« Ce nouveau coup d’arrêt complique un peu plus la situation des outils culturels de la Ville ». A la mi-novembre, Céline Dotigny était alarmiste sur les antennes d’O2 Radio. Le nouveau confinement est venu chambouler le paysage culturel cenonnais plus qu’il ne l’était déjà. « Nous étions armés pour reprendre au déconfinement, et puis tout a fermé à nouveau. C’est dommage, d’autant que le service public culturel que nous sommes a vocation à être au plus près des habitants », regrette la chargée d’affaires culturelles de la Ville de Cenon.
« Un soutien à minima… »
Céline Dotigny l’assure, la Ville veut soutenir ses partenaires et acteurs culturels. Selon elle, la marge de manœuvre est mince et de ce fait le soutien existe, mais « à minima ». « Les écoles sont restés ouvertes, les jeunes peuvent pratiquer une activité physique, mais pas culturelle. Comment sommes-nous censés garder le lien avec eux si nous ne pouvons pas proposer une animation aux écoles? ». En ce qui concerne les outils culturels, l’Office Culturel d’Animation de Cenon, hébergé au Château de Palmer a vu son activité, et celle des nombreuses associations qu’il abrite, stopper net. Cela n’a pas empêché les services municipaux de réagir. « La solidarité et l’entraide se sont mises en place à la municipalité », reprend Céline Dotigny. En effet, les subventions municipales aux associations ont été maintenues et parfois même renforcées pour leur permettre de survivre. Les cours de l’école municipale de musique ont été maintenus, en visioconférence, « cela ne remplacera jamais le présentiel, mais il faut à tout prix garder le lien avec les élèves », précise la chargée d’affaires culturelles. Par ailleurs, les services municipaux se sont organisés pour soutenir les artistes en leur ouvrant les scènes.
Le soutien à la création à défaut d’accueillir du public
Pour illustrer cette volonté, l’espace Simone Signoret de Cenon, a vu son organisation évoluer au début du second confinement. « La rentrée de septembre s’est passée sous protocole sanitaire. Pendant deux mois nous avons pu accueillir des compagnies et préparer la programmation, avant de nous retrouver à nouveau à l’arrêt », souligne Élodie Guégaden, responsable de l’espace Simone Signoret. Ainsi, l’outil municipal, plutôt que de reporter à nouveau les spectacles déjà décalés au premier confinement, s’est inscrit dans le soutien à la création. « Dès l’annonce du reconfinement, nous avons immédiatement sollicité notre réseau pour ouvrir notre plateau aux compagnies », reprend Élodie Guégaden. Du fait d’un confinement plus souple que le premier, l’espace Simone Signoret a pu proposer des résidences aux compagnies et artistes locaux ayant besoin d’un temps de création. « Notre salle est occupée jusqu’à fin novembre », précise la responsable.