Baga lance ses boissons au CBD à Bordeaux


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 14/09/2020 PAR Yoan DENECHAU

« De manière générale, les bordelais sont très soucieux de leur bien-être ». Par ces mots, Gaspard Duval résume la percée du cannabidiol (CBD) à Bordeaux, au travers de la floraison d’établissements spécialisées dans les produits au CBD. Cette molécule, à l’instar du THC compose le cannabis. A la différence du THC, le cannabidiol n’est pas psychotrope, donc légal en France. Gaspard Duval et Antoine Grenier se sont lancé dans l’entrepreneuriat en créant les « Breuvages Audacieux de Gaspard et Antoine » (Baga), une gamme de boissons au CBD avec des vertus relaxantes et adaptées à un rythme de vie centré sur le bien-être.

Une volonté de démocratiser le cannabidiol

« En stage de fin de master d’entrepreneuriat et de management de projets, nous avons découvert le CBD, et nous nous sommes dit qu’il y avait quelque chose à faire », affirme Antoine Grenier. En effet, son associé Gaspard est atteint d’une maladie auto-immune, la pelade universelle, une maladie inflammatoire qui à terme provoque la chute des cheveux. Son traitement ayant des effets secondaires violents, il cherchait une alternative au cannabis thérapeutique « en retard en France », commente Gaspard Duval. Le CBD apparaît donc comme une solution adaptée. « J’ai testé des huiles au CBD, qui arrivaient à calmer les effets secondaires de mon traitement, mais c’est très cher et pas particulièrement agréable à boire », reconnaît l’entrepreneur.

La volonté des deux jeunes hommes, à travers Baga, est de démocratiser le CBD. Ils ont ainsi eu l’idée de créer leur boisson glacée aux arômes de fruits et cannabidiol. Pour le moment, leur gamme est composée de trois saveurs : pomme-kiwi-camomille, pêche-verveine et framboise mélisse. « Nous avons fait le choix d’associer des fruits à des fleurs servant pour les tisanes, raconte Antoine Grenier. Pour ce qui est du CBD, nous avons travaillé la formulation avec le centre de ressources technologiques Agir à Pessac pour élaborer le process de mélange avec la boisson ». En effet, le cannabidiol se dissout dans les corps gras et non dans l’eau. Baga et Agir ont ainsi enfermé le CBD dans des micro-capsules présentes dans la boisson, « afin de pouvoir garder le goût des fruits, mêlés avec les effets du CBD », précise Gaspard Duval.

Une boisson « bien-être » commercialisée à partir d’octobre

Les fondateurs de Baga s’en défendent : leur boisson n’est pas thérapeutique. « Ce n’est pas un remède miracle qui fera repousser les cheveux. Le dosage faible en CBD fait que Baga est destiné au bien être quotidien », ajoute Gaspard Duval. Les effets relaxants de la boisson apparaissent plus ou moins tard d’un consommateur à l’autre d’après les deux hommes. « Nos premiers testeurs étaient notre cercle proche, éclaire Antoine Grenier. Il en a découlé que ceux habitués à consommer des produits au CBD recevaient immédiatement les effets. Nous sommes arrivés à un dosage de 20mg de cannabidiol pour 33cl parce qu’il faut en consommer sur plusieurs jours pour en ressentir les effets ».

Bouteilles BagaBaga vise avant tout un développement Bordelais, avant de s’attaquer à la France en 2021. ©Dana Bardawil

Baga, qui vient de récolter environ 9 000 euros grâce à une campagne de financement participatif, compte lancer la commercialisation de sa boisson en octobre. « Nous avons ciblé deux canaux de distributions : les magasins spécialisés et les cafés, hôtels et restaurants, précise Gaspard Duval. Le marché du CBD est encore très confidentiel, Baga est la seule marque de boissons au CBD fabriquées en France ». Avec une bouteille à quatre euros cinquante les trente-trois centilitres, les entrepreneurs entendent se déployer rapidement sur la métropole Bordelaise et le Bassin d’Arcachon avant de s’attaquer à la France puis à d’autres pays Européens comme le Royaume-Uni, la Suisse ou l’Italie.

« Il faut développer la filière chanvre française »

En France, le marché du cannabidiol est estimé à 300 millions d’euros et pourrait représenter 18,5 milliards d’euros d’ici 2022 dans le monde (Brightfield Group, analystes de l’industrie du cannabis). Les fondateurs de Baga sont engagés auprès du Syndicat Professionnel du Chanvre, « déjà pour éviter les amalgames entre THC et CBD, le premier est psychotrope et le second psychoactif », affirme Gaspard Duval. L’autre raison de l’engagement des deux hommes pour cette filière, qui rassemblent les acteurs du chanvre bien-être (comme Baga), du cannabis thérapeutique et du chanvre textile est simple. « La France est le premier producteur industriel de chanvre en Europe, premier consommateur de cannabis en Europe et c’est aussi le pays le plus restrictif en matière de réglementation du CBD. Il y a un travail de lobbying à faire pour développer la filière chanvre française », martèle l’entrepreneur. Les fondateurs de Baga sont également engagés au niveau régional et militent pour y dynamiser la filière chanvre, à l’image de la Creuse qui veut diversifier ses cultures, notamment avec du cannabis thérapeutique.

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