, c’est là où est le mal. Vous n’y arriverez jamais. Ils font la pluie et le beau temps. ». Pour Jean-Luc Gleyze, il est clair que la Conseil Général ne détient pas la solution miracle. « On ne va pas sauver la filière », déclare-t-il, « par contre, on est là pour essayer de jouer le rôle que l’on peut jouer à notre niveau ». La grande distribution est également mise en cause, « autant responsable que le négoce » selon un autre vigneron, qui demande au Conseil Général d’être « partie prenante à ce niveau ».Un problème qu’il n’a pas la possibilité de régler et Jean-Luc Gleyze, de rappeler que « le Conseil Général n’a pas le pouvoir de contrôler la grande distribution ». En somme, si cette réunion avait pour objectif d’apporter des réponses, la plupart des questions soulevées restent encore sans solution.

Bérénice Robert

Crédit photo : Bérénice Robert.

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