La Rochelle mise sur l’économie sociale et solidaire


Anne-Lise Durif

La Rochelle mise sur l'économie sociale et solidaire

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 10/12/2016 PAR Anne-Lise Durif

Le contexte

Ces rencontres font suite à plusieurs avancées récentes dans ce domaine : la loi du 31 juillet 2014 qui pose les statuts des entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS), à savoir les associations, les mutuelles, les coopératives et les fondations, mais aussi de nouvelles formes d’entrepreneuriat social comme les sociétés commerciales (Scop, SCIC, CAE), qui poursuivent un objectif d’utilité sociale. Et la création du fond NovESS, en juin dernier, porté par la Caisse des dépôts et la banque BNP-Paribas : pourront en bénéficier les associations et entreprises sociales porteuses de projets de grande envergure (investissements compris entre 1 M€ et 5 M€), innovants et à forte valeur ajoutée. Les collectivités locales ont tout intérêt à accompagner les porteurs de projet vers ces aides, puisque le secteur est en pleine croissance et créateur d’emplois (+1,7 % en Poitou Charentes entre 2011 et 2014).

Ce symposium fait également suite à une première rencontre au niveau régional qui a eu lieu cet été, et qui a permis de dresser un état des lieux de la filière en Nouvelle-Aquitaine. A La Rochelle, la Communauté d’agglomération se préoccupe du sujet depuis ces deux dernières années : son président Jean-François Fountaine a créé un poste exclusivement dédié au développement de cette économie, confié à Serge Poisnet, organisateur de ces rencontres. Objectif : « Rassembler. Les secteurs d’activités sont vastes, il est nécessaire d’échanger pour apprendre à mieux se connaître, identifier les besoins pour aider les entreprises à se développer », explique l’élu.

Etat des lieux en Charente-Maritime

Elle représente 12% de l’emploi salarié, avec 21 373 postes (215 764 emplois pour l’ensemble de la Nouvelle-Aquitaine), ce qui représente 520 millions d’euros de rémunérations brutes annuelles. Les activités les plus représentées sont l’action sociale (l’accueil d’enfants, accompagnement des personnes âgées et des handicapés, hébergements médicalisé, insertion par le travail, etc.), les services divers (commerces, structures de soutien aux entreprises, services liés au bâtiment et à l’aménagement paysager, activités juridiques et comptables, etc.) et les activités financières et d’assurances (mutuelles, assurances, courtiers, intermédiaires monétaires). Un classement que l’on retrouve sur La Rochelle, à la différence que l’enseignement (écoles, sports, culture, conduite, formation continue) reste la 3e économie la plus forte des ESS présentes. L’agglomération concentre également les plus grosses structures de l’ESS, de plus de 100 salariés. La plupart des employeurs du département sont des associations (1797 établissements), juste devant les coopératives et les mutuelles. « Deux tiers de ces emplois sont occupés par des femmes », précise Stephen Borderie, de la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire, à l’origine d’un état des lieux en Nouvelle-Aquitaine.

Quel avenir pour la filière ?

Selon le dernier bilan de la chambre régionale de l’ESS, la filière bénéfice d’une bonne image auprès des jeunes, qui s’y projettent volontiers dans leur avenir. Ça tombe bien, la filière est pourvoyeuse d’emploi : + 3,6% créés en trois ans (chiffres 2015) à La Rochelle. « Les professionnels de l’ESS ont également une capacité à se fédérer entre eux et à innover dans leur domaine. Mais la filière pâtit aussi d’une méconnaissance de ses activités du grand public, qui l’assimile souvent à une économie de réparation et de recyclage », constate Stéphane Borderie. Constitué essentiellement d’associations et de petites structures, elle souffre de la baisse des subventions et autres aides aux structures d’utilité sociale. Elle peine également à renouveler ses bénévoles (13 millions de citoyens) et ses dirigeants  – or « 600 000 départs à la retraite sont prévus d’ici 2020 au niveau national ». Pour Stephen Borderies, il faut donc autant améliorer son image que développer les dispositifs de support et d’accompagnement, en créant des Pôles territoriaux de coopération économique (PTCE), FabLab et Maisons de l’Economie sociale et solidaire. Créer des partenariats avec les pôles recherches des Universités ou des écoles comme Sup de Co à La Rochelle permettrait également de faire émerger plus vite et davantage des innovations portées par des structures de l’ESS et permettrait de leur apporter visibilité et certification. Il faut également développer l’accompagnement financier de l’ESS, notamment par des partenariats avec les collectivités locales, en intégrant par exemple les structures ESS dans les politiques publiques. Du côté de la Région, les modalités des aides et des interventions auprès des structures d’ESS seront décidés en février, suite au vote du SDRII cette semaine. A La Rochelle, l’agglomération a anticipé en distribuant des fiches « contact » pour les porteurs de projets (*), afin d’identifier les besoins.


(*) Renseignements : service emploi et enseignement supérieur, développement de l’économie sociale et solidaire, Tel. 05 46 30 34 61 ou ees@agglo-larochelle.fr

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