Denis Baro, Président de la cave coopérative de Rauzan Grangeneuve : le regroupement des caves coopératives « plus facile à dire qu’à faire »


Aqui.fr

Denis Baro, Président de la cave coopérative de Rauzan Grangeneuve : le regroupement des caves coopératives « plus facile à dire qu'à faire »

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 07/11/2010 PAR Solène MÉRIC

Ces trois dernières années, la cave de Rauzan Grangeneuve a bénéficié de plus de 200 nouveaux hectares en apport. Un phénomène qui confirme, selon Denis Baro, « un certain attrait de la coopération par rapport à la crise ». La cave coopérative permet en effet de limiter les coûts, de favoriser les CUMA, d’être un moteur dans la négociation des prix… Des éléments non négligeables pour les viticulteurs en difficulté ; même si pour certains, le pas est difficile à franchir. « Pour beaucoup, c’est un aveu d’échec, celui de ne pas avoir réussi à s’en sortir tout seul » explique Denis Baro. A l’opposé, pour les caves coopératives, ces nouveaux apports, sont un bénéfice permettant de réaliser des économies d’échelle afin de rémunérer au mieux les collaborateurs. « Même si ça se joue seulement à 1 ou 2 euros à l’hecto, c’est quand même sensible. Augmenter le nombre de coopérateurs, est un de nos objectifs, à nous d’être attractifs ! » explique Denis Baro.

« Il faut que les coopératives se parlent »
Alors, allant plus loin dans la logique, le regroupement de caves coopératives serait-il une solution pour assurer un revenu décent aux viticulteurs ? Ce genre de regroupement est-il aussi la solution pour permettre une meilleure défense des prix sur le marché, comme le soutient le Plan Bordeaux ? Sur cette question Denis Baro partage, « sur le fond», le point de vue du CIVB. Mais pour autant il n’est pas sans réserve : « c’est vrai que moins atomisées, on peut imaginer que les caves coopératives auront plus de poids. Mais pour être vraiment efficace, il faudrait qu’il n’en reste que 4 ou 5 ; ce qui en pratique va être difficile à réaliser. » Il rappelle en effet, que derrière chaque coopérative « il y a des hommes attachés à leur cave, c’est de l’ordre de l’affectif. Or, une fusion, c’est l’abandon de quelque chose. Et cela même si c’est pour une meilleure valorisation du produit. » Autre frein à ces regroupements : « les petites coopératives qui travaillent sur des marchés de niches et qui s’en sortent bien. Pour elles la mise en marché ou la fusion avec d’autres n’a aucun intérêt. A l’opposé, ça peut être intéressant pour des caves en difficultés, mais si elles n’investissent plus, si elles n’ont plus de valorisation, qui voudra fusionner avec elles ?… » Le Président de la Cave de Rauzan, se dit pourtant optimiste, alors s’il veut bien croire que ces regroupements se feront un jour, il est convaincu que « ce n’est pas pour demain ».
En attendant, et au-delà des fusions, il faut, selon Denis Baro, que les coopératives se parlent, échangent sur les prix et maintiennent le dialogue. « C’est ce que font, déjà les quatre gros groupes, pour qu’il n’y ait pas de perdant à l’arrivée. Ca équivaut plus ou moins au même que la stratégie du CIVB, car quand, il n’y aura plus que cinq gros groupements, il faudra bien qu’il y ait des relations entre eux pour que ça fonctionnent… » Mais là encore il souligne une limite : la fragilité d’un système soutenu par la seule confiance entre les acteurs.

Solène Méric

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Gironde
À lire ! SPÉCIAL > Nos derniers articles