Isabelle Dexpert : « Les Scènes d’été en Gironde sont l’aboutissement du travail d’un territoire »


Olivier Seguin

Isabelle Dexpert : « Les Scènes d’été en Gironde sont l’aboutissement du travail d’un territoire »

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 06/06/2016 PAR Aude Le Gentil

@qui : Quel est votre sentiment face à la programmation des Scènes d’été 2016 ? Comment a-t-elle été élaborée ?

Isabelle Dexpert est vice-présidente du Conseil départemental en charge de la cultureIsabelle Dexpert : Nous regardons d’abord comment s’inscrivent ces festivals dans la durée, mais aussi comment les gens appréhendent la manifestation, est-ce que c’est un festival durable, est-ce qu’il propose des pratiques artistiques nouvelles… Par exemple Vie Sauvage (du 8 au 12 juin à Bourg, ndlr) a été créé en 2012 et rejoint les Scènes d’été en Gironde cette année. Nous intégrons aussi Pas’Sages (du 19 au 27 août à Cussac-Fort-Médoc et Blaye), Black Bass Festival à Braud-et-Saint-Louis (les 2 et 3 septembre) et Vino Voce (du 9 au 11 septembre à Saint-Emilion). D’ailleurs, l’appel à candidature pour les Compagnies d’été Itinérantes 2017 est ouvert jusqu’au 30 juin. Ces festivals ne sont pas nouveaux mais c’est la première fois qu’ils font partie des Scènes d’été. La programmation est le fruit d’un travail qui se fait avec les partenaires toute l’année. Je déplore un peu le fait qu’il y ait beaucoup de musique et moins de danse par exemple, moins de travail autour de l’image…

@ : Comment obtenir une programmation plus équilibrée entre la musique et les autres arts ?

I.D. : Cela dépend des propositions que l’on reçoit. De manière générale, cela passe par notre politique d’accompagnement des territoires : initier des actions à l’année, qui vont faire émerger des propositions pour l’été ; favoriser le travail des artistes au quotidien, en les accueillant en résidence par exemple. Bien souvent les Scènes d’Eté sont l’aboutissement d’un travail à l’année, le travail d’un artiste ou d’un groupe mais aussi le travail d’un territoire.

@ : La politique culturelle est donc aussi liée ici à d’autres politiques, comme le tourisme ou l’équilibre des territoires.

I.D. : La culture est un socle de la politique territoriale au même titre que les autres politiques du Département. Pour les Scènes d’été, nous travaillons avec les associations, les communes, les communautés de communes, les offices de tourisme… Avoir des festivals sur tout le territoire rejaillit sur le commerce, sur les offres d’hébergement. Les Scènes d’été c’est plus de 200 communes et communautés de communes partenaires, dont la plupart, environ 70%, comptent moins de 5 000 habitants, cela leur permet d’avoir une offre artistique. Nous participons à l’achat de matériel, à la communication. D’autant plus qu’il y a un fort taux de bénévolat, près de 4 000 bénévoles en tout. Cela participe à la vie des territoires.

@ : La culture est une compétence partagée avec les autres collectivités territoriales. Comment s’opère ce partage ?

I.D : Nous sommes dans la complémentarité plus que dans la concurrence. Il n’y a pas d’un côté la métropole, et de l’autre le Département sur le territoire rural, nous ne l’envisageons pas comme ça. Nous intervenons sur de nombreuses propositions sur la métropole, comme le Reggae Sun Ska par exemple, et de nombreuses manifestations ne pourraient pas exister sinon.

@ : La culture a-t-elle toujours toute sa place, en ces temps de rigueur budgétaire ?

I.D : En réalité, le budget de la culture au Département a un peu augmenté, on nous a donné les moyens d’imaginer de nouveaux dispositifs. Par exemple le tremplin jeunes Talents d’Avance (le 9 juillet à Captieux dans le cadre des Cap’Tivales), qui permettra à des jeunes de se produire sur scène. Nous avons choisi la musique mais on pourra le décliner avec le théâtre, la danse, pourquoi pas la bande dessinée. Cinq groupes vont passer sur scène, les gagnants feront la première partie d’un concert des Scènes d’été l’année prochaine. Le Département les aidera pour la communication, l’achat d’instruments. Nous réfléchissons aussi à une sorte de pass pour que les plus jeunes s’approprient la culture, plutôt pour des élèves de la fin du primaire au début du collège. Nous nous rapprochons également du projet Démos* avec la Philharmonie de Paris. Il s’agirait d’accompagner des enfants qui sont très éloignés du milieu artistique, leur faire découvrir la musique, leur confier des instruments, pendant trois ans.

*Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale.

A lire, notre article sur les Scènes d’été : Coup d’envoi des Scènes d’été en Gironde 2016.
Programme et renseignements : www.scenesdete.fr
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