Équitaine : la Nouvelle-Aquitaine et l’Espagne deviennent partenaires


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Équitaine : la Nouvelle-Aquitaine et l'Espagne deviennent partenaires

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 26/05/2017 PAR Romain Béteille

Ce jeudi 25 mai, les Présidents des fédérations espagnoles d’Aragon, de Navarre, du Pays-Basque et de Rioja ont donc tenu une rencontre au sein d’Equitaine, grande réunion de la filière équine régionale se déroulant chaque année au Salon régional de l’Agriculture à Bordeaux. Un échange de bonnes pratiques d’un côté comme de l’autre, mais aussi des actions concrètes comme celles imaginées dans une convention signée le 31 mars dernier. « C’est la première fois qu’il y a un rapprochement de cette manière là, c’est d’autant plus intéressant qu’il est établi avec des régions limitrophes », a précisé Jacques Robin, Président du Comité Régional d’Équitation de Poitou-Charentes. « Ça s’est fait parce que le réseau « Cheval et Différences » organise un grand rassemblement tous les ans dans la Vienne avec plus de 250 personnes handicapées. L’an dernier, on a reçu deux personnes qui venaient d’Espagne et à partir de là, on a travaillé sur ce réseau en Espagne. On a rencontré les quatre fédérations hyppiques régionales et ce dossier est arrivé à partir de ces rencontres. On voit qu’il y a de la demande de l’autre côté de la frontière ». 

Trois pistes de développement

En Nouvelle-Aquitaine, la filère équine représente, selon les derniers chiffres du Conseil des Équidés régional, pas loin de 70 000 chevaux et poneys au sein des exploitations et 68 890 licenciés participant à quelques 11 075 compétitions. Au-delà de tous ces chiffres, donc, ce partenariat, confirmé au travers de la réunion d’EQUISUD EUROPA ce jeudi, va prendre différentes formes et va être testé entre septembre 2017 et août 2018. « On pouvait imaginer tout type de coopération, mais il a fallu faire un choix pour débuter. On a fixé trois orientations pour la première année », continue Jacques Robin. « D’une part, le développement de l’équitation sur poney, très développée en France mais beaucoup moins en Espagne. On veut détecter leurs manques en formation ou en matériel. Le tourisme équestre et le treck viennent ensuite avec le développement de la route d’Artagnan (association destinée à créer et promouvoir des itinéraires équestres transnationaux) en Navarre et certainement au Pays-Basque. C’est un peu comme les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, il y en a un peu partout donc tout se met en place progressivement mais des itinéraires sont déjà imaginés ». Dans ce cadre, un rassemblement est déjà prévu les 16 et 17 septembre en Navarre (entre Sanguesa et le Monasterio de Leyre), qui aura également un pendant français. Ce rassemblement de cavaliers des deux nationalités donnera lieu à deux rencontres formelles, mais aussi à des réunions techniques avec la formation de groupes de travail spéciaux. Enfin, le partenariat compte également un volet TREC (Techniques de Randonnées Équestres de Compétition).

Cheval et handicap

Le troisième axe de cette coopération veut toucher un tout autre public. « On a décidé de développer un troisième volet centré sur l’équitation pour les personnes en situation de handicap. En Nouvelle-Aquitaine, il existe un réseau important nommé Cheval et Différences, les espagnols ont leur propre façon de travailler mais c’est un peu moins développé. Le public est très large, il concerne autant les personnes handicapées que celles en difficulté, et il y en a de plus en plus. Si on peut apporter quelque chose à partir du cheval sur ces points, on le fera », précise Jacques Robin. Pour Ruben Aguado, porte-parole de la Fédération hippique de Navarre, « il existe une sensibilité assez particulière sur cette thématique du handicap de la part des différentes fédérations qui font partie du projet. Ce partenariat permet d’être témoin des bonnes pratiques d’un côté et de l’autre, d’échanger de la formation et de la pédagogie et de créer des groupes de travail dans lequel les échanges sont plus faciles sur des thématiques similaires ». Cela dit, « il n’y a pas une thématique qui soit plus importante qu’une autre, c’est en fonction des sensibilités de chacun ». En Espagne, c’est le centre des fédérations paraéquestres, basé à Pampelune, qui fera office de pilote local concernant cette thématique du handicap.

Vers un projet Européen

En tout, neuf réunions seront programmées jusqu’en août : deux à chaque fois à raison d’une dans chaque pays en poney, tourisme équestre et TREC et trois pour le handicap, la troisième étant censée faire une synthèse du projet. Mais ce partenariat transnational doit encore régler quelques freins, notamment au niveau des différentes licences. « On ne peut pas forcément ouvrir une compétition en France avec ouverture espagnole parce que les règlementations ne sont pas les mêmes », nous précise-t-on. « D’un côté, il faut être licencié FFE (Fédération Française d’Équitation) et de l’autre FEI (Fédération Équestre Internationale), avec tous les différents circuits que cela comporte. Ca n’a pas beaucoup de sens d’avoir des enfants licenciés FEI pour participer à des compétitions à trente kilomètres de chez eux… C’est un autre des sujets de discussion à l’étude ». 

D’après les responsables rencontrés ce jeudi au sein du Salon de l’Agriculture, les échanges ne s’arrêteront pas à cette année de coopération. « Il s’agit en fait de travaux préparatoires pour monter un projet européen conséquent sur le développement de l’équitation et la qualité des infrastructures dans les clubs. Ce sera pour les trois années suivantes, ce premier partenariat sert de galop d’essai ». Si la route de d’Artagnan fait déjà office de projet à dimension européenne et que les trois volets développés jusqu’à l’année prochaine seront inclus dans le projet européen, on pourra aussi y trouver des axes plus conséquents sur la formation, l’emploi et la compétitivité du secteur.
La filière équine en Nouvelle-Aquitaine a un poids économique important : pas moins de 188,8 millions d’euros de chiffre d’affaires, essentiellement apporté par l’enseignement de l’équitation (39%) et les courses (26%). Voilà donc une rencontre dont il reste à faire fructifier les objectifs. 

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