Selon Arancha Simo, chef du projet WAT: « l’Union européenne fait beaucoup d’efforts sur la question de la gestion de l’eau, mais la particularité de WAT est d’intégrer cette gestion de l’eau dans les outils de gestion du territoire ». Ou comment avoir un aménagement du territoire optimisé y compris au regard de la gestion de l’eau, et vice versa. Ce projet de collaboration transnationale réunit trois partenaires français (les Conseils généraux de la Gironde et de l’Hérault et l’Etablissement public du bassin de la Dordogne), un partenaire portugais (la Mairie de Porto) et quatre partenaires espagnols (l’Agence andalouse de l’eau, la Deputacion de Caceres et deux entreprises publiques du Gouvernement de Navarre).
Une méthodologie transnationale et innovante
L’idée de WAT : réaliser des expériences pilotes adaptées à chacun des bassins versants représentatifs d’un territoire, afin de pouvoir, à terme, transférer les solutions de gestion de la ressources les plus efficaces aux autres bassins versants d’Europe. Mais en pratique, trouver une méthodologie commune, acceptée par tous les partenaires, pouvant s’appliquer à sept « expériences » différentes sur sept bassins versants différents, s’est avéré plutôt compliqué. Cela dit, en avril 2010, après un an de discussions entre les partenaires, un cadre innovant a pu être mis en place. Il prend en compte non seulement les solutions techniques de gestion de la ressource en eau, mais il intègre également les contraintes socio-économiques, institutionnelles et réglementaires de ces solutions. En outre, « chaque stratégie fait l’objet d’une évaluation basée sur des critères du développement durable », précise la chef du projet.
Des solutions stratégiques globales adaptées au territoires
Les huit partenaires ont donc pour objectif de développer des solutions stratégiques globales adaptées à leur territoire. Les solutions envisagées doivent soit viser une meilleure mobilisation des ressources supplémentaires (c’est-à-dire autre que souterraines ou superficielles), soit permettre la réalisation d’économies dans l’utilisation de l’eau naturellement présente sur le bassin versant étudié. Pour illustrer les projets axés sur la mobilisation des ressources supplémentaires, Arancha Simo, cite le cas de la Gironde : « sur le bassin versant de la Pimpine, on va analyser la pertinence de la récupération des eaux de pluie et voir quel va en être l’impact sur les eaux sous terraines et superficielles ». En effet, situé dans une zone dite déficitaire en termes de ressources souterraines, ce territoire qui subit une urbanisation importante connaît de fortes pressions sur la ressource en eaux. A cet égard, la limitation des usages du cours d’eau en période estivale n’est pas rare. La récupération et la valorisation de l’eau de pluie pourrait peut-être être une solution technique d’anticipation adaptée. C’est à l’équipe WAT de Gironde de le découvrir.
Des recherches sur les économies d’eau
Quant aux travaux menés sur les économies d’eau, « il s’agira par exemple d’analyser l’impact des tarifications incitatives », ou, en milieu rural, « de travailler sur l’implication des acteurs d’un bassin versant, et notamment des irrigants, pour parvenir à une gestion des ressources disponibles qui soit optimisée et acceptable par tous », explique la chef de projet.
Le montant de ce projet, qui doit s’achever en octobre 2011, s’élève à 1.620.500 euros dont 75% est financé par le Fonds européen FEDER (soit 1.215.300 euros). Les 25% restant sont pris en charge par les collectivités partenaires.
Solène Méric
Un site internet devrait voir le jour fin août 2010: www.waterandterritories.eu
Le projet wat sera présentél lors du congrès de la semaine de l’eau organisé par le Conseil général de Gironde les 28 et 29 juin. Programme et inscriptions: http://www.cg33.fr/la-semaine-de-leau-en-gironde
Crédits photos: Didier Taillefer/Sméag et aqui!