Coworking : Arrêt Minute, pari gagnant


PEPS images
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 07/04/2015 PAR Romain Béteille

Lucile Aigron se définit elle même comme une « entrepreneuse en série » : à la fois artiste, auteur et graphiste indépendante, elle multiplie les casquettes. C’est aussi la fondatrice d’une coopérative, les « Tiers-Lieux », des espaces de coworking ouverts aux entrepreneurs dans le domaine des services. On en compte plus d’une quarantaine en Aquitaine. C’est de ce modèle que fait partie l »Arrêt Minute », à Pomerol. « En 2007, j’ai passé un an à la maison toute seule, je squattais les pépinières d’entreprises, et je me suis rendu compte au bout de deux ans que ça me revenait très cher au final. Je n’avais donc qu’une solution, retourner à la maison. Comme je n’envisageais pas de revenir à la case départ, on s’est réuni en groupe de 6 et on a fondé l’Arrêt Minute », confie la co-fondatrice. Depuis février, elle travaille au sein de l’Arrêt Minute de Coutras, le second du genre, qui a ouvert ses portes en février dernier.

Des avantages du coworkingChaque lieu est géré bénévolement par l’équipe, et chacun s’organise dans ce nouveau réseau commun. Plus que de simples bureaux, les « Arrêt Minute » sont l’occasion pour les entrepreneurs d’intégrer une vraie communauté. « Nous sommes différents d’une pépinière, car il n’y a pas de sélection. Tout le monde peut y venir. C’est vraiment un espace collaboratif, et on attend un engagement de la part des adhérents, dans le but d’une gérance collective », confie Laure Buquet, co-worker à Pomerol. « On a accès à des compétences qu’on serait incapable de faire tout seul, ca met en place des contacts professionnels et ça permet de rompre l’isolement », ajoute Anaïs Gretter, adhérente et architecte. Selon une étude de Deskmag datant de 2013, on retrouve d’ailleurs l’agrandissement du cercle social et du réseau professionnel (respectivement 92 et 80%) dans les facteurs principaux d’adhésion à ce type d’espace, juste devant une promesse d’accroissement de la productivité (75%), les prix, moins onéreux qu’au sein d’une pépinière d’entreprise (69%) et la tranquillité (54%).

Un vivier de projetsArrêt Minute est ainsi devenu, dès sa création, le tout premier espace de coworking régional en milieu rural. Depuis, le vent ne semble pas vouloir tourner. « On nous découvre essentiellement par les réseaux professionnels, le bouche à oreille. Le nombre de nos adhérents ne fait qu’augmenter, et ca commence à toucher tout le monde », précise Laure Buquet. « Evidemment, c’est un vrai outil de développement économique pour les territoires, et ça parle aussi aux collectivités territoriales ». Véritable outil de collaboration, l’espace Arrêt Minute rassemble des entrepreneurs de tous horizons : conseillers en oenotourisme photographe en entreprises, rédactions de magazines professionnels, formation au numérique et même maison d’édition, puisque « Le Bleu du Ciel » intégrera en juin prochain l’espace de Coutras. « Au début, tout le monde nous prenait pour des fous. Mais ils ont très vite compris tout l’intérêt du système. S’agrandir, passer de 8 bureaux à 31, pour nous, c’est un challenge. On a un peu peur de perdre cet esprit très familial, mais c’est une autre étape importante pour nous », confie Laure Buquet. De l’aveu même de ses membres, le réseau « Arrêt Minute » compte bien multiplier les projets et les collaborations avec les collectivités dans les mois à venir. 

Des initiatives parallèlesExtrêmement vaste car moins encadré par des contraintes financières et administratives les coworkers intégrés à ces espaces développent de plus en plus d’initiatives parallèles(Ainsi, le collectif « Happy », formé de deux photographes professionnels et adhérents qui se sont rencontrés à l’« Arrêt Minute », proposera durant l’été une visite dans des entreprises. Une dizaine de personnes sont concernées par ce projet, essentiellement des jeunes entre 18 et 25 ans en rupture avec le système et le monde professionnel. « Le but, c’est de leur refaire franchir la porte de l’entreprise », témoigne Jérome Bellon, l’un des organisateurs. L’ensemble des portraits photographiés donneront lieu à une exposition et à un petit livret publiés dans la foulée. Tandis que les projets de ce type se multiplient en Aquitaine et plus largement en France, le coworking pèse de plus en plus lourd dans la balance de l’économie collaborative : le pays comptait en 2013 12,4% de télétravailleurs, c’est moins que les pays scandinaves et anglo-saxons (entre 25 et 30%). Avec la multitude de nouveaux espaces qui ouvriront leur porte en 2015 (entre 40 et 50 d’ici la fin d’année), les coworkers français semblent plus que jamais décidés à vouloir rattraper leur retard…


Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! ÉCONOMIE > Nos derniers articles