Et si on réinventait la ville?


Et si on réinventait la ville?

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 22/09/2012 PAR Elise Lambert

 Quelques transats de plage, chapeaux de paille, et sable sur les tongues… On aurait presque l’impression d’être au bord de la mer. Si seulement le tram et les voitures ne passaient pas à moins de deux mètres. C’est cours Alsace Lorraine que les Jeunes écologistes de Bordeaux ont décidé d’installer leur « Bar à calins » et « Bar à sourires ».

Pour nous, l’idée est de rendre la ville moins métallique, moins polluée. On voudrait sensibiliser les gens et leur donner une autre vision de la ville » , assure Maxime Thébaut, secrétaire général de l’association. « A travers Park(ing)-D, on souhaite se réapproprier l’espace urbain. Montrer qu’une place de parking peut être utilisée autrement que par une voiture ».

 » Montrer qu’une place de parking peut être utilisée autrement que par une voiture ».

 En centre-ville , là où les places de parking sont plutôt rares, il y aurait pourtant de quoi irriter les conducteurs. Mais «  les gens s’arrêtent et sont assez curieux, ils nous interrogent sur notre action et nous encouragent. D’ailleurs, un passant nous a payé notre place de parking pour deux heures », se réjouit Maxime.

 Aucun document officiel ne stipule qu’une place de parking doit être occupée par une voiture. Un peu plus loin sur le cours, les étudiants de l’école d’architecture de Talence ont installé leur cabinet de curiosités.

L’ambiance est détendue, tapis orientaux, tables de salon en bois et vieux fauteuils limés. « Les meubles ont été récupérés à la déchetterie, dans des brocantes et il y a des objets personnels » , explique Marie, étudiante en architecture. « On a essayé d’en faire un bestiaire de curiosité ». A voir les vieux livres, les tableaux, les pots de peinture qui jonchent le sol on peut dire que c’est plutôt réussi.

 Park(ing)-Day dure toute une journée. Du matin jusqu’au soir, les participants jouent aux cartes, écoutent de la musique, boivent des bières maison en attendant les passants. « Les gens sont plutôt envieux quand ils nous voient » assure Clément, du Parking architecture. « On espère stimuler l’imagination de chacun ! »

 « On espère stimuler l’imagination de chacun ! »

De nombreuses associations et coopératives ont aussi répondu à l’appel.

Au musée d’Aquitaine, Friche and Cheap, RecupR,  Vélo Cité et Effet divers, associations promouvant le ré-investissement de l’espace public, se sont jointes à Auto Cool pour installer un salon fleuri. On y sert du café maison, quelques gâteaux et on discute avec les passants. Elodie, étudiante en ingénierie de projets culturels assure : «  On peut changer nos habitudes, rendre la ville plus accessible et renforcer le lien social. Mais pour cela il faut prendre conscience de l’espace public ».

 » Il y a bien une voiture à Parking-D, mais elle est en bambou »

 

voiture bambou

 

 

 Cours Victor Hugo, c’est un groupe d’étudiants paysagistes qui a posé ses marques. Leur place de parking est occupée par une voiture en bambou. Sylvain, étudiant de l’école de Talence a imaginé ce concept en constatant que la ville manquait de verdure en ville que la voiture pouvait avoir une autre image.

 Passage très fréquenté, embouteillé par les voitures, les motos et les bus, le cours Victor Hugo laisse peu de place aux passants pour respirer. «  Cet endroit est stratégique. Il est au carrefour du quartier Saint-Paul, historique et conservé, et du quartier Saint-Michel, plus populaire » ajoute Camille, participante à l’opération. « On veut provoquer la rencontre, la prise de conscience par les gens que la ville leur appartient. » affirme-t-elle. « Parking-D promeut la participation citoyenne. »


Si l’opération est séduisante le temps d’une journée, l’impact à long terme est encore limité. Depuis sa création en 2005 à San Francisco par Rebar, un collectif d’artistes et de paysagistes, Park(ing) Day a  réuni plus de 180 villes dans une trentaine de pays. Interpellation du passant et des pouvoirs publics, la fabrique d’une ville créative est amorcée. Reste à savoir quand elle se concrétisera.

 
 

 

 

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