Éveiller les consciences : l’appel du 8 juin pour le climat et le littoral


Joséphine Duteuil

Éveiller les consciences : l'appel du 8 juin pour le climat et le littoral

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 11/06/2015 PAR Joséphine Duteuil

« Les risques sont bien réels »Face à la cacophonie d’informations et d’opinions qui entoure le réchauffement climatique, la mise au point d’ Hervé Le Treut, climatologue et membre du GIEC, est bienvenue. Encore peu observable pour le moment, le réchauffement qui touchera la planète dans les décennies à venir ne connaît pas d’équivalent dans le passé. « Nous sommes au premier stade d’un changement extraordinaire »

Après être restés constants pendant 10000 ans, les niveaux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont connu une augmentation radicale en l’espace de quelques décennies à peine. L’océan, « thermostat de la planète » selon le chercheur, en souffrira particulièrement. Parce que sa sensibilité au climat est extrême, quelques degrés supplémentaires impliqueront transformation radicale des écosystèmes et phénomènes météorologiques nouveaux.

L'appel du 8 juin pour le climat et le littoral


Les changements, Yves Parlier, ingénieur et navigateur, y assiste déjà. Sur le bassin d’Arcachon, il voit arriver des espèces non-endémiques dont les migrations se renforcent. Les balistes, poissons habituellement présents dans les eaux tropicales, font aujourd’hui leur apparition près de nos côtes. Les cyclones sont, eux aussi, de plus en plus fréquents au large.

Avant-même que l’impact du réchauffement ne se manifeste dans toute son ampleur, c’est le dérèglement qui nous menace. Les tempêtes de l’hiver 2013-2014, qui ont notamment ébranlé Lacanau, ne sont probablement pas des épisodes isolés.

Entre pragmatisme et idéalLa conférence pose des questions qui font mal. Les changements du littoral sont inéluctables; c’est la réaction des hommes à ces transformations qui doit être pensée. Jusqu’où reculera le trait de côte, et comment les élus y feront-ils face ? Faut-il le protéger coûte que coûte ou prioriser d’autres enjeux ?

Les changements climatiques impliquent des changements sociaux. Le problème du déplacement de populations installées sur des zones inondables, aujourd’hui épineux, devrait par exemple devenir récurrent. Une coopération plus grande entre l’Etat et les collectivités territoriales s’avèrera impérative pour y répondre.

Or la question du devenir de l’océan, Stéphane Latxague (directeur de Surfrider) le déplore, souffre encore, aujourd’hui, d’un manque de visibilité très dommageable, notamment auprès des pouvoirs publics : « Tous les citoyens ont entendu parler du « poumon vert » des forêts, de l’importance de la protection de l’Amazonie etc. Qui a entendu parler du « poumon bleu » dans la problématique climat ? Cette méconnaissance peut être étendue aux décideurs. Le rôle des océans n’est jamais mentionné au fil des conférences internationales sur le climat »

La signification de l’événement du 8 juin, et du Surfrider Campus Tour 21 dans son ensemble, est d’autant plus forte qu’ils interviennent quelques mois seulement avant la COP21 qui se tiendra à Paris en décembre prochain. Le sommet international, dont le but affiché est d’aboutir à un accord universel et contraignant qui permette de lutter efficacement contre le dérèglement climatique, sera l’occasion de sensibiliser public et dirigeants à un sujet dont l’examen devient de plus en plus urgent. Reste à espérer qu’il  s’achève sur autre chose qu’une déclaration de bonnes intentions.

Surfrider fondation

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