La folie des primeurs


Franscesco Pappalardo

La folie des primeurs

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 25/08/2010 PAR Olivier Darrioumerle

Après avoir goûté en 2005 le plus grand millésime de trente ans de carrière, Robert Parker est tombé sous le charme du 2009. L’expert américain qui fait trembler les propriétés n’a jamais autant distribué de 97 et 98-100 (note maximale) aux châteaux bordelais. De quoi alimenter l’inflation… Parmi eux, Lafite-Rothschild et Latour (1ers grand crus classés, AOC Pauillac), Margaux (1er grand cru classé), Cos d’Estournel (second grand cru classé du Médoc à Saint-Estèphe), Léoville-Poyferré (second cru classé, Saint-Julien ) ou Pontet-Canet (5e grand cru classé, Pauillac). Face à des châteaux surcôtés, Américains, Anglais, Chinois et Japonais suivent les yeux fermés les préceptes du guide Parker. Ces clientèles sensibles aux notes et aux grandes étiquettes achètent à prix d’or les millésimes d’exception. Mais le client qui achète sur un échantillon primeur ne recevra ses bouteilles qu’après vieillissement en barriques. Poussés par la spéculation, les prix du 2005 s’étaient envolés. Surcôtés, ils se sont écroulés. Aujourd’hui, les 2005 sont sortis en bouteille et un certain nombre d’acheteurs semblent déçus. Certains dégustateurs pensent même que le vin en bouteille n’est pas tout à fait le même que celui présenté en primeur…

« Grâce aux lois de l’économie, un jour, la vigne touchera  le ciel » proverbe chinois
Les Chinois n’ont beau consommer qu’un demi-litre de vin par an, contre 54 litres pour les Français, ce sont bien des fonds de pensions, des speculateurs à moyen terme et autres amateurs chinois qui investissent dans le Bordelais. « Pour la première fois dans l’histoire de Bordeaux, le marché des primeurs pourrait basculer vers la Chine, une clientèle inexistante jusque-là », confirme Jean-Philippe Delmas, directeur général de château Haut-Brion (Pessac-Léognan) au journal le Monde. Les grands crus classés ont le vent en poupe. Surtout le Château Lafite Rotschild, chouchou du marché chinois, qui plaît « grâce à un nom qui sonne bien et un marketing efficace » suppose la directrice d’un site de référence de cotation des vins. Dopée par la baisse de la monnaie européenne et Vinexpo qui s’est déroulé à Honk-Hong, la nouvelle clientèle chinoise est prête à dépenser sans compter pour des flacons exceptionnels et rares (car contrairement aux produits de luxe, le volume de production est limité par le terroir.) Plus de clients, de plus en plus riches, face à une production stable en volume, est égale à… des prix astronomiques. CQFD.
Photo : Franscesco Pappalardo

Olivier Darrioumerle
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