Colloque: les ingénieurs agronomes débattent des perspectives pour l’agriculture dans le rapport Nord/Sud.


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Colloque: les ingénieurs agronomes débattent des perspectives pour l'agriculture dans le rapport Nord/Sud.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/06/2011 PAR Aymeric Bourlot

Alors que le problème de l’eau et de la sécheresse qui frappe actuellement la région rythme toutes les discussions, le colloque d’UniAgro prend le parti de quitter ce contexte pour aborder un autre enjeu, celui de l’agriculture dans les relations Nord/Sud, « Un sujet d’actualité, ou de permanence plutôt » selon Bruno Millet, Président d’UniAgro Aquitaine « car les problèmes subsistent et les solutions sont dures à trouver ».

« Rééquilibrer les accords pour impliquer tous les pays »
Pour trouver ces solutions, ou en tout cas en proposer, les experts présents exposent, tour à tour, leurs analyses, apportant des éclairages différents sur une question aux enjeux multiples. Ouvrant le bal, Henri Rouillé d’Orfeuil pointe les limites de l’aide institutionnelle aux solutions apportées par les organisations non gouvernementales. « Le cadre Haïtien symbolise, à lui seul, les remarques qu’on peut faire sur la coopération gouvernementale et non gouvernementale, Là bas, on dit que l’arrivée des associations humanitaires à provoqué un deuxième séisme. Avant de coopérer entre ONG et gouvernements sur les questions alimentaires et agricoles, il faut déjà définir cette coopération et intervenir par rapport aux réalités du terrain; il faut faire la part des choses pour voir ce sur quoi on a prise dans le temps et dans l’espace. Ainsi, on évite les compétitions inutiles entre les ONG ou entre une ONG et une institution. Sur un plan médical, social, environnemental ou même politique, les ONG ont joué un rôle important dans les négociations diplomatiques de ces 15 dernières années. Pour être efficace elle doivent populariser leurs idées puis les faire rentrer sur la scène gouvernementale et internationale. Mais à l’avenir, il faut impérativement rééquilibrer les accords pour impliquer tous les pays»

Droit à l’alimentation et rentabilité des élevages domestiques
C’est ensuite à Steven Le Faou de prendre la parole et de présenter son analyse sur la défense des agricultures familiales dans l’optique de faire valoir le droit à l’alimentation. «La négociation agricole est regardée sous le prisme commercial, on n’arrive donc pas à dégager de consensus. Or il y a une nécessité très forte de définir un plaidoyer commun entre les organisations de producteurs du Nord et du Sud pour relever le défi, commun lui aussi, de l’alimentation mondiale. Si on s’appuie sur le concept du droit, pour tous, de produire et d’accéder à l’alimentation on change la donne et on met en avant le lien entre toutes les agricultures. Raisonner en terme de droit à l’alimentation, c’est un moyen de rallier et de structurer le monde agricole tout en justifiant le soutien à l’agriculture et en valorisant la paysannerie» B. Millet, S. Le Faou, H. Rouillé d'Orfeuil, R. Billaz et M. Mazoyer
Dernier angle d’analyse, celui de René Billaz, qui juge primordial d’inciter les producteurs (ceux du Sud en priorité) à élever des animaux locaux dans une perspective d’autosuffisance alimentaire créatrice de valeur ajoutée. « On constate un processus inquiétant de destruction des ressources naturelles et de la végétation » affirme-t-il « Il y a une pression exponentielle du bétail sur les ressources fourragères. On se dirige vers des catastrophes écologiques.» Pour éviter ces catastrophes, René Billaz préconise l’élevage domestique et se base sur ses expériences en Afrique où l’élevage de volailles et de moutons conjugués à l’instauration d’un « socle sanitaire » avait permis aux producteurs de maitriser l’extension de leur élevage et leur consommation de ressources, mais surtout d’être vite rentables du fait que ces élevages nécessitent des investissements assez peu coûteux.

« Se battre pour avoir de vraies politiques agricoles »
Arrive le moment de la synthèse du grand témoin, Marcel Mazoyer en l’occurrence, qui conclut à partir des présentations et analyses précédentes « L’agriculture n’existe pas mais il existe en fait des agricultures différentes, dont il faut tenir compte. Or, la libéralisation a rendu impossible la création de politiques agricoles. Les causes de la pauvreté et de la faim sont avant tout d’ordre politique. La première chose à faire serait de réguler les prix qu’on paye au producteur. Il faut se battre pour le droit, et le devoir même, pour les pays, d’avoir des vraies politiques agricoles de qualité, tendant vers l’équité».

Crédit Photo : Aqui.fr

Aymeric Bourlot

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