Interview: Cédric Pellissier, directeur général de l’agence régionale ECLA


Armelle Hervieu

Interview: Cédric Pellissier, directeur général de l'agence régionale ECLA

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 10/03/2014 PAR Lise Gallitre

Aqui!Vous êtes à la tête d’ECLA depuis maintenant plus d’un an, quelles ont été les évolutions et nouvelles missions menées par l’agence en 2013 autant pour le cinéma que pour le livre en Aquitaine?
Cédric Pellissier: Cette dernière année a vu naître de grosses nouveautés concernant les missions gérées par l’agence. Tout d’abord, le chalet Mauriac  qui a ouvert ses portes au printemps dernier. Cette résidence d’auteurs située à Saint-Symphorien est ouverte aux écritures contemporaines et numériques et accueille des artistes  de tous horizons, français, allemands, haïtiens, italiens… Ecriture, cinéma, audiovisuel, arts vivants et numérique, le Chalet Mauriac est pour ECLA une évolution notoire et un projet d’envergure puisqu’elle est transversale à tous les domaines gérés par l’agence.

Concernant l’audiovisuel, l’ouverture récente de nouveaux studios de tournage près de l’agence à Bègles est un point important, lieu de tournage, entre autres, de la troisième saison de la série « Vestiaires » sur le sport et le handicap diffusée sur France 2 et soutenue par la région. Côté cinéma, l’Aquitaine étant une région qui attire de plus en plus de tournages, soutient et produit de nombreux films, nous sommes en renégociation d’une convention avec le CNC (Centre National du Cinéma).

Dans le domaine du livre et de l’écrit, la nouveauté cette année est la mise en place du dispositif « géoculture » qui est la géolocalisation d’une sélection d’extraits de textes renseignant alors le lecteur curieux qui se demande qui a écrit sur tel ou tel endroit. Ce projet est porté par douze régions françaises et concerne des textes issus du patrimoine littéraire; c’est un travail intéressant qui voit se croiser visée touristique et visée culturelle.

Le cinéma et le livre ne peuvent se concevoir aujourd’hui sans le numérique@!: Ce projet très moderne s’inscrit dans les missions numériques pilotées par l’agence, cette dimension est importante au sein d’ECLA?
C.P:
Oui, c’est un aspect très important de notre travail, le cinéma et le livre ne peuvent aujourd’hui se concevoir sans la dimension numérique qui, depuis quelques années, bouleverse toutes les professions. En 2014, un gros travail numérique va débuter concernant tous nos domaines d’action, une mission dans laquelle la Région nous soutient. Qu’il s’agisse de la création, de l’écriture, des questions de production ou de l’aide à la numérisation d’oeuvres, beaucoup de projets sont en oeuvre pour ce chantier numérique  qui va s’étendre sur cinq ou dix ans.

@!: Dans un contexte budgétaire général difficile, ECLA semble vouloir maintenir fortement la présence d’éditeurs aquitains au Salon du Livre parisien qui s’ouvre dans quelques jours, un engagement nécessaire pour vous?
C.P
: Bien-sûr, ce lien avec les éditeurs régionaux est très fort pour nous. Le Salon du Livre de Paris est un rendez-vous incontournable, autant pour les éditeurs que pour les auteurs ou les libraires aquitains, le stand de la région est d’ailleurs l’un des plus gros du salon et notre travail y est multiple: organiser différentes animations, des séances dédicaces, des rencontres, des temps forts, des délégations professionnelles de libraires… ECLA prend en charge la venue des éditeurs présents sur le stand qui sont, chaque année, entre vingt et vingt-cinq. C’est très important pour nous de veiller à ce que chacun soit intégré et actif, qu’il s’agisse de gros éditeurs ou de plus petites structures. 

La bande-dessinée très présente en Aquitaine@!: Quels seront cette année les nouveautés et temps forts du Salon du Livre?
C.P:
Le stand Aquitaine célèbrera cette année la bande-dessinée, un champ de l’édition qui est très présent en Aquitaine, pensons ici aux éditions Cornélius, grosse maison qui vient de s’installer à Bordeaux ou à d’autres noms qui comptent dans l’univers de la BD comme les Requins Marteaux, Akiléos ou les Editions de la Cerise. De fait, nous mettons en place, entre autres, des animations et avons demandé aux sept libraires spécialisés installés sur tout le territoire de rédiger des coups de coeur pour chaque maison. Deux journées professionnelles seront organisées pour les libraires, une consacrée à la littérature jeunesse le vendredi 21 mars et une généraliste le lundi 24, dernière journée du salon qui sera par ailleurs organisée en partenariat avec la région Bretagne. Enfin, après avoir célébré en 2013 les vingt ans des éditions Gaïa, nous fêterons cette année les 40 ans des éditions William Blake, l’occasion pour nous de célébrer aussi l’art et la poésie, domaine de prédilection de cette maison bordelaise menée par Jean-Paul Michel.

Mais au fait, Ecla c’est quoi Cédric Pellissier ?

Pour aller plus loin :Qui finance Ecla et comment fonctionne l’agence ?
Qui sont les auteurs et les éditeurs aquitains et dans quels domaines s’illustrent-ils ?
Qui sont les cinéastes et producteurs aquitains et dans quels domaines s’illustrent-ils ?

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Temps de lecture 6 min

Publication PUBLIÉ LE 12/03/2013 PAR Joël Aubert et Solène Meric

@aqui! – Cedric Pellissier vous venez d’arriver en Aquitaine; vous découvrez une région, une agence culturelle, Ecla, au large champ d’action…
Cedric Pellissier – Je connaissais Ecla avant de venir à Bordeaux. J’occupais au sein de la région Rhône Alpes un poste en charge des questions de formation, d’emploi et d’économie culturelle. J’avais, auss,i une activité dans le secteur du cinéma et de l’audiovisuel. Je viens du milieu du cinéma. Je connaissais Ecla, en effet, une des grosses agences nationales, une des deux  qui couvrent le cinéma, l’audiovisuel et le livre. Cela m’ a donné envie de venir, mais je n’avais pas de connaissance particulière de la région, à part être venu deux fois en vacances à Bordeaux et au Pays Basque. Le croisement du livre, du cinéma et de l’audiovisuel me paraissait assez judicieux, surtout compte tenu des profondes mutations de ces métiers. 

Voilà deux mois maintenant que je suis arrivé; je fais connaissance de cette grande maison avec trente salariés et beaucoup d’activités. J’ai rencontré les uns et les autres, les partenaires avec lesquels on travaille… ça permet d’affûter les idées que je pouvais avoir.

L’Aquitaine fait un gros investissement pour l’équipement des salles en numérique

@! – Et si on commençait par parler du cinéma, du soutien que la région Aquitaine apporte à la production mais aussi à la diffusion, à travers le cinéma numérique qui s’étend dans une région qui reste, au-delà de Bordeaux, à dominante rurale…
C.P. – Un des aspects que je ne connaissais pas en Rhône-Alpess et que je découvre ici, intéressant, est de confier à l’Agence, à Ecla, un certain nombre de missions dévolues d’ordinaire au Conseil régional : ce sont, dans d’autres régions, les directions de la culture et les services cinéma au sein des collectivités qui mettent en place les Fonds d’aide, l’aide à la production, les relations avec les professionnels. Ici, cela est confié à une association; ce n’est pas anodin. C’est un vrai choix, une association qui est gouvernée, aussi, par les réseaux des professionnels. Au bureau on trouve pour le cinéma et l’audiovisuel l’ association des auteurs, les producteurs; le président est un ancien journaliste, un réalisateur de documentaires.

L’intérêt de cette approche est double: il vient de ce qu’il existe, d’une part une indépendance de l’équipe qui a un positionnement autre qu’institutionnel mais aussi, d’autre part,  le regard des professionnels. Ce carrefour est riche, entre développement de filières et de créations, commandes de la collectivité régionale et besoins des professionnels. Par exemple, pour le cinéma on travaille bien avec l’association des producteurs sur les orientations à fixer ensemble; ça permet d’avoir des comités d’experts indépendants, très soucieux de la qualité des projets qui devront être soumis à la Région. Car, si nous faisons le travail, en amont, technique, d’expertises avec les comités, à la fin, bien entendu c’est elle qui décide de soutenir ou pas. Notre obligation c’est d’apporter les arguments pour qu’elle soutienne les bons projets . Ecla est là, bien identifiée. J’ai pu le mesurer auprès des Aquitains, mais aussi en allant au Fipa à Biarritz en janvier, à Clermont-Ferrand au Festival du court métrage où, par parenthèse, un film aquitain, « le Sens de l’orientation » a reçu le second prix cette année. Sur la diffusion on a un rôle à jouer pour accompagner les films qui sont aidés, c’est déjà fait mais nous menons une réflexion avec les festivals, les salles, les producteurs…

@! – Et y compris pour élargir la diffusion sur les territoires…
C.P. – Nous travaillons avec l’Association des Cinémas de proximité d’Aquitaine, l’ACPA, un réseau de salles indépendantes, notamment dans des territoire ruraux; l’intérêt est de comprendre leur sensibilité, voir quel type de films les intéresse et en même temps être incitatifs. On est parti, ainsi, sur un chantier avec l’Agence nationale du court métrage qui a une vraie expertise. Comment, par exemple, renforcer la diffusion du court métrage trop souvent traité, au mieux, comme un avant programme et ne bénéficiant pas, le plus souvent, de la vitrine nécessaire au niveau des salles.

La région Aquitaine a fait un gros investissement pour aider les salles indépendantes à s’équiper de projecteurs numériques. L’intérêt, maintenant, c’est de voir ce que cela va nous permettre de faire. L’ACPA en Aquitaine a innové en mettant en place un dispositif, le Clap, d’avant programme ; il faut renforcer cela.. et jouer, intelligemment, sur les plateformes web, les réseaux sociaux, pour toucher des populations qui n’allaient pas dans les salles….

Un rendez vous incontournable et attendu par les éditeurs aquitains

@! – Le livre aussi n’échappe pas à l’effet numérique…
C.P. – Le numérique est en train de bouleverser tous les métiers…Le livre vit plus ou moins la même chose, avec sans doute un rythme différent, peut être plus lent. La question, c’est que pour le moment il n’y a pas de modèle économique. A la différence du cinéma. Ce sont les grands majors américains qui ont imposé de tourner des films en numérique, des sorties en numérique et aux salles de passer au numérique…

Des expériences sont en cours sur la diffusion des grands groupes du livre. Cela réinterroge les éditeurs indépendants, les libraires, toute la chaîne du livre sans qu’on ait de réponse définitive. Nous avons le rôle, avec l’appui de l’Etat et de la Région d’accompagner la réflexion, de tenter des expérimentations. Par exemple il faut continuer le travail de fond, engagé depuis longtemps de soutien à la création, à l’édition…

@! – Ecla sera donc encore très présent, cette année, au Salon du Livre de Paris auprès des éditeurs aquitains
Olivier du Payrat  – Paris c’est un rendez vous incontournable pour nos éditeurs, très important; ils l’attendent, le demandent; c’est un rendez vous dans tous les sens du terme: avec le public parisien, avec des contacts professionnels, l’occasion pour les éditeurs de retrouver leurs auteurs sur le stand, de voir certains de leurs fournisseurs, leurs imprimeurs … D’année en année il y a toujours la même demande et nous essayons de progresser sur le travail de convivialité, d’animation que l’on fait avec eux. L’an passé, nous avions mis en place une délégation professionnelle de libraires, de bibliothèques de la région. Cette année on reconduit cette initiative avec, en plus, un temps fort sur la jeunesse, l’édition de jeunesse de la région qu’on veut mettre à l’honneur.

@! – La présence pouvait être alternative en 2012, certains éditeurs ne venant qu’une journée et le plus grand nombre étant présents pendant les quatre jours du salon
O. du P. – Ce sera toujourse le cas; on veut garder des modules souples: petits stands, grands stands… mais le travail qualitatif que l’on fait conduit les éditeurs à choisir les grands stands et à rester présents pour la durée entière du salon. Ce travail de fond me fait penser, en particulier, à un éditeur qui va être pour ses 20 ans, chez Actes Sud au Salon, Gaïa. C’est devenu un éditeur de la région des plus importants.

@! – Que vous avez porté sur les fonts baptismaux.
O. du P. – On l’a porté, il a grandi, il est devenu adulte. Il n’est plus dans notre jardin d’enfants… Il revient pour fêter son anniversaire.

@! – La Région Aquitaine très impliquée dans la chaîne du livre, accueillera, aussi, bientôt les secondes rencontres nationales des libraires…
O. du P. – En effet, la région va accueillir les secondes rencontres nationales des librairies et libraires. Les 2 et 3 juin. Il ya deux ans, ces premières rencontres organisées par le Syndicat de la Librairie ont connu un succès qui a dépassé les attentes. La librairie est le maillon fragile de la chaîne du livre, est objet d’attentions particulières. Ce n’est pas simple de voir quelle politique publique peut être mise en oeuvre pour des commerces privés. Les libraires ont fait le choix de venir en Aquitaine, à Bordeaux, pour leurs secondes rencontres. Nous sommes étroitements liés à l’organisation de ces journées et fiers qu’elles aient lieu ici. La ministre devrait venir et annoncer des mesures pour la librairie.

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