Aqui!: Vous êtes à la tête d’ECLA depuis maintenant plus d’un an, quelles ont été les évolutions et nouvelles missions menées par l’agence en 2013 autant pour le cinéma que pour le livre en Aquitaine?
Cédric Pellissier: Cette dernière année a vu naître de grosses nouveautés concernant les missions gérées par l’agence. Tout d’abord, le chalet Mauriac qui a ouvert ses portes au printemps dernier. Cette résidence d’auteurs située à Saint-Symphorien est ouverte aux écritures contemporaines et numériques et accueille des artistes de tous horizons, français, allemands, haïtiens, italiens… Ecriture, cinéma, audiovisuel, arts vivants et numérique, le Chalet Mauriac est pour ECLA une évolution notoire et un projet d’envergure puisqu’elle est transversale à tous les domaines gérés par l’agence.
Concernant l’audiovisuel, l’ouverture récente de nouveaux studios de tournage près de l’agence à Bègles est un point important, lieu de tournage, entre autres, de la troisième saison de la série « Vestiaires » sur le sport et le handicap diffusée sur France 2 et soutenue par la région. Côté cinéma, l’Aquitaine étant une région qui attire de plus en plus de tournages, soutient et produit de nombreux films, nous sommes en renégociation d’une convention avec le CNC (Centre National du Cinéma).
Dans le domaine du livre et de l’écrit, la nouveauté cette année est la mise en place du dispositif « géoculture » qui est la géolocalisation d’une sélection d’extraits de textes renseignant alors le lecteur curieux qui se demande qui a écrit sur tel ou tel endroit. Ce projet est porté par douze régions françaises et concerne des textes issus du patrimoine littéraire; c’est un travail intéressant qui voit se croiser visée touristique et visée culturelle.
Le cinéma et le livre ne peuvent se concevoir aujourd’hui sans le numérique@!: Ce projet très moderne s’inscrit dans les missions numériques pilotées par l’agence, cette dimension est importante au sein d’ECLA?
C.P: Oui, c’est un aspect très important de notre travail, le cinéma et le livre ne peuvent aujourd’hui se concevoir sans la dimension numérique qui, depuis quelques années, bouleverse toutes les professions. En 2014, un gros travail numérique va débuter concernant tous nos domaines d’action, une mission dans laquelle la Région nous soutient. Qu’il s’agisse de la création, de l’écriture, des questions de production ou de l’aide à la numérisation d’oeuvres, beaucoup de projets sont en oeuvre pour ce chantier numérique qui va s’étendre sur cinq ou dix ans.
@!: Dans un contexte budgétaire général difficile, ECLA semble vouloir maintenir fortement la présence d’éditeurs aquitains au Salon du Livre parisien qui s’ouvre dans quelques jours, un engagement nécessaire pour vous?
C.P: Bien-sûr, ce lien avec les éditeurs régionaux est très fort pour nous. Le Salon du Livre de Paris est un rendez-vous incontournable, autant pour les éditeurs que pour les auteurs ou les libraires aquitains, le stand de la région est d’ailleurs l’un des plus gros du salon et notre travail y est multiple: organiser différentes animations, des séances dédicaces, des rencontres, des temps forts, des délégations professionnelles de libraires… ECLA prend en charge la venue des éditeurs présents sur le stand qui sont, chaque année, entre vingt et vingt-cinq. C’est très important pour nous de veiller à ce que chacun soit intégré et actif, qu’il s’agisse de gros éditeurs ou de plus petites structures.
La bande-dessinée très présente en Aquitaine@!: Quels seront cette année les nouveautés et temps forts du Salon du Livre?
C.P: Le stand Aquitaine célèbrera cette année la bande-dessinée, un champ de l’édition qui est très présent en Aquitaine, pensons ici aux éditions Cornélius, grosse maison qui vient de s’installer à Bordeaux ou à d’autres noms qui comptent dans l’univers de la BD comme les Requins Marteaux, Akiléos ou les Editions de la Cerise. De fait, nous mettons en place, entre autres, des animations et avons demandé aux sept libraires spécialisés installés sur tout le territoire de rédiger des coups de coeur pour chaque maison. Deux journées professionnelles seront organisées pour les libraires, une consacrée à la littérature jeunesse le vendredi 21 mars et une généraliste le lundi 24, dernière journée du salon qui sera par ailleurs organisée en partenariat avec la région Bretagne. Enfin, après avoir célébré en 2013 les vingt ans des éditions Gaïa, nous fêterons cette année les 40 ans des éditions William Blake, l’occasion pour nous de célébrer aussi l’art et la poésie, domaine de prédilection de cette maison bordelaise menée par Jean-Paul Michel.