L’agriculture Aquitaine ne lâchera rien sur la question de l’irrigation


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L'agriculture Aquitaine ne lâchera rien sur la question de l'irrigation

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 14/09/2010 PAR Joël AUBERT

En ligne de mire, la circulaire Borloo-Jouanno du 3 août dernier qui définissait les conditions de mise en œuvre de « la réforme des prélèvements d’eau d’irrigation dans les bassins déficitaires ». Les professionnels, réunis à Toulouse, pointaient « la vision initialedu Ministère d’aligner les autorisations de prélèvements sur des volumes théoriques calculés sur des bases telles qu’elles priveront, quatre années sur cinq, l’agriculture de consommer les volumes nécessaires à ses besoins et inutilisables du fait de la nouvelle loi alors même que l’eau sera disponible et que les autres besoins seront satisfaits, notamment le bon état écologique »

Une période d’adaptation suffisante
Cette situation est jugée «intolérable » et l’orientation politique qu’elle sous tend comme une« provocation » ;les conséquences socio-économiques étant évaluées à une perte de chiffres d’affaires de 200 millions d’euros et de 5600 emplois dans l’agriculture et l’agro-alimentaire. Le président de la chambre régionale a repris à son compte cette charge de la profession :«ce texte est pernicieux ; il fait reposer sur l’agriculture tous les ajustements. Nous réclamons une période d’adaptation suffisamment longue pour l’agriculture du sud ouestet la possibilité de constituer des réserves en fonction des volumes retenus pour 350.000 hectares irrigués ; c’est la base de toute la production régionale agricole ; on ne lâchera rien a-t-il ajouté »

Pour une commission foncière régionale
Même ton, mêmes mots pour évoquer, d’une part, la question des terres agricoles dans une région, l’Aquitaine, qui attire de plus en plus de nouveaux venus et « rattrape son retard en matière d’infrastructures mais cela ne doit pas pénaliser l’agriculture » et, d’autre part, le développement de l’énergie photovoltaïque quis’apparente parfois au miroir aux alouettes. Un sujet d’autant plus sensible que 200.000 hectares de forêt landaise ont été mis à bas par la tempête Klaus. Certes, l’existence d’une charte représente une précaution mais la Chambre d’agriculture, en liaison avec la Safer Aquitaine Atlantique, les collectivités, les administrations, veut créer une commission foncière régionale, outil de coordination.Dominique Graciet, soulignant l’ effort des forestierspour remettre la forêt en état a plaidé pour la naissance d’une « vraie interprofession du pin maritime », escomptant le soutien des pouvoirs publics à ce projet qui fait, selon lui, aujourd’hui l’objet d’un blocage national des forestiers. La délicate question de l’assurance qui reste, aux yeux de beaucoup de sylviculteurs, un frein à la reconstitution du potentiel de la forêt landaise conduit le président de la Chambre régionale à demander que le grand emprunt puisse servir à amorcer un système « sécurisant leur avenir ». La Chambre , de son côté, a décidé la création  » d’un comité régional forêt » doté de 450.000 euros pour conduire un programme de soutien au développement de la filière forêt-bois.

Poursuivant son état des lieux de l’agriculture régionale, Dominique Graciet a évoqué la crise viticole girondine et l’importance du plan Bordeaux en cours de présentation. Il a, évidemment, souligné l’augmentation spectaculaire du prix des céréales dans un contexte européen et mondial fortement spéculatifs : 220 euros/tonne le blé ; 200 euros /tonnes le maïs. De bonnes nouvelles, à court terme, pour les céréaliers mais dont les conséquences vont se faire lourdement sentir, en particulier sur la conduite des élevages par le relèvement des prix des aliments, sans compter l’impact final auprès des consommateurs. » L’agriculteur et le consommateur ont des intérêts communs ; il existe un observatoire des marges il faut qu’il serveà une véritable transparence…et de citer la production de carottes dans les Landes dont une partie a disparu, non sans que l’on remarque l’écart entre le prix à la production (0,15 euros) et le prix de vente (0, 80 euros). Revenant sur la filière laitière qui sort, en partie, d’une crise très grave le président de la Chambre souligne qu’ « un travailreste à faire sur une répartitionéquitable des marges entre producteurs et acteurs de l’aval »

Le projet stratégique en cours d’écriture
La profession agricole a fondé depuis plusieurs annéesle maintien d’une activité forte sur les productions de qualité ; elle en fait, plus que jamais, le fil rouge de son action : ramener le maximum de valeur ajoutée sur les 30.000 exploitations et défendre 90.000 emplois sans perdre de vue l’adaptation de l’offre au marché : tel est l’impératif catégorique, celui qui figure au cœur du projet stratégique régional en cours de rédaction et qui sera connu à l’automne.
Dominique Graciet a choisi l’exemple de la filière volailles pour illustrer pareil objectif. Elle a l’ambition de devenir la première de France pour la production de poulets label : + 50%dans les cinq ans à venir. On notera que la filière bovine est appelée, selon les responsables régionaux, à conserver localement le maximum de valeur ajoutée, de l’éleveur au boucher, notamment par le biais de l’existence d’abattoirs de proximité. Et que le secteur des fruits et légumes, également touché par une crise où la question des marges se pose cruellement, se donnera, les 9 et 10 novembre, à Périgueux un temps de réflexion sur l’avenir de ses entreprises.


Philippe Cuq nouveau directeur de la Chambre régionale

Dominique Graciet a saisi l’occasion de ce point presse de rentrée pour présenter le nouveau directeur de la Chambre régionale d’Aquitaine. Philippe Cuq, 44 ans, est originaire de l’Aveyron; il a notamment été en charge de missions en formation et conseil stratégique au sein de l’APCA à partir de 2002 et a travaillé en Auvergne sur les dossiers de mutualisation des chambres  à la faveur de la révision générale des politiques publiques (RGPP)


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