En Aquitaine aussi, il y a du gaz de schiste


Nicolas César

En Aquitaine aussi, il y a du gaz de schiste

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 26/08/2011 PAR Nicolas César

Le Parlement français a définitivement adopté fin juin une proposition de loi UMP qui interdit la technique de la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de schiste, sauf pour les recherches. Ainsi, la France est devenue le premier pays dans le monde à interdire l’usage cette technique. Ceci étant, le texte n’interdit pas l’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de schiste par d’autres techniques. En déboursant 41 milliards de dollars l’année dernière pour le rachat de XTO, l’entreprise spécialisée dans l’exploitation des gaz de schiste, Exxon Mobil a démontré tout l’intérêt pour cette source d’énergie. D’après l’IFP Energies nouvelles, les réserves mondiales de gaz sont estimées à 175 000 milliards de mètres cubes, soit environ 60 ans de consommation. Or, les réserves des nouvelles découvertes sont estimées à 261 000 milliards de m3. Pour l’avenir, il faudrait donc surtout compter sur les immenses réserves de gaz non conventionnels (gaz de schiste, gaz de réservoir compact et gaz de houille). Encore ignorées il y a 5 ans, les nouvelles techniques d’extraction du gaz ont bouleversé les équilibres mondiaux, en doublant par exemple les réserves estimées des Etats-Unis. Derrière les enjeux économiques, il y aussi des enjeux géopolitiques. Le développement du gaz de schiste pourrait réduire la dépendance européenne à l’égard de la Russie et de l’Algérie, selon des experts. On comprend aisément que le gaz de schiste suscite l’appétit des compagnies d’hydrocarbures qui y investissent des milliards de dollars.

Un moratoire sur le gaz de schiste par précaution
Si la loi interdit en France la fracturation écologique, elle n’interdit pas l’exploitation du gaz de schiste par d’autres techniques. De quoi inquiéter Jean-Michel Mespoulède, secrétaire du Front de Gauche en Gironde et syndicaliste CGT à EDF, qui pense que l’exploration amènera inévitablement l’exploitation. « En Aquitaine, il y a 27 communes concernées par le gaz de schiste, quelques sites en Dordogne, dans le Béarn et offshore au large du Bassin d’Arcachon », explique ce spécialiste. Le problème, selon lui, est que la population n’a aucun pouvoir de contrôle sur d’éventuels projets qui impacteraient leur qualité de vie, leur paysage. « Compte tenu des dommages constatés aux USA et au Canada, il vaudrait mieux dire non en France et décréter un moratoire par principe de précaution », suggère-t-il. Surtout, que dans les années à venir, le problème de l’eau va se poser avec acuité et « que ces techniques utilisent beaucoup de ressources en eau. De l’eau que l’on gaspillerait alors qu’elle pourrait servir aux populations », souligne Jean-Michel Mespoulède. Pour lui, il faut envisager d’autres solutions. « Le XXIème siècle doit être celui de la bifurcation énergétique », conclut-il. 

                                                                                                                         Nicolas César


Crédit photo : DR

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