Dix ans après l’explosion de la bulle des nouvelles technologies, enquête sur les retombées bordelaises.


Kevin Dooley

Dix ans après l'explosion de la bulle des nouvelles technologies, enquête sur les retombées bordelaises.

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 12/01/2011 PAR Olivier Darrioumerle

Kalisto entre en Bourse en 1999, au moment de la bulle internet. Deux ans après, l’entreprise fond les plombs et Nicolas Gaume est épinglé par la COB (commission des opérations en bourse) avec à la clé : condamnation et interdiction de monter une nouvelle affaire. Certains salariés de Kalisto quittèrent Bordeaux, d’autres la France, jusqu’en Australie, le plus souvent au Quebec où une politique de crédit d’impôts sur le secteur du jeux vidéo attire encore les concepteurs et développeurs du monde entier. Mais la plupart du staff de Kalisto restait à Bordeaux soit parce qu’ils avaient fondé une famille, soit pour la qualité de vie qui régnait. Car, au moment où ils avaient à choisir, la ville s’était transformée et montrait un nouveau visage séduisant. Selon Jean-Luc Sala, auteur de BD, « les personnes sensibles à l’art et à son histoire trouvent dans les rues bordelaises une beauté qui n’est pas écrasante. »

Un potentiel BD
En juin 2002, une équipe de douze salariés rachetaient les droits de leur projet de jeu SuperFarm au liquidateur et créaient la societé Asobo. Cinq autres de Kalisto lancèrent les studios Mad Monkey, apportant chacun sa spécialité à la société. Et enfin, ceux qui rêvaient de dessiner se regroupaient en atelier pour faire de la BD. « les méthodes de formatage et de mise en concurrence chez Kalisto faisaient bugger les gens, confie Jean Luc Sala, au point que l’on rêvait de l’idéal du dessinateur solitaire ! » De nombreux illustrateurs avaient un potentiel BD. Poli et Alice Picard, par exemple, venaient de chez Disney, d’autres des écoles belges. « On avait trois ans de chômage devant nous, on a fait ce dont on rêvait », racontent J-L Sala et P-M Chan qui voient aujourd’hui leur série Crossfire traduite chez Marvel et étudiée à Holywood. De leur côté, Grun poursuit, avec Corbeyran, la série Metronom, tandis que Marc Moreno, a signé un succès chez Delcourt avec le Régulateur. Enfin, Jérôme Daviau, qui s’acheta une maison avec les stock-options de Kalisto juste avant la chute, s’est lancé dans la BD jeunesse, dessinant pour le magazine Tcho de Titeuf, mais aussi pour l’Écho des Savanes. Aujourd’hui, avec deux enfants, il refuse de vivre comme à l’époque de Kalisto, « on se shootait à l’adrénaline du lundi au dimanche. Maintenant je travaille 3h par jour et je mets plusieurs mois pour murir mes projets. Et depuis peu, je joue en slip du synthé et de la basse, dit-il avant de partir d’un rire sardonique, dans un groupe d’électro disco punk du nom de « Fuck on »… ».

dessin : Kevin Dooley

Olivier Darrioumerle
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Gironde
À lire ! SPÉCIAL > Nos derniers articles