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PUBLIÉ LE 15/07/2012 PAR Anne DuprezIl faut du temps pour voir, il ne faut pas craindre de chercher à voir par tous les temps. Ainsi aurait−on pu répondre à cette dame qui s’offusquait que l’île aux oiseaux s’appelle ainsi car− disait−elle− elle n’ y avait vu « aucun oiseau ». Si elle avait eu ce guide, elle aurait su que les oiseaux de l’île ne sont pas les salariés d’un parc d’attraction, elle aurait connu le bon moment des rencontres avec les courlis cendrés ou les huîtriers pies.
Car ici le cœur bat au rythme d’une nature généreuse à qui sait se taire. Et même quand il fait froid, quand la mer « prend sa revanche » et révèle ses secrets : quand passe sur son bord l’ombre discrète d’un renard en vadrouille, quand retentit le chant mystérieux de la chouette hulotte, ou quand apparaît l’araignée Tégénaire, qu’on n’écrasera plus, même si c’est « la plus grosse araignée de la maison », mais que grâce à Eric Joly on sait désormais inoffensive.
Quand plus tard le soleil réchauffe à nouveau, encore timide parfois, les rougets arrivent. Patience encore… on les pêchera à l’automne, lorsqu’ils seront promus « vendangeurs », et que dans le ciel on aura bien du mal à distinguer la marque rousse sur la gorge de l’hirondelle de cheminée qui repart, bien au−delà de la mer, loin du couchant de l’été…
Alors qu’ « un cygne au coucher du soleil devant l’île de Malprat » prend des airs de Nessie sur ce loch aquitain, on entre dans la légende : l’histoire qu’on espère éternelle d’un morceau de pays aux portes de l’Océan.
Petit guide nature du Bassin d’Arcachon, Eric Joly, Editions Confluences.
Photo éditions Confluences tous droits réservés.
Anne DUPREZ
