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PUBLIÉ LE 17/09/2009 PAR Solène MÉRICUn tissu économique aquitain impacté par la crise
La première partie de la Journée s’est consacrée a étudié la conjoncture économique actuelle en Aquitaine autour de problématiques clés de l’entreprise que sont les finances, les ressources humaines et enfin l’entreprise et son territoire. De cette matinée, ressort l’impression qu’« on ne s’en sort pas si mal que ça », avec un taux de chômage moins fort que la moyenne nationale. Cela dit, à observer le tissu économique de la région, principalement constitué de PME, il est indiscutable que les entreprises d’Aquitaine traversent, dans l’ensemble, les mêmes difficultés que la plupart des entreprises françaises. Elles manquent notamment de fonds propres et ont une grande difficulté à reconstituer de nouveaux fonds, augmentation du prix des matières premières, face à une baisse des prix à la consommation, et des coûts de personnel qui se maintiennent, et enfin augmentation du prix du transport qui pousse – et peut-être est-ce là un mal pour un bien- à développer chez certains la notion de proximité. Dans une telle situation, 17 % des entrepreneurs d’Aquitaine ont choisi de diminuer leurs effectifs, là ou presque la moitié a décidé de reporter des investissements préalablement prévus.
Quelques secrets d’une santé économique au beau fixe
Cela dit, si la crise pèse fortement sur les entreprises d’Aquitaine, certaines d’entre elles n’ont pas connu de tels désagréments, ou à tous le moins ont pu y faire face sereinement. Pour preuve le témoignage d’une dizaine de dirigeants dont les entreprises ont une santé économique au beau fixe. Parmi eux, Marilyne Minault, dirigeante d' »Imagine Edition » qui, depuis la pointe du Médoc, édite des logiciels médicaux et se place en leader sur le marché des cabinets médicaux libéraux. Un de ses atouts pour faire face à la crise est l’« exploitation des talents de son personnel » en complétant notamment le cursus de ses techniciens multimédias par 2 ans de formation supplémentaire. Autre exemple d’entreprise qui « ne connaît pas la crise », Kimo SA, dont le PDG insiste à la fois sur son investissement salvateur dans la recherche et développement avant l’arrivée de la crise, ainsi que sur « la nécessité de se poser des questions mais pas trop. Il faut savoir passer à l’action ». Pierre Plassard, le Président du syndicat des Conserveurs de Dordogne souligne quant à lui que « seul on ne peut rien faire; c’est en se regroupant que chacun peut retirer le bénéfice des actions collectives » ; et cela en terme de communication, de formation technique, etc… Enfin, il y a ceux pour qui la crise n’a pas d’impact car ils sont sur des marchés de niches ou dans des filières vertes tels que la conception ou le développement du photovoltaïque, ou encore privilégient la vente directe et les circuits courts comme mode de commercialisation.
Oser entrer dans « la concurrence à la sortie de crise »
En bref, une idée forte de l’après-midi, et ardemment défendue par Jean-Paul Bétbèze, économiste et directeur des études économiques du Crédit agricole est que la sortie de crise, autant qu’on puisse réellement la caractériser, ne viendra pas d’ailleurs, mais d’ici. « Il ne faut pas attendre la sortie de crise, comme on attend la récré. Les premiers qui y parviendront, seront également les premiers à bénéficier d’une nouvelle croissance. Si on choisit de ne pas participer à cette concurrence de la sortie de crise, ce sera une façon mortifère de s’en sortir ». Autrement dit, et plus que jamais, il est l’heure de se retrousser les manches sur les chemins de l’innovation et du développement pour les entreprises d’Aquitaine. Mais là encore, la crise nous rappelle que c’est une chose certainement plus facile à dire qu’à faire.
Solène Méric
