Un dirigeable aux dimensions XXL pour transporter, sans presque rien consommer et sans impact au sol, de lourdes charges sur des sites difficiles d’accès, par exemple des troncs d’arbres en zone montagneuse, des pales d’éoliennes, ou des conteneurs de survie après des catastrophes naturelles: voilà sur quoi porte le projet Flying Whales, à 100 millions d’euros. Projet à impact si il en est, avec 300 emplois annoncés à la clé, et une alternative très innovante au transport cargo jusque là assuré par des norias de camions ou des navettes d’hélicoptères.
L’entreprise a déjà convaincu Bpifrance, ADP, Bouygues, Air Liquide et le gouvernement du Québec. Elle est aussi encouragée par la région Nouvelle-Aquitaine qui en est devenue actionnaire. Après une sélection rigoureuse, il a finalement été décidé en 2020 que Laruscade en Gironde accueillera le centre de production, une usine aux dimensions exceptionnelles: 60 m de haut et 250 m de long.
Suivant la procédure, le préfet de Gironde a sollicité l’avis de l’autorité environnementale, une consultation à laquelle le porteur de projet doit cependant répondre, le tout étant porté à la connaissance du public dans le cadre de l’enquête publique.
L’intérêt public majeur du projet reste à démontrer.
La zone d’activités concernée s’étend sur 75 ha en zone boisée. « La surface du site sera imperméabilisée à 22 % ; l’implantation nécessitera la destruction temporaire ou permanente de 58 hectares d’habitats naturels, » relève l’autorité environnementale qui évoque une dizaine d’enjeux environnementaux dont les deux sites Natura 2000 concernés par le périmètre du projet. Elle assène: « Le projet aura un impact très fort sur le patrimoine naturel régional. « D’où ses recommandations « au nom de l’intérêt public majeur porté par le projet qui reste à démontrer. »
L’instance recommande de réexaminer les 24 mesures compensatoires contenues dans le dossier pour « s’assurer qu’elles atteignent effectivement l’absence de perte nette de biodiversité, préciser les mesures à mettre en place, y compris la recherche d’autres sites
compensatoires, en cas de non atteinte des objectifs. »
Dossier à retravailler
C’est peu dire que l’autorité est circonspecte sur les ambitions environnementales du projet puisqu’elle recommande aussi de produire « un bilan complet des émissions de gaz à effet de serre de l’ensemble du procédé de fabrication d’un dirigeable pour les comparer à celles de la filière d’hélicoptères. »
Face à cette avalanche de remarques, l’entreprise créée en 2012 a décidé de prendre le temps de préciser encore sa copie, pour ne pas fragiliser son dossier, en cas de recours en justice. « On va retravailler le dossier, on est plutôt serein et on espère ouvrir le site d’ici 2025 », indique Clément Barthe à France Bleu Gironde.
2 commentaires
Bonjour et merci de votre question. Le site est soumis à une autorisation de la direction générale de l’aviation civile car, outre le centre de production des dirigeables, il abritera aussi un piste d’envol de ces engins. Il convient donc que ce trafic soit compatible avec le trafic et la réglementation aérienne. Peu d’emplacements présentaient cette capacité. Laruscade est également desservi par la Nationale 10 et l’autoroute. Enfin la desserte voisine de Saint-Mariens/Saint-Yzan-de-Soudiac fait partie du périmètre du futur RER métropolitain.
Pourquoi Laruscade? L’impact de l’installation de l’usine est bien décrite. Mais s’est-on demandé comment les 300 employés prévus seront sensés se loger dans le coin ? Si les infrastructures sont prévues pour les accueillir eux et éventuellement leurs familles ? ou devront-ils venir de beaucoup plus loin en voiture bien sûr avec tout ce que cela suppose pour travailler ? Il parait qu’il y a un site industriel à Blanquefort dont on se sait pas vraiment quoi faire…..