Parce qu’il n’y a pas de raison que la culture s’arrête aux portes de l’été et des vacances scolaires, « la Ville de Mérignac a choisi, rappelle Daniel Margnes l’Adjoint au Maire en charge de la culture, depuis 2008 de proposer un programme culturel estival et ouvert à tous, convivial et accessible ». Un temps matérialisé en de « Petits concerts d’été », puis par les « Mérignades », ce sont désormais et depuis déjà plusieurs éditions « Les Escales d’été » qui amènent en plusieurs points de la ville des échappées culturelles autour d’une programmation éclectique. Une programmation qui « donne à voir un panorama des esthétiques actuelles », comme dit si bien Tiphaine Fort, de la Mission arts vivant à la Directionde la Culture de la Ville. Qu’il s’agisse de chant, danse, conte, théâtre cirque ou même cinéma, c’est bien la créativité des compagnies qui est mise en valeur à travers ces Escales et qui réciproquement, en font l’enchantement.
Escales à Capeyron et Beaudésert
Un enchantement que la Ville a voulu plus accessible à tous, y compris au public, « qui n’aurait peut être pas eu la connaissance ou le réflexe de venir assister dans le Parc du Vivier ou le Parc du Bourran à ces interstices culturelles », explique Marieke Doremus, la Directrice de la Culture. C’est pourquoi plusieurs temps forts de la programmation de ces 7 semaines de quasi-festival, se tiendront dans deux nouveaux lieux inexploités les années précédentes. Tout d’abord, à proximité du relais des solidarités dans le Quartier de Capeyron, les habitants verront, pour 3 jours les 22, 23 et 24 juillet, s’installer dans leur environnement quotidien, un chapiteau de cirque… Ensuite, à Beaudésert derrière la Maison des habitants, qui ouvrira à la rentrée se tiendra une soirée (très) spéciale, à l’occasion de la Nuit des étoiles, le 6 août, entre exposition, ateliers à la découverte numérique du ciel, en partenariat avec Cap Sciences, bal traditionnel ou presque… et théâtre en compagnie d’un professeur de physique-chimie, entre Raël et Paco Rabanne, mais en beaucoup plus drôle !
Autre type d’accessibilité et de proximité, la création cette année, d’ateliers permettant, sur réservation (mais gratuitement), d’avoir un temps d’échange avec certains des artistes et compagnies présentes, pour des initiations à certaines de leur pratiques artistiques.
« Mutualisation et partenariats dans le cadre d’un budget contraint »
Quant aux questions financières, « dans le cadre d’un budget municipal contraint », souligne l’élu, elles n’ont pas eu d’impact sur la grande amplitudes de cette saison culturelle estivale. Outre la volonté de préserver un budget Culture constant, c’est une forte politique de mutualisation qui a été mise en place entre les Escales d’été Mérignacaise et les saisons estivales de Bordeaux métropole (l’Eté Métropolitain), du Département à travers les Scènes d’été et l’IDDAC (l’agence cuturelle de la Gironde), ainsi que du pôle Cirque de Bègles… Autant de paris vertueux, qui permettent de prorposer une belle programmation aux Mérignacais, dans des lieux qu’il connaissent bien, tout en leur proposant de nouveaux regards sur cet espace public qui leur est quotidien.
La soirée d’ouverture, le samedi 9 juillet à partir de 18 heures est en ce sens emblématique de cette volonté, en 4 rendez-vous. C’est d’ailleurs par un concert d’invention improbable que démarreront les Escales, ou par exemple, comment faire d’une batterie de cuisine… une batterie, tout court… Tout devient tout autre chose, (et n’importe quoi aussi…) quand cela tombe entre les mains de deux inventeurs poètes et (d)éton(n)ants ! Place ensuite à la Compagnie née d’un doute, dont les trois acrobates, nous font retomber en enfance, par le goût du danger et de la complicité dans la malice avec leur spectacle Orikaï présenté lors du Festival Echappée Belle de Blanquefort. A 21 heures, c’est le bien connu Petit Théâtre de Pain (mais si, ce nom vous dit bien quelque chose), qui introduit par leur théatre populaire mais exigeant, les premiers notes de cette soirée. Des notes et des chants venus des Balkans, mais aussi de Russie, du Pays Basque, ou encore d’Argentine, pour un voyage de l’âme, ou résonne fête et humour. Enfin à 22h30, ce sera l’heure de danser sur les rythmes soul, rock and blues, d’Alexis Evans, et le cocktail vitaminé que son sextet nous propose.
Des Escales d’été, de « Voyages nomades » en « Transports exceptionnels »
Un autre regard aussi le samedi 16 juillet, avec la Compagnie Monein qui propose, « un voyage nomade », soit un spectacle en itinérance pour une traversée originale du parc du Bourran, au côté des musiciens de la troupe, mais aussi un paysagiste pour découvrir autrement cet environnement. Même principe encore, pour le samedi 20 août, soirée de clôture des Escales avec à l’honneur, la Fanfare de l’Espérance de Saint-Coin, qui sous les attributs d’une fanfare municipale, uniformes à l’appui, les 12 comédiens musiciens, jouent entre hommage et dérision tant des marches revisitées que des musique de cirques ou de hip hop ou encore de jazz toujours avec légèreté et décalage. Leur « grand truc » aussi, l’improvisation, avec les personnes ou décors qui les entourent… Autant dire un programme plein de surprises!
Entre la soirée d’ouverture et la clôture, en fanfare, les autres rendez-vous des Escales d’été ce sont les samedis à 18h, et pour le jeune public (mais les grands peuvent venir…), ce sont les mercredi à 15h puis à 18h que les artistes leur donnent rendez-vous. L’occasion de rire avec des patates de la grande guerre pourtant pas si drôle (« Poilu purée de guerre » par la compagnie Chiken street ou encore de se faire conter à l’oreille (« T’es qui toi ? Paysage nomade 3 », par le Glob Théâtre) ou bien du bout des doigts (Les compagnons de Pierre Ménard) quelques jolies histoires, courtes ou plus longues, dont les enfants raffolent. Quant aux adultes (mais les petits peuvent venir…), ne manquez pas le Bar à Paillette, installé durant 3 jours sous le chapiteau du Relais des Solidarité à Beaudésert, où cirque, ambiance de bistrot et boule à facettes se croisent et font des étincelles de rire et de bonne humeur.
A voir aussi, au Château du Burk, ce duo incongru et poétique (si si on insiste, poétique…) entre une pelleteuse et son danseur amoureux… Des « transports exceptionnels » prévus le 30 juillet avec la compagnie Beau Geste. Côté concert, voyage et escale au sud assurée avec le concert de musique arabo-andalouse, de Bagdad à Cordoba, par Mostafa El Harfi, joueur de Oud, et de luth marocain au côté de ses musiciens (13 août).