La viande en question


Sylvain Desgroppes

La viande en question

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 27/05/2017 PAR Sylvain Desgroppes

Vaste sujet que de réfléchir à la consommation de la viande dans la société actuelle. Une question qui en génère beaucoup d’autres, et entraîne le besoin d’explorer de nombreux domaines. Qu’il s’agisse de la distinction entre véganien, végétalien, végétarien, et « omnivore », terme sur lequel René Laporte insiste au moment de lancer les débats. Qu’il s’agisse aussi de réfléchir aux thèses spécistes et antispécistes, au rapport que l’Homme entretient avec l’animal.

Celui qui a fait toute sa carrière professionnelle dans la filière viande s’est longtemps penché sur le rapport existant entre l’Homme et l’animal. Car c’est bien là le fond du problème, l’endroit d’où part la discorde. « Il y a les faits, et il y a l’esprit, la philosophie. Si l’on va jusqu’au bout de la réflexion, la question à se poser est de savoir si l’on peut tuer un animal », avance-t-il.

Autant de questions qui ne se posaient pas au milieu du vingtième siècle. Mais les goûts et les usages évoluent, les mœurs et la société avec. « Dans les années 1950, on consommait 50 kilos de viande par an et par habitant. On est monté à plus de 100 en France et maintenant on est à 80 environ, on a saturé nos besoins, l’envie a peu à peu disparu », détaille René Laporte.

Pour ou contre ?

Que faut-il donc faire aujourd’hui ? La position de René Laporte, inutile de le nier, est de continuer à consommer de la viande. Mais c’est une posture personnelle, face à « L214 et d’autres mouvements qui sont abolitionnistes, qui veulent interdire les élevages et toutes les productions issues de l’animal », affirme-t-il. Des mots volontairement forts face à des positions tranchées.

Et celui-ci de continuer son plaidoyer : « Des lobbys existent et vont loin dans leur façon de penser et d’agir, avec cette volonté de faire inscrire dans le Code Civil l’interdiction d’acheter ou vendre des animaux, vivants ou morts ». Des actes dont le but est bien de faire disparaître l’élevage.

Mais dans ce cas, au-delà même de la question de la consommation de viande, c’est la question économique, sociale et environnementale qui se pose. Que faire de tout un pan de l’économie française ? Comment occuper les espaces et les paysages ? Comment réaliser des plans de fumure et autres travaux permis par l’élevage ?…

Pour René Laporte, l’agriculture française, et en premier lieu évidemment l’élevage, doit prendre la parole pour se défendre. « Dans les années 1980, l’agriculteur est devenu d’un seul coup le pollueur de la planète. Mais au lieu de répondre, il n’a pas compris et s’est replié. Il faut au contraire changer les règles du jeu, montrer le travail », propose-t-il.

La mode est pourtant à la contestation. Dans une société où le respect est devenu un concept abstrait dont on a oublié l’existence, dans un monde où la guerre est en premier lieu celle des idées, on a oublié la première des valeurs : la tolérance. « Je n’oblige personne à consommer de la viande. A l’inverse de certains courants de pensée, je ne dis pas à l’autre  »tu dois » mais  »tu peux » », conclut René Laporte.

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