JENA: les entreprises de Nouvelle-Aquitaine encouragées à accélerer leur numérisation


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JENA: les entreprises de Nouvelle-Aquitaine encouragées à accélerer leur numérisation

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 14/09/2017 PAR Solène MÉRIC

En 3h30, il s’en est dit des choses. Mais s’il en est une que l’on peut désormais bel et bien affirmer, c’est que le « numérique envahit tout le monde et tous les secteurs d’activité ». C’est enfoncer une porte ouverte peut-être, mais le constat en a été fait tant de fois ce mardi qu’il faut croire que l’évidence ne craint pas la répétition. Et pour cause, si l’on reprend un chiffre cité par Antoine Chotard, chef de projets Transformation à ADI : « 9 chefs d’entreprise sur 10 considèrent  que la transformation numérique est un enjeu important, mais seuls 59% estiment important de la mettre en œuvre dans leur propre entreprise ». Si le 40% restant étaient présents ce mardi à la Cité du Vin à Bordeaux, ou sur les sites de Niort et Limoges, la Journée de l’Economie leur aura sans doute donné du grain à moudre… Car, plus qu’« une mise à jour », ou une « modernisation » de leur société, derrière la digitalisation ne se joue rien de moins que des opportunités stratégiques. Des propos partagés notamment par Alain Rousset  et Antoine Chotard, que la quinzaine de chefs d’entreprise témoins n’a cessé de confirmer tout au long de l’après-midi.

« La transition numérique sur l’exploitation est bel et bien un choix structurel »
Parmi eux, côté agricole, citons l’exemple d’Alexandre Villain, l’informaticien devenu agriculteur à Varaize (17), qui a non seulement introduit le drone ou autres technologies de pointe dans la conduite de ses  propres cultures, mais en a aussi profité pour créer son entreprise de travaux agricoles. Il le confirme, « la transition numérique sur l’exploitation est bel et bien un choix structurel. L’entreprise de travaux agricoles a permis de développer de relations  en « B to C » avec une dizaine de clients, là où l’exploitation agricole, assez isolée, ne permet la relation qu’en B to B avec 2 interlocuteurs principaux ». Une stratégie de fond également, puisque le drone lié à l’imagerie satellitaire ou encore la cartographie des sols permet la mise en œuvre de modèles agronomiques plus économes en intrants, ou en eau avec une juste visualisation des besoins de plantes. Seul bémol pour ses affaires, « quand les agriculteurs sont en difficultés, ils ont moins recours à mes services. Mais sur le principe ça marche bien. » L’homme n’est donc pas trop inquiet sur l’avenir, d’autant qu’en terme de retour sur investissement, il rappelle « que l’achat d’un drone est d’environ 35 000€, quand un tracteur coute au mieux 150 000€ ».

Autre exemple dans le commerce, avec la société bordelaise l’Addition, qui a choisi de développer une caisse enregistreuse sur I Pad, un « fonctionnement totalement nouveau sur un marché pourtant très concurrentiel », assure Sébastien Constant co-fondateur. Mais la start-up a également tout misésur le numérique quant à sa stratégie de développement : « Nous avons fait le pari de vendre à distance, et de délivrer notre solution via le cloud », là encore, c’est une rupture dans un monde où le commercial de terrain est roi… Et le succès est au rendez-vous avec récemment une levée de fonds à 5 M€ et la mise en route d’une conquête de marchés à l’export.

L’artisanat et la micro-entreprise ne sont pas en reste. Ici comme ailleurs la digitalisation sourit au audacieux. Exemple avec la sellerie Voltaire, fondée en 2010 à Espelette. Son dirigeant, Brice Goguet 39 ans, a le numérique dans l’ADN, et son activité aussi : ses désormais 110 salariés fabriquent des selles de chevaux sur-mesure…et connectées. Mais au-delà de son produit qui permet de connaître les performances du cavaliers et de l’animal, les outils numériques sont aussi pour lui « l’extension du management ». Avec 90% de son chiffre d’affaires à l’export, et donc de nombreux déplacements, il gère tout depuis son téléphone : comptabilité, ventes, etc, le tout via des outils collaboratifs partagés avec ses collaborateurs. Et il peut se vanter d’un chiffre d’affaire à plus de 6 M€. Savoir-faire traditionnel et  outils numérique vont bien ensemble.

Haut débit: « la chance d’être du bon côté du ruisseau »
La numérisation comme un nouvel axe stratégique pour attaquer un nouveau marché, mieux répondre aux attentes clients, gagner en confort de travail, optimiser sa production, voire disrupter son propre business, et celui de ses concurrents… Autant de potentiels qui se concrétisent dans le chiffre d’affaires. Antoine Chotard de citer une étude de l’ADI constatant que « les entreprises les plus matures numériquement ont une croissance 6 fois plus élevées que les entreprises les plus en retard sur le sujet». Et ce n’est pas, par exemple, Gilles Luc, le Président de Polytech PB, fabricant de bloc-portes en Corrèze qui dira le contraire. Son entreprise industrielle totalement immergée dans le 4.0 a vu son chiffre d’affaires multiplié par 10 en 4 ans…

Un exemple parmi d’autres qui vient appuyer le message d’encouragement du Président de la Région appelant à l’accélération de la numérisation des entreprises, qu’il n’oublie pas de coupler à un nécessaire accompagnement. Un accompagnement possible auprès de l’ADI, des chambres consulaires ou encore à travers les programmes portés par la Région, tel l’Usine du futur.
Un bémol tout de même à cet enthousiasme généralisé : avant de digitaliser, il faut avoir les moyens techniques de cette digitalisation. Là encore c’est enfoncer une porte ouverte, mais c’est ce que rappelle à tous le témoignage la viticultrice Magali Vérité, qui à Caplong en Gironde, « a la chance d’être du bon côté du ruisseau » pour bénéficier du haut-débit et ainsi utiliser son logiciel d’aide à la décision sur son poste informatique. Une digitalisation qui connaît pourtant ses limites : le relevé de données via son téléphone mobile, directement depuis le terrain, est impossible à la viticultrice… En effet, quel que soit le côté du ruisseau, sa commune n’est pas couverte par les réseaux 3G ou 4G. Et elle n’est pas la seule.

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