Des compétences mutualisées pour prendre en charge


Le centre de prise en charge des auteurs de violences conjugales de Centre Nouvelle-Aquitaine a été inauguré lors de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes

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Conférence de presse inauguration CPCA Bordeaux

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 29/11/2021 PAR Margaux Renaut

Fort symbole, ce jeudi 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, avait lieu l’inauguration, à l’hôpital Charles-Perrens, du centre de prise en charge des auteurs de violences conjugales (CPCA). Un centre socio-sanitaire co-porté par le groupe hospitalier Charles-Perrens et l’association Groupe SOS Solidarité destiné à prévenir les violences conjugales et leurs récidives.

En France, on estime à plus de 210 000 par an le nombre de personnes victimes de violences conjugales. Des chiffres effrayants et déplorables qui ont enclenché l’organisation, en automne 2019, du Grenelle des Violences Conjugales. Un ensemble de tables rondes qui a permis d’identifier trois axes d’actions : la facilitation du signalement, la protection des victimes et enfin, le suivi des auteurs avec notamment la création de 15 CPCA sur l’ensemble du territoire.

« Une urgence » affirme Frédérique Porterie, procureure de la République à Bordeaux, qui relate une forte augmentation des plaintes déposées.
 « En 2019, nous avions reçu 1 900 plaintes alors que du 1er janvier au 30 octobre 2021, nous sommes déjà à 2 700 » déplore-t-elle.

Répondre à une urgence, voici donc l’une des ambitions du centre, mais aussi, comme l’explique Gaëlle Tellier, directrice du groupe SOS Solidarités, « prendre en compte tous les maillons de la chaîne, les auteurs comme les victimes ». « Prendre en charge les auteurs, c’est aussi éviter que les femmes aient à quitter le domicile et se précarisent » souligne-t-elle. 

L’ambition de ce centre est aussi de venir compléter les mesures déjà en place, telles que les six places d’hébergement confiées en juillet 2020 à l’association Al Prado. Ce nouveau CPCA Centre Nouvelle-Aquitaine devrait couvrir la Gironde, la Charente-Maritime, le Lot-et-Garonne et la Dordogne, l’idée étant d’aboutir à une prise en charge de proximité dans chaque département.


« Une approche intégrative des violences conjugales »

Déjà impliqués dans la prise en charge des violences, le groupe hospitalier Charles-Perrens et l’association Groupe SOS Solidarités se sont alliés pour répondre à un appel à projet pour la création d’un troisième CPCA en Nouvelle-Aquitaine, deux existants déjà, à Pau et à Limoges. « Nous avons souhaité élargir notre dispositif de prise en charge des violences conjugales, non plus seulement aux victimes, mais aussi, aux auteurs » affirme le docteur Chantal Bergey, co-coordinatrice du centre, « avec une originalité significative : la volonté d’associer deux structures, l’une sanitaire, l’autre sociale, pour permettre un accompagnement plus complet ». 

Le centre tentera en effet de dépister des troubles psychiatriques, d’addictologie, ou psychotraumatiques en offrant un accompagnement et une étude de la personnalité de l’auteur, son passage à l’acte ou encore la gestion de sa colère ou son rapport à la féminité et à la masculinité. Bien qu’évidemment, les personnes envoyées par la justice soient les principales concernées, le centre acceptera les candidatures spontanées, de toute personne qui, passée à l’acte ou non, souhaite être aidée sans y être contrainte. 

Volontairement rendu discret, l’emplacement des locaux n’a pas été dévoilé, pour éviter selon Florent Cochez, co-coordinateur de la structure, « la stigmatisation des auteurs de violences qui pourrait nuire à leurs soins ». Le budget de fonctionnement est de 400 000 euros et son équipe sera composée de membres du personnel du centre hospitalier Charles-Perrens et du groupe SOS Solidarités. Un guichet téléphonique unique est accessible au 09 77 38 98 70.


À l’issue de cette inauguration, une convention de partenariat a été signée entre la préfète de Gironde et la directrice générale adjointe de l’ARS, visant à renforcer la politique menée par ces deux administrations en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Établie pour une durée de 5 ans, cette convention porte sur les violences sexuelles et sexistes, la promotion des droits sexuels et reproductifs, la lutte contre les inégalités entre femmes et hommes en matière de santé ainsi que la promotion de l’égalité professionnelle dans la fonction publique, en particulier hospitalière. 

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