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PUBLIÉ LE 11/11/2010 PAR Solène MÉRICSi la crise occupe souvent le devant de la scène, la viticulture doit aussi faire face à une importante crise des vocations. Ce manque d’intérêt des jeunes pour la filière, ajouté au fait qu’un viticulteur sur trois à plus de 55 ans, inquiète. « Un certain nombre de métiers sont d’ores et déjà en tension », explique Christophe Grosjean, directeur adjoint de la nouvelle structure. Parmi ceux là notamment : conducteur de tracteurs ou ouvrier à la vigne. Dans ce dernier domaine les chiffres parlent d’eux même : « en 2000, nous avions 467 apprentis par an, aujourd’hui nous en avons 157… » Si pour faire face à cette crise des vocations, des actions sont menées depuis quelques années, en termes de promotion des métiers agricoles, il fallait aussi en passer par une plus grande cohérence et lisibilité des formations proposées dans le département.
Le plus grand lycée viticole de France
Après deux ans de travail entre la Draaf Aquitaine, la Région et la Chambre d’Agriculture de Gironde, c’est désormais chose faite. Depuis le mois de janvier 2010, le nouvel Etablissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole (EPLEFPA) de Bordeaux Gironde regroupe sous sa coupe les lycées agricoles de Blanquefort, Montagne et de la Tour Blanche, et leur exploitations respectives. Ce nouvel EPL, qui peut se vanter d’être le plus grand lycée viticole de France, a donc fait sa première rentrée en septembre. A son bord, 780 lycéens, 700 apprentis, 1500 stagiaires en formation continue, et 450 agents (enseignants, techniciens et personnels administratifs confondus). 
Au total, une grosse organisation qui selon son Président, Bernard Artigue, également viticulteur et Président de la Chambre d’Agriculture de Gironde, « porte une grande ambition pour la viticulture girondine et Aquitaine ». Pour Philippe Buisson, Conseiller régional et Vice-Président de la nouvelle structure, il faut insister sur le fait que loin d’être « une fusion absorption » des trois lycées, c’est bien davantage « une mutualisation des dynamiques au service de la viticulture », « un outil performant pour que cet enseignement agricole soit plus et mieux connu » complète Hervé Durand, Directeur Régional de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt. On le constate, c’est aussi la concrétisation d’un partenariat fort entre les pouvoirs publics, la Région et les professionnels de la viticulture.
« Respecter les besoins de la filière viticole »
En termes d’enseignement, le « choix » est vaste et diversifié puisqu’outre une offre de formation initiale très large et partiellement renouvelée, la voie de l’apprentissage et de la formation professionnelle sont aussi au menu. Selon Alain Sixtre, Directeur du nouvel établissement, le tout n’est pas d’ouvrir des classes « à l’aveugle » mais de le faire « en respectant à la fois les profils des apprenants et les besoins exprimés par la filière viticole », que ce soit en termes de nouvelles compétences et de nouveaux enjeux comme la protection de l’environnement. Outre les formations, l’EPL permettra une plus grande cohérence des programmes d’expérimentation des exploitations, ainsi que le développement des relations à l’international.
Solène Méric
