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PUBLIÉ LE 01/10/2011 PAR Isabelle CamusHomosexuel, républicain et poète, Federico Garcia Lorca, sera la première grande figure tombée sous les balles franquistes. L’oeuvre protéiforme du poète, dramaturge, dessinateur, pianiste et compositeur sera occultée et censurée en Espagne pendant des décennies. Sa soeur, Isabel, ne pourra parler de lui publiquement qu’en 1984. Assassiné en 1936, la traversée du désert de celui qui fut membre du groupe littéraire, La Génération de 27, n’empêchera pas sa renommée de s’étendre dans le même temps à l’étranger. C’est le Federico Garcia Lorca méconnu des années 20, du temps où il était étudiant, que Bastian Saez a voulu célébrer. Et à travers ses poèmes de jeunesse, la sienne, ainsi que son pays, l’Espagne, qui coule pour moitié dans ses veines de franco-andalous.
De Semprun au Pont-Tournant
C’est sa rencontre décisive avec Jorge Semprun, en 2007, à Rennes, où il interprétera deux compositions, qui encouragera Bastian Saez à se lancer dans l’aventure de son futur spectacle. Né d’une mère parisienne et d’un père universitaire écrivain hispaniste, ses voyages incessants entre la France et l’Espagne lui font revendiquer un bilinguisme et une bi-culture que l’on retrouve dans Federico El Canto Vivo. Compositeur, chef de choeur, pianiste et, de par ses racines paternelles madrilènes, chanteur, Bastian Saez a choisi de créer une oeuvre autour du livre de poèmes, Canciones, écrit par Federico Garcia Lorca, de 1921 à 1924. Monté avec la fondation Garcia Lorca de Madrid, Saez a travaillé sur l’élaboration du spectacle, entre esthétique classique et tradition folklorique, avec la nièce du poète, Laura Garcia de los Rios.Une première mondiale avant la France et l’Espagne
Les violons de Catherine Fisher et Nina Millet, l’alto de Didier Lacombe, les violoncelles de Laurence Lacombe et Shani Mégret, composent un quatuor à cordes disposé à l’espagnole, en cuadro (en carré). 
De part et d’autre de la scène, la guitare d’Arthur de la Taille et le piano de Bastian Saez complètent un ensemble où la musique tisse superbement des liens entre la mélodie des mots, des chants et des notes. Une triade qu’accompagnent la voix off de Frédéric Kneip pour la lecture des lettres de Garcia Lorca à sa famille et ses amis, ainsi que la danse de Marina Cedro (également au chant), dont le jeu préfigure l’ambiguïté du poète, entre ombre et lumière, masculin et féminin, fascination et rayonnement, dans le décors d’un intérieur andalous mis en scène par Koba Royer.
De part et d’autre de la scène, la guitare d’Arthur de la Taille et le piano de Bastian Saez complètent un ensemble où la musique tisse superbement des liens entre la mélodie des mots, des chants et des notes. Une triade qu’accompagnent la voix off de Frédéric Kneip pour la lecture des lettres de Garcia Lorca à sa famille et ses amis, ainsi que la danse de Marina Cedro (également au chant), dont le jeu préfigure l’ambiguïté du poète, entre ombre et lumière, masculin et féminin, fascination et rayonnement, dans le décors d’un intérieur andalous mis en scène par Koba Royer. Le spectacle sera donné pour la première fois, et en exclusivité, à Bordeaux, au Théâtre du Pont Tournant, également co-producteur, avec l’association Amalaya Music, du 6 au 8 octobre à 20h30 et le 9 à 16h, avant de tourner en France et en Espagne.
Une Exposition «Federico El Canto Vivo», en partenariat avec la fondation Federico García Lorca de Madrid, est également proposée avec une ouverture des portes 45 minutes avant le début de chaque spectacle pour parfaire la rencontre avec le « peintre des mots ».
Photos : IC
Isabelle Camus
