Guillaume Pépy: « La Nouvelle-Aquitaine est le plus grand chantier ferroviaire d’Europe »


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Guillaume Pépy: "La Nouvelle-Aquitaine est le plus grand chantier ferroviaire d'Europe"

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 23/11/2016 PAR Solène MÉRIC

Alors que se tenait ce mercredi à Bordeaux, un Salon de l’emploi et des métiers de la SNCF proposant 400 offres d’emploi sur le territoire régional, Guillaume Pépy, rappelle que le groupe en Nouvelle-Aquitaine compte « 17 000 salariés, ce qui en fait un des premiers employeurs régionaux ». Autres chiffres valorisant le poids du groupe en Nouvelle-Aquitaine : « Chaque année, on achète pour 370M€ auprès de 2930 entreprises de la région qui, pour la moitié d’entre elles, sont des PME ». L’introduction du PDG est claire, le groupe SNCF compte dans la région… et vice-versa. En effet, la Nouvelle-Aquitaine est la première région de France en matière de chantiers ferroviaires.

« Grand coup de chapeau à la Région pour son investissement ferroviaire »
Si la LGV Tours-Bordeaux occupe beaucoup les esprits, « SNCF Réseaux en Nouvelle-Aquitaine, comptabilise depuis 2 ans deux fois plus de mise en service de lignes que sur une année normale », souligne Alain Autruffe citant l’exemple de la réouverture d’Oloron-Bedous en juin dernier, du triangle des échoppes à Pessac en décembre, ou encore la ligne de fret capillaire du Bec d’Ambes cet été… Une forte tension pour le groupe qui ne s’arrêtera pas après la livraison de la LGV ajoute-t-il : « nous n’aurons pas de repos car le reste du réseau vieillit, et de nombreux et importants travaux de régénération de lignes sont à venir ». Et de citer par exemple : Bordeaux-Hendaye qui doit être entièrement rénovée ou encore la « POLT » reliant Poitiers-Orléans-Limoges-Toulouse dont la régénération devrait s’étaler sur 10 ans, pour un coût total d’un milliard d’euros. « Le contrat de plan Etat Région contient déjà quant à lui 41 projets de chantier sur les lignes régionales pour plus d’un milliard d’euros inscrits », rappelle également le Directeur régional de SNCF réseau. Autre chantier d’importance, et là encore, le plus important de France dans sa catégorie : les 14 chantiers menés et 200 M€ investis sur la Gare Saint-Jean depuis 2014 en vue d’accueillir la LGV.
Autant de travaux qui ne sont pas sans conséquences sur le trafic des TER dont les retards sont régulièrement incriminés par la Région, autorité organisatrice de ces « trains du quotidien ». « Sur la gare par exemple, les travaux nous ont obligés à condamner 2 voies… on ne peut pas mener de chantiers sans qu’il y ait un minimum d’impact sur la circulation des trains… » justifie volontiers Guillaume Pépy. Pour autant, fair-play malgré les critiques régulières des élus régionaux à ce sujet, le Président de la SNCF, ne tarit pas d’éloge sur « l’effort énorme du Conseil régional et des élus en faveur du train et de la mobilité. Je tire un grand coup de chapeau à la région pour son investissement ferroviaire, qui ainsi prépare l’avenir. » et de citer : « les 69 nouveaux TER, les 700M€ mis par la Région dans le cadre du contrat de plan Etat-Région, la participation financière a beaucoup de projets dont la gare, les ateliers de maintenance TGV et TER, dont ce dernier a été financé à 100% par la Région, etc. » Il poursuit : « ici il y a un énorme niveau d’ambition sur le transport ferroviaire et collectif, c’est un choix fort, mais de temps en temps c’est frustrant, car le réseau a vieilli et il y a des travaux partout… La qualité attendue, ne peut pas être là du jour au lendemain, il y a une question de temps nécessaire. La Nouvelle-Aquitaine, c’est globalement le plus grand chantier ferroviaire de France, mais on en a pour environ 10 ans pour que le réseau rajeunisse… ».

« La LGV vers Dax et Toulouse ne peut pas être financée par de la dette »
Pour autant certains projets emblématiques sont bel et bien sur le point d’aboutir; la LGV Tours-Bordeaux en tête, avec sa mise en service à compter du mois de juillet. L’enjeu pour Guillaume Pépy, c’est que « le lancement soit réussi d’un seul coup, tant sur l’enjeu technique, que sur l’enjeu commercial ». D’un point de vue technique en effet, le challenge est d’importance « la mise en service de la LGV a pour conséquence que la quasi totalité des horaires de trains (pour assurer les correspondances ou en créer de nouvelles) vont changer sur tout le quart ouest français de Saint-Malo à Toulouse, tant sur les TGV, les TER, les trains Intercités que sur le fret », explique le Président. Autre conséquence : « Le tronc commun de la ligne avant les bifurcations vers Rennes d’un côté et Bordeaux de l’autre, sera la ligne la plus occupée de France et la Gare Montparnasse va être pleine comme un œuf ! » Ensuite pour la réussite commerciale du projet, Guillaume Pépy vise 2,5 millions de voyageurs supplémentaires et « remplir quotidiennement 33,5 trains entre Paris et Bordeaux dont 18,5 trains directs qui compteront 560 places, soit l’équivalent de 3 Airbus A320 pour un seul train ».
Quant à la poursuite de la LGV vers Dax et Toulouse, si c’est un projet que le Président de la SNCF « salue » mais il prévient « c’est un projet que l’on ne peut pas financer par de la dette, car aujourd’hui la dette ferroviaire n’est déjà pas supportable. Ca ne serait pas raisonnable. ». Et d’ajouter pour être tout à fait clair : «Les gens vivent avec l’idée que c’est la SNCF qui décide. C’est faux, la décision d’une nouvelle ligne vient de l’Etat, des élus et après des débats qui concernent la population, les citoyens. Nous, SNCF, ne faisons que faire des études, apporter des éléments pour permettre ce débat. » Si sur le projet Sud de Bordeaux la déclaration d’utilité publique permet selon lui de valider la pertinence du projet, la question qui reste effectivement posée, est celle de « la capacité à mener un tour de table financier sans compter sur une dette ferroviaire supplémentaire » insiste-t-il avant de conclure « le TGV est fondamental mais sur 3,5 millions de français qui prennent le train tous les jours, 300 000  »seulement » sont dans le TGV. Tous les autres sont dans les TER ou sur le réseau francilien. Donc les efforts sur le TGV ne doivent pas entraîner une diminution des efforts sur les TER et l’Ile-de-France. ».

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