L’histoire personnelle de Pierre Fanlac se mêle à l’histoire des hommes et de la terre près desquels il s’est construit. Fanlac est le nom de son village: « là, reposent mes aïeux, dans cette terre qui a usé leurs mains et qui les a fait vivre ». Fanlac est le nom de l’endroit qu’il s’est choisi pour reposer lui-même, en fraternité éternelle avec ceux pour lesquels il aura voulu être éditeur, être écrivain. Fanlac est le nom où s’entremêlent le destin d’un homme et d’un pays au delà des limites du temps et de l’espace. « Ecrire, c’était sa manière d’échapper au temps et, un moment, aux limites de sa propre existence » dit de Pierre Fanlac son ami Tristan Hordé. Fanlac est le nom d’un homme pour qui la véritable absence de liberté est d’abord l’impossibilité d’écrire.
Réunis ici par les éditions Fanlac, ses écrits et ses récits témoignent du champ ouvert de son regard d’écrivain et de poète, conteur, témoin, gardien du temple des trésors et traditions du Périgord tant aimé, résistant, engagé sur tous les fronts où le livre se fait relais entre les mondes, les hommes, les idées, écrivain des émotions et des lumières…
« Multiples et merveilleux visages de la beauté… A l’heure où, assis à ma table de chêne, devant la fenêtre large ouverte sur les collines noyées d’ombre, mes yeux brûlés par les veilles sentent la caresse du vent frais de la nuit, je pense à tous ces instants furtifs de ma vie qui ont créé mon passé. En eux, comme la sève du printemps, montent tout espoir et toute consolation. Ce sont les fondations de ma vie. Ce sont les instants de bonheur nés de la beauté et de la joie »… Le Bout du Monde, 1941.
Treize textes qui permettent de retracer un chemin, une vie et ses choix, où l’écriture apparaît comme la sève essentielle, la force de révolte contre les barricades et le lien lumineux au delà du temps et de l’oubli.
Pierre Fanlac, Ecrits, Récits, éditions Fanlac, 2012.