La scène, « As you like it » et comme le talent et la nature la décidèrent.


Pierre Planchenault

La scène, "As you like it" et comme le talent et la nature la décidèrent.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 21/08/2011 PAR Laura Jarry

La force des sentiments.
Première impression quand on pose un premier pied et surtout un premier regard sur le Fort de Cussac-Médoc, promu au Patrimoine mondial de l’Unesco : voilà un lieu qui doit avoir une gL'impostant Fort de Cussac-Médoc.rande histoire, en a vu circuler des têtes nobles et des moments importants. Une arche majestueuse à tête triangulaire rappelle de plus grands édifices, et surtout des douves qui empêchent l’accès à celui qui n’emprunterait pas l’allée principale et ne montrerait pas ainsi patte blanche, et en cette nuit culturelle, qui serait un ennemi du grand Théâtre.
Alors on entre, passant tout de suite dans les jardins et à peine le ticket à la main, une petite voix nous murmure qu’il faut aller côté Bastion du roi si l’on veut entendre les mots du maître William Shakespeare. « As you like it », traduisez littéralement « Comme il vous plaira », comme vous le souhaitez, comme il vous viendra l’envie de contempler, d’aimer, de détester… Car l’histoire commence avecla mésentente de deux frères qu’apparemment tout oppose, Olivier et Orlando. Puis, vient l’affrontement entre ce jeune frère qui veut exister aux yeux de son aîné, aux yeux de la vie en règle générale, et le lutteur Charles. La grande Rosalinde et son espiègle cousine Célia échangeront quelques mots, ceux de deux amies, deux sœurs, et applaudiront la bravoure d’Orlando. Ce qui devait arriver arriva : Rosalinde et Orlando s’aimèrent.

La nature veut sa part de scène.
Une petite note amusante à cette représentation théâtrale en plein air : les compresses imbibées de citronnelle distribuées à l’entrée pour faire reculer les moustiques indélicats et indésirables. Après maintes péripéties et rencontres, les retrouvailles unies entre nos deux frères, chacun épris d’une des sœurs, le vent commença son œuvre et à disperser feuilles et branches des arbres, comme des pétales sur la scène, faisant rire le public mais surtout rendant une majesté, un souffle divin et naturel aux mots prononcés.
La pluie arriva ensuite, et les spectateurs les plus épris de la pièce et cueillis par l’interprétation des acteurs tentèrent de résister, pas longtemps puisque peu de temps après, un déluge s’abattit sur tous. En quittant à pas précipités le Fort de Cussac-Médoc, on pouvait avoir l’impression de partir de terres lointaines, à cheval entre l’imaginaire de William Shakespeare et les tambours battants de l’armée du Mordor, tant le tonnerre et les éclairs entouraient le Fort. Pour connaître finalement la fin des aventures de Rosalinde, il faudra se rendre à Blaye le 24 août pour voir cette compagnie jouer. En tout cas, cette nuit-là, on put apprendre que la pluie avait un goût de citronnelle, que la nature peut être jalouse de ne plus être le centre de l’attention, que des mots prennent le devant de la scène, et que même le maître Shakespeare n’a pas le monopole des songes de nuits d’été.



Laura Jarry.

Crédit Photo : Aqui.fr. Pierre Planchenault / Chantiers – Théâtre de Blaye et de l’Estuaire – Tous droits réservés.
Autre représentation : 24 août, au Château des Rudel de Blaye, à 21h30.
D’autres scènes sur le site des Chantiers.

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