La défense des intérêts des pêcheurs et du milieu aquatique, vue par Jacqueline Rabic.


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La défense des intérêts des pêcheurs et du milieu aquatique, vue par Jacqueline Rabic.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 11/07/2010 PAR Laura Jarry

Un combat des premières heures.
Mme Rabic est une dame de l’Eau, de celle qui l’aime, la respecte et la protège. Son mari était pêcheur sur la Garonne mais devant l’organisation qu’elle juge folklorique des premières fédérations de pêcheurs, elle a lutté dès 1966 contre ce regroupement étrange des professionnels et amateurs en un même sein. Il a fallu se positionner, être présent partout, combattre la mauvaise réputation de ces pêcheurs autonomes, les faire s’organiser autour d’un même ensemble, comprenant ceux de Dordogne et de Garonne. Car l’autocratie ne pouvait perdurer alors que les problèmes s’accumulaient et que la modernisation de la pêche prenait forme. En 1984, la loi « Pêche » sort enfin la tête de l’eau et lui reconnaît une grande importance : les milieux aquatiques doivent être protégés si l’on veut que poissons et autres espèces animales se maintiennent.
Mme Rabic fait valoir une « représentativité à tous les niveaux pour faire connaître à la population tout le savoir-faire des pêcheurs », et le devoir indispensable d’une présence continue sur les rivières pour l’ enseignement de leurs métiers et la promotion des produits de qualité qu’ils pêchent. Mais surtout pour leur fonction qu’elle juge primordial : celle de veilleur environnemental.

Une mobilisation perpétuelle.
Car si les scientifiques établissent le diagnostic des rivières, nul ne peut mieux s’approcher de la réalité pratique que ses pêcheurs. Chacun ne voit pas le milieu naturel de la même manière, mais tous veulent le conserver ; sûrement pas comme il est puisque le stock de produits ne cesse de baisser depuis les années 2000. Surpêche ? Mme Rabic vous répondrait que le stock avait déjà diminué à la base. La faute à qui ? Voilà la question qu’elle pose, à laquelle il faudrait répondre pour empêcher ce genre de situations, comme celle du moratoire établi sur la consommation et la commercialisation des anguilles adultes et des aloses feintes dans l’estuaire de la Gironde.
Se pose alors la question du financement en contrepartie de cet arrêt. En 2008, le soutien se faisait suivant les derniers chiffres d’affaires ; en 2009, les indemnisations ne jugeaient que les pertes ressenties par les pêcheurs. Pour cette année, il a fallu chercher ailleurs, dans une étude sur le suivi de l’anguille à travers le Bas-bassin, acceptée par une majorité de pêcheurs.
Mme Rabic maintient qu’il faut être présent à chaque moment important, avec les arguments nécessaires, le point de vue des pêcheurs et l’attachement aux rivières des passionnés. Pourtant, avec une présence moins importante (seulement 79 pêcheurs maintenant) et une nouvelle génération qui n’a pas les éléments de comparaison du passé, l’objectif semble difficile. Surtout que le problème PCB (polluants toxiques et persistants dans nos rivières) prend de l’ampleur : l’analyse ayant entraîné l’arrêt de la pêche des anguilles et aloses, jugée trop rapide, est référée en justice ; et une plainte contre X sera déposée pour rechercher les responsables de sa dispersion dans la Garonne.
Les méthodes intellectuelles ne sont plus suffisantes pour Mme Rabic qui  s’engage depuis longtemps dans sa protection ; avec des projets tels que le rejet zéro ou une étude comparative sur les méthodes agricoles et aquacoles.
Les rivières pour Mme Rabic prennent des allures d’égouts quand on ne reconnaît plus leurs utilités mais seulement l’usage qu’il peut en être fait. Des causes qu’elle compte défendre jusqu’à leurs résolutions.

Photographies : pavillon82 (sur Flickr) et Aqui.fr.

Laura Jarry.

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