Trois zones de déchargement ont été ciblées pour débarquer de la marchandise issue de différents types d’activités économiques. L’objectif ? Tester sur le terrain un mode de transport des marchandises sous-employé à l’heure actuelle mais qui permettrait de faciliter la circulation à Bordeaux et de lutter contre les émissions de CO2.
Objectif : décongestionner la circulation urbaine et lutter contre les émissions de CO2 dans la capitale girondine.
« Le fleuve est une infrastructure qui représente un potentiel important pour la métropole bordelaise. L’idée c’est d’avoir une zone de pacification située en entrée d’agglomération qui va concentrer l’ensemble des marchandises arrivées par route, par chemin de fer ou par voie d’eau et une embarcation qui va permettre d’accéder à un ou plusieurs sites en cœur de ville, d’alimenter particuliers, commerçants et, inversement, de collecter un certain nombre de denrées pour être ré-expédiées hors de la ville ; le dernier kilomètre s’effectuant par vélo cargo ou véhicule léger », explique François Le Gac, directeur de la mission fleuve pour Bordeaux Métropole et coordinateur de cette journée d’expérimentation. L’objectif ? Décongestionner la circulation urbaine et lutter contre les émissions de CO2 dans la capitale girondine.
« Un enjeu fort pour la ville de Bordeaux et qui s’insère aussi dans une démarche plus globale avec l’augmentation des bornes en ville, qui va rendre les livraisons en fourgonnettes et camions de plus en plus difficiles », précise Olivier Escots, conseiller municipal délégué à l’économie du fleuve.
La Garonne : du potentiel et des limites
Ainsi, le temps d’une journée, des produits agricoles venus du Lot-et-Garonne ont été déchargés sur le ponton Richelieu, des matériaux de construction sont arrivés quai de Bacalan et des biodéchets collectés en bac ont fait l’objet d’un déchargement quai de la Grave. Un projet de fret fluvial qui fait d’ailleurs partie des potentialités prévues dans le schéma directeur des équipements fluviaux voté le 30 septembre dernier par les élus de Bordeaux Métropole, dont l’apaisement des mobilités est l’une des priorités de mandat. A cette fin, une trentaine d’équipements et des réalisations répondant à la fois à des objectifs de mobilité et de tourisme sont envisagées.
Il n’empêche. Déjà implanté dans dans villes comme Strasbourg où il donne des résultats positifs, le projet se heurte, à Bordeaux, à des difficultés d’ordre technique. « Il y a la marée, qui contraint la capacité d’accès des bateaux en cœur de ville, et les quais, qui sont aujourd’hui des lieux de circulation douce, de loisirs. On ne peut remettre des fonctions dures comme la logistique sans prendre en compte l’existant et le classement UNESCO de la ville auquel il ne faut pas non plus porter atteinte. Cette expérimentation devrait pouvoir donner lieu à une grille d’analyse fondée et qui nous guide dans l’établissement d’un cahier des charges pour mettre en place, plus tard, un circuit logistique pérenne », précise François Le Gac. Quant à la mise en service d’un fret fluvial sur Bordeaux, le calendrier n’est pas encore arrêté. Il passera, au préalable, par une évaluation de cette expérimentation qui se veut avant tout une approche pragmatique.