Le château Guiraud, 1er grand cru certifié bio dans le bordelais


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Le château Guiraud, 1er grand cru certifié bio dans le bordelais

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 28/02/2012 PAR Nicolas César

Quand vous arrivez au château Guiraud, premier grand cru classé en Sauternes, Xavier Planty, 55 ans, co-propriétaire vous parle d’abord de la biodiversité sur son terroir, avant même de vous parler du vin. « Nous avons 635 espèces d’insectes différents contre 200 en agriculture conventionnelle. C’est exceptionnel », se félicite-t-il. Tel est un symbole, face au château, poussent 170 pieds de tomates, toutes de variétés différentes, souvent rares. Tout ceci est le fruit d’un travail accompli depuis plusieurs années pour convertir les 100 hectares de vignes en bio. Faisant fi des sarcasmes de ses voisins, il a laissé pousser l’herbe dans les allées, s’est remis à labourer la terre, a réensemencé les sols et a réintroduit six kilomètres de haie. Fini les produits chimiques, place aux engrais et fertilisants organiques (composts, fumiers…). « Un écosystème s’est recréé », observe, admiratif, cet ingénieur agronome. Ainsi, les guêpes maçonnes, qui mangent des vers parfois porteurs de maladies pour les vignes, sont revenues en nombre. Un travail récompensé par le « best of pratiques environnementales » de la région bordelaise en 2008. A l’origine, c’est la mort d’un cancer, en 1994, d’un ami chef de culture ayant passé sa vie au milieu des produits chimiques qui l’a convaincu de « travailler autrement ».

Le bio, une philosophie, pas un argument commercial
Fier d’avoir réussi son pari et heureux d’être en harmonie avec la nature, Xavier Planty ne cache pas sa satisfaction. En effet, le pari était osé. Ici, l’hectare de vigne est estimé à plus de 150 000 €… Les premières années, il a craint de perdre une partie importante de sa récole. Mais, aujourd’hui, pour lui, le bio est une évidence, si l’on veut préserver des terroirs d’exception. « Les sols ont été abîmés par 50 ans d’utilisation intensive de pesticides», déplore-t-il. « Les gens sont sensibles à ce que nous faisons pour produire en respectant la planète », fait-il remarquer. Et, ce mode de production n’est pas forcément beaucoup plus coûteux. « Nous avons réinvesti les économies faites en produits chimiques dans la main d’œuvre ». Les effectifs ont été portés à 35 employés permanents. Car, produire en bio nécessite d’être plus attentif, afin d’éviter que des maladies comme le mildiou ne se développent. Avant chaque épisode pluvieux, par exemple, il est nécessaire de protéger la vigne. « Maintenant, le chef de culture, c’est la nature », avance Xavier Planty. A cet égard, la production a été réorganisée. Le travail n’est plus segmenté par tâches. Les équipes sont réparties par parcelles de vignes. « Notre succès a inspiré d’autres viticulteurs », se réjouit-il. Il est vrai que Xavier Planty sait faire partager sa passion. Pour les visiteurs, par exemple, il a créé un sentier botanique, où chacun pourra découvrir son hôtel à insectes, l’allée de platanes, bordée de variétés d’orchidées sauvages, sa station naturelle de retraitement des eaux usées. Par ailleurs, il a aussi fondé à Guiraud un conservatoire pour maintenir la mémoire historique des cépages blancs de notre vignoble bordelais. Une centaine de souches y sont précieusement gardées. C’est un exemple à suivre. Mais, pour l’heure, même si l’Aquitaine est la troisième région en terme de surface viticole bio, peu de domaines classés ont franchi le pas. Mais, selon Xavier Planty, « les mentalités évoluent. Les choses vont bouger ».

                                                                                                                         Nicolas César

Crédit photo : Aqui!

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