Interview : Les Shaolin Temple Defenders en tête d’affiche du Congo Square Festival le 24 septembre à Bordeaux


Shaolin Temple Defenders

Interview : Les Shaolin Temple Defenders en tête d'affiche du Congo Square Festival le 24 septembre à Bordeaux

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 21/09/2011 PAR Thomas Guillot

@aqui – Ça fait quoi en tant que défenseur du temple Shaolin de jouer en même temps que Raekwon ?
Lion Of Bordeaux –
C’est plutôt la classe. Je parle pas au nom du groupe mais personnellement je suis un grand fan du Wu-Tang Clan depuis le premier album. Le Wu-Tang a toujours été proche de l ‘univers du kung-fu, des films. Notre groupe aussi.

@ – En parlant de ça, d’où il sort ce nom ?
L.O.B. –
C’est un délire qui est sorti de l’ancien batteur en fait, au tout début du groupe il y a sept ans. Il venait de mater un film de Kung-Fu qui s’appelle Shaolin Temple Defenders de la Shaw Brothers. On a dit du coup « ouais on s’appelle comme ça ». Il n’y a pas eu de démarches classiques de recherche de nom de groupe. C’est venu vraiment comme ça. Après, à partir de là, on s’est créé une histoire. On s’est donné des noms de moines, on a créé toute une métaphore autour de la défense du temple de la soul.

@ – Vous avez déjà joué au Garorock…
L.O.B. –
Oui, une fois, en 2005. Il y avait Gentleman avec nous, je crois.

@ – C’est important pour vous ce festival ?
L.O.B. –
En tant que spectateur j’y étais allé, il y a deux-trois ans. Mais en tant que musicien, oui c’est important d’être ici. C’est quand même un gros festival renommé, sur le plan national en tout cas, avec une programmation assez hallucinante. C’est un beau festival. Une « putain d’opportunité » de pouvoir jouer là. J’espère que les gens seront encore présents parce qu’on joue tard, à 2h45.

@ – En parlant de funk et de soul, la base musicale du groupe. Mais après vous arrivez à partir vers d’autres univers, vers le jazz… Comment vous créez votre propre identité en temps que groupe de soul ?
L.O.B. –
Nos influences majeures c’est toute la culture soul et funk des années 60-70 et après à partir de ça, on essaye de créer notre propre son. Pas simplement de recopier ce qui se faisait à l’époque mais essayer de chercher de nouvelles sonorités, toujours dans ce registre black music. Niveau composition, on a une vision plus actuelle. On est 2011, donc on est influencé par des genres plus contemporains évidemment. Il m’apparait essentiel de faire un mix de tout ça pour créer notre marque de fabrique.

@ – Le live est vraiment mis en avant…
L.O.B. –
Nous, on est un groupe de live à fond. A la base, ce qui fait la force du groupe, c’est le show, le live. Le fait qu’il y ait de la mise en scène, que l’on reprenne le code des shows comme on le faisait dans les années 60, à la façon de James Brown. Le guitariste a aussi le rôle du MC, il me présente. Il y a une petite différence ce soir, tout le groupe est en costard vintage et il n’y a que moi qui suis un peu naturel. Je voulais représenter le côté nouvelle génération qui me paraissait important. Sans tomber dans le cliché total, très scolaire comme des groupes comme Ozaka Monorail, où là, c’est vraiment de la copie conforme de James Brown, dans les habits et tout… C’était une façon de se détacher d’un peu de tout ça, de créer une image un peu plus moderne.L'affiche du Congo Square Festival, ce samedi 24 septembre à Bordeaux

@ – C’est facile de faire du funk en France ? Vous marchez plus à l’international ou ici ?
L.O.B. –
En France, il y a beaucoup de gens qui aiment la soul music mais il n’y a pas beaucoup de groupes. Il y en a quelques-uns sur Paris mais qui pratiquent un funk années 80 plus proche de Prince ou George Clinton. Mais des groupes comme nous qui sommes vraiment plus intéressés par la soul du sud avec des artistes comme Otis Redding ou Al Green, il n’y en a beaucoup. C’est à la fois un avantage et un inconvénient. Les concerts sont souvent peu fréquentés. On fait rarement des plateaux avec des groupes de soul, vu qu’il y en a tellement peu. La plupart du temps, on joue avec des groupes de hip hop, de reggae, de nü-soul… C’est un peu différent mais dans un sens, c’est bien. On se démarque sur la scène musicale française. Mais là on est en train de s’exporter, on revient d’une semaine en Italie, on sera en Angleterre au mois de mai, on va dans différents clubs, au Festival International de Jazz de Montréal au mois de juin avec une petite tournée québécoise… Ouais, je pense que l’avenir est à l’étranger essentiellement.

@ – Le fait d’être sur Bordeaux et pas sur Paris, ça vous aide ou c’est un frein ?
L.O.B. – Ça ne change absolument rien. On travaille avec une boite qui s’appelle Music Action depuis plus de 5 ans et ils travaillent très bien sur notre projet. Je pense pas du tout que le fait d’avoir été sur Paris aurait aidé. Peut-être pour la proximité des maisons de disque plus prestigieuses ou pour avoir une diffusion plus large. Mais je crois pas que ce soit vraiment nécessaire. On est bien à Bordeaux et on compte bien y rester.

@ – L’album est sorti il n’y a pas très longtemps [Take It Slow, sorti en octobre 2010], vous avez eu des retours ? Si ça commence à se vendre ou si les critiques sont bonnes.
L.O.B. –
Au niveau des ventes, l’état des ventes de CD en France est plutôt calamiteux donc on ne sort pas du lot, on ne vend pas 100.000 albums. Mais par contre au niveau de la critique ou des journalistes, on a de très bonnes chroniques, notamment dans des magazines comme Soulbag ou Vibrations. L’album est plutôt très bien perçu. Et puis par le public aussi, notamment sur internet, sur Facebook ou MySpace. On est vachement soutenu. Sur Deezer, on est resté en première page pendant un petit moment.

@ – Vous avez eu la chance de bosser avec Gift Of Gab du groupe Blackalicious, comment s’est fait cette rencontre ? Et est-ce que ça peut offrir une exposition plus intéressante aux États-Unis à travers un artiste qui est quand même bien reconnu dans son milieu ?
L.O.B. –
Gift of Gab, c’est quelqu’un que je suis depuis ses débuts. C’est, pour moi, un des meilleurs MC au monde. Je suis en contact avec lui depuis pas mal de temps sur internet. Je lui ai envoyé l’album de Shaolin, je lui ai proposé le morceau Take It Slow et il m’a répondu positivement. J’ai eu la chance d’aller en Californie au mois de janvier l’année dernière [2010 ndla]. Et on a taper la session d’enregistrement directement dans son studio à Oakland. C’était un super moment. On a passé une journée ensemble. C’est quelqu’un de très occupé, pas forcément facile à capter. Mais, il a été super sympa, on a pris le temps, il a fait ça bien. Ça nous a permit d’attirer un peu la curiosité du public hip hop.

@ – Ça vous donne d’autres idées pour les invités ? D’autres artistes similaires, notamment dans le hip hop ?
L.O.B. –
Le mariage entre la soul et le hip hop, il est presque évident. Cela fait fait partie de la base de la culture hip hop depuis hyper longtemps. Il vient du funk, de la soul, du reggae… Pour moi, ça fait partie d’un même ensemble. Et justement, les frontières, il faut les fracasser

Propos recueillis par Thomas Guillot en avril 2011

Shaolin Temple Defenders – Take It Slow (Soulbeats Records)
Congo Square Festival : Shaolin Temple Defenders, Alexis Evans Trio, Vinz & The Mystery Machine et bien d’autres choses
Le samedi 24 septembre, à partir de 15h, Square Dom Bedos, Bordeaux, Gratuit

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