Clowns stéthoscopes, bien plus qu’une simple distraction


Améliorer la qualité de vie des personnes en Ehpad et des enfants hospitalisés, tel est le principal objectif des clowns stéthoscopes. Miss mi, Bitonio, Endive Lafeuille et pleins d’autres encore en ont fait leur principale raison d’être.

Cinq clowns posent devant la pancarte des urgences pour enfantsLes clowns stéthoscopes

Cinq clowns posant devant la pancarte des urgences pour enfants, CHU Pellegrin

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 22/05/2023 PAR Camille Juanicotena

En 1999, une association débarque sur la sphère girondine, à La Teste-de-Buch. C’est le début des clowns stéthoscopes. Rire à l’hôpital doit-on comprendre ? Eh bien oui. Un sourire, un moment figé dans le temps, les clowns stéthoscopes ce sont 12 clowns qui tentent, le temps d’un moment, de rendre heureux les résidents d’Ehpad et les enfants en hôpital. La première intervention au CHU Pellegrin remonte à 2001, « à cette époque l’association n’était pas encore professionnelle » se souvient Séverine Amidieu, clown et coordinatrice de l’association.

En effet, il faudra attendre 2006. « Le fait de se professionnaliser nous a permis de nous différencier vraiment des autres associations. Lorsque nous avons un engagement auprès d’un établissement nous le tenons » souligne Séverine Amidieu. Une particularité qui est très appréciée par le CHU Pellegrin reconnaît Charlotte Jubert, praticienne hospitalière dans le service d’hémato-oncologie pédiatrique au CHU Pellegrin, et membre du conseil d’administration des clowns.

Une journée avec Miss mi à l’hôpital des enfants

Avant d’entrer dans un établissement de santé, les clowns suivent une formation spécifique. « Les clowns ont une formation sur le secret médical, l’hygiène, les règles à respecter dans un hôpital » livre Charlotte Jubert. Toujours en duo, ils se rendent d’abord auprès du personnel soignant afin d’avoir leurs transmissions. « Nous leurs expliquons l’état de l’enfant, qui est présent dans la chambre, ce qu’il est possible de faire etc. Nous leur donnons un peu de contexte finalement » poursuit la praticienne. Désormais, c’est le moment de la transformation. Séverine Amidieu troque son apparence humaine pour celle de Miss mi, son apparence clownesque.

Le travail commence. 22 lits, 22 enfants à rencontrer individuellement, avec lesquels ils vont jouer, rigoler, discuter, leur redonner le sourire. « En plus des enfants, nous devons faire attention aux parents » relève Miss mi. L’état émotionnel des ainés déteint sur leurs enfants. Il est nécessaire d’y faire ainsi attention. « Parfois nous impliquons le parent dans le jeu. Comme ça, dès que nous partons, l’action peut se poursuivre » ajoute-t-elle.

Des soignantes discutent avec 2 clowns de l'association les clowns stéthoscopesALEXANDRA LEBON - les clowns stéthoscopes

Des soignantes discutent avec 2 clowns de l’association les clowns stéthoscopes. Tous font des bilans en amont et en aval des interventions auprès des enfants.

Une demi-journée par semaine, vacances et jours fériés compris, les clowns se rendent au CHU de Pellegrin, voir les enfants. De jour comme de nuit, pour certains leur visite est devenue un rituel appréciable. « Ça fait du bien de voir un enfant rire autant pour le parent que pour le soignant » sourit Charlotte Jubert.

Une anecdote ?

« Je me souviens de ce jeune garçon. Sa maman nous avait dit qu’il n’aimait pas les clowns et qu’il ne voulait pas nous voir. Nous sommes tout de même allés dans sa chambre pour vérifier ces informations. Assez craintif, nous y sommes allés tout en douceur. On a mesuré notre jeu et très rapidement le jeune garçon s’est montré très réceptif. Deux ans plus tard, chaque mercredi, il attend avec impatience notre venue » raconte Séverine Amidieu.

Les clowns arrivent à avoir une interaction avec l’enfant que, parfois, le soignant ne parvient pas à avoir
A gauche une jeune fille, à droite un clownALEXANDRA LEBON - les clowns stéthoscopes

Une jeune fille sourit face à ce clown.

Des interventions qui ne coûtent rien au CHU. Afin de les financer, plusieurs événements sont organisés. Le dernier en date : les foulées solidaires au château Dillon à Blanquefort. Un événement sportif qui a ressemblé un grand nombre de personnes pour disputer deux types d’épreuves autour de la marche nordique : un parcours de 5km ou de 11km pour les plus vaillants.

L’objectif était simple : « récolter de l’argent » déclare Chloé Versini, chargée de mécénat pour l’association. « Le prix du dossard était reversé, il y avait aussi des dons en ligne et une boîte à dons présente sur site » complète-elle.  Des événements comme celui-ci, les clowns stéthoscopes essayent d’en organiser pour financer leurs interventions au sein d’hôpitaux pour enfants. « En Ehpad, nous co-construisons des projets qui sont financés en partie par les établissements eux-mêmes. En hôpital pour enfants, c’est bien plus compliqué. » poursuit Chloé Versini.

Vers de nouveaux formats

Outre ce volet événementiel, l’association dispose de subventions publiques, et de différents dons. Chloé Versini ne relâche pas ses efforts : « Nous sommes fiers d’avoir survécu à la crise de Covid-19. Aujourd’hui, il faut se réinventer, nous réfléchissons à de nouveaux formats » mentionne-t-elle.

En 2024, deux projets sont en cours d’organisation. « Nous sommes en train de monter un spectacle de théâtre sur les coulisses des Ehpad et des hôpitaux » s’amuse Séverine Amidieu. Six clowns vont « Danser sur des œufs ». L’association souhaite aussi développer l’hospitalisation à domicile en partenariat avec Bagatelle.

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