Gestion des risques littoraux: une méthode à revoir


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Recul du littoral aquitain, l'Etat appelé à l'aide

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 30/09/2015 PAR Solène MÉRIC

A l’échelle du littoral atlantique, quasiment un tiers des côtes est concerné par l’érosion. Quant au risque submersion, ce sont, sur ce même espace, 535 000 personnes qui sont directement concernées. Deux risques naturels qui pourraient bien être intensifiés par le changement climatique. Une vulnérabilité d’autant plus préoccupante que le littoral atlantique ne perd rien de son attractivité : d’ici à 2040, les dix départements de la façade atlantique devraient accueillir 2,1 millions de nouveaux habitants, rappellent les Conseils économiques sociaux et environnementaux de l’Atlantique (Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Aquitaine).

Face à cela les outils de gestions des risques et les acteurs institutionnels compétents sont pléthores. Une multiplicité des acteurs locaux, régionaux et nationaux s’adossant sur une multitude d’acteurs et structures d’expertise pour l’élaboration et la mise en œuvre de leur politique via une flopée d’outils divers et variés. Une gouvernance que les CESER n’hésitent pas à qualifier « d’imbroglio » administratif, notant au passage et en paradoxe de tout ce foisonnement administratif, l’absence criante de la société civile. Il faut dire qu’entre Plan de Gestion des Risques d’Inondations (PGRI), Plan de Prévention des Risques Littoraux (PPRL), Plans Submersions Rapides (PSR), Programmes d’Actions de Prévention contre les Inondations (PAPI), ou encore les différentes procédures réglementaires opérationnelles, la technicité des sujets, l’emporte bien souvent sur celle de la mise en place des modalités de participation de la société civile…

2014: construction d'un mur de sable devant le casino de Biarritz


Articuler gestion des risques et urbanisme : un impératifFort de ces constats et au-delà du foisonnement administratifs que la gestion du littoral semble déclenché à tout niveau, le Ceser appelle les acteurs à prendre conscience du caractère inexorable des dynamiques littorales, condition préalable à une véritable réflexion sur un aménagement durable de cet espace. Pour ce faire, l’hétérogénéité, et l’évidente complexité entre les différents acteurs et outils doivent laisser place à une plus grande cohérence des stratégies de gestion et de prévention de ces risques naturels.

Dans cet esprit, le CESER préconise l’« impérative » articulation entre gestion des risques et urbanisme, encourageant notamment la mise en place de stratégies foncières de long terme. Dans la même idée, il souligne « l’absolue nécessité de mise en cohérence et d’articulation des nombreux dispositifs de prévention et de gestion des risques littoraux ». Sur la multitude des acteurs de l’expertise, le rapport préconise également la mise en place « d’une structure unifiée », issue de regroupement ou de mutualisation. Une rationalisation des compétences pour « l’optimisation des connaissances », justifie-t-il.

Développer une culture du risqueConcernant la définition et la mise en œuvre des stratégies de prévention, les Ceser plaident pour prendre de la hauteur. Le rapport affirme en effet qu’à l’échelle locale : « la commune ne constitue pas le niveau pertinent de gestion des risques littoraux ». C’est « aux intercommunalités de s’engager dans la définition de stratégies d’aménagement cohérentes, intégrant l’ensemble des enjeux socioéconomiques, urbanistiques et environnementaux. » Mais sans pour autant perdre de vue l’échelon régional. Les CESER en effet, encouragent les Régions à prendre en compte les risques littoraux dans leur futur Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires (SRADDET) afin de contribuer à la cohérence des stratégies territoriales.

Autre suggestion chère aux conseillers des Ceser de l’Atlantique : le développement d’une véritable culture du risque qui passerait par le renforcement des liens entre élus, société civile et monde académique et scientifique, mais aussi par la multiplication des visuels mémoriels et des temps forts informatifs et festifs. Une culture du risque qui est un préalable indispensable à l’implication des parties prenantes, que les CESER appellent également de leurs vœux.
Quant à la question des financements que le rapport n’oublie pas de traiter, il invite sans surprise à leur optimisation et à leur fléchage sur des stratégies d’anticipation et de prévention, assurant que « c’est autant de moyens qui seront économisés sur le curatif. »

Rapport consultable sur : www.ceser-aquitaine.fr/cooperations

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