Chômage en Aquitaine : des résultats contrastés


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Chômage en Aquitaine : des résultats contrastés

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/06/2015 PAR Romain Béteille

54 100 demandeurs d’emplois supplémentaires en avril, toutes caégories confondues, dont 26 200 rien que pour la catégorie A. C’est le bilan alarmant que révèlent les chiffres du chômage du mois d’avril au niveau national. Face au problème, le gouvernement a annoncé la création de 100 000 emplois aidés supplémentaires. Au niveau des régions aussi, les dernières statistiques se révèlent mitigées. Si la région a bien subi une baisse de -0,4% de demandeurs d’emplois sur le mois, sur un an la hausse reste toute de même significative : +6,7%. Elle touche plus particulièrement les moins de 25 ans (-0,5% mais +4,2% sur un an) et les seniors (+9,7%), et pénalise encore plus significativement le nombre de chômeurs de longue durée (+15%) en demande depuis au moins un an. 

Un bilan contrastéAu niveau des départements aussi, le bilan est hétérogène : +5% dans les Pyrénées-Atlantiques (qui dipose du taux de chômage le moins élevé de la région) et +7,5% pour la Gironde. Selon Pierre Dartout, préfet de la région Aquitaine, ces résultats prouvent plusieurs choses. « D’une part, que les dispositifs en faveur des jeunes donnent des résultats, et d’autre part que les mesures que l’on a commencé à mettre en oeuvre sur les seniors et les chômeurs de longue durée tardent à en donner », déplore-t-il. « En termes d’emplois aidés, pour l’instant, nous ne disposons pas encore de la répartition entre les grandes familles de mesures. Mais compte tenu du poids de la région Aquitaine, nous pouvons facilement tabler sur un objectif de 50 000 contrats aidés supplémentaires d’ici la fin d’année qu’il faudra répartir ». C’est qu’en termes d’emplois d’avenir, on est encore loin de l’objectif des 100% pour fin 2015 : le taux d’atteinte des objectifs semestriels est en effet de 71,6%, et même de 66,5% en Gironde, département où les emplois d’avenir sont les moins nombreux alors qu’il s’agit bien du plus important bassin d’emplois régional en termes d’effectif salarial. 

Les différentes contrats inégauxAutre point de contraste entre les contrats d’insertion. Si le CIE (Contrat Initiative Emploi) a, selon l’élu, « une configuration favorable dans la région, avec un objectif atteint à hauteur de 100,2%, pour les CAE qui ciblent plutôt les seniors et les chômeurs longue durée, un long chemin reste encore à faire (avec un objectif atteint à hauteur de 66%, 61% en Gironde et 77% en Lot-et-Garonne pour exemple). En prenant en compte ces 3 dispositifs, c’est environ 7500 contrats qui ont bénéficiés aux demandeurs d’emploi en 2015, dont 1300 emplois aidés, 4177 CAE et 2021 CIE. L’objectif à atteindre : 25 000 contrats signés d’ici la fin d’année, ce qui paraît plutôt difficile à atteindre. « L’administration doit reprendre son bâton de pèlerin, aller vers les employeurs potentiels et leur dire que les jeunes, les seniors et les chômeurs de longue durée sont un enjeu nationale et que tout le monde doit s’y mettre », souligne Pierre Dartout. 

Des conditions assoupliesPour cela, il a formulé une série de mesures « opérationelles », dans lesquelles il demande que des réunions soient organisées par les préfets et les sous-préfets dans chaque département avec les élus et les entreprises, que les opérateurs que sont Pôle Emploi, les 23 Missions locales et les 5 Cap Emploi mettent en oeuvre un « plan de prospection ciblés des employeurs potentiels de contrats aidés et enfin à Pôle Emploi de relancer les contrats arrivés à terme. Les conditions d’éligibilité des employeurs aux contrats aidés ont par ailleurs été assouplies par le biais d’un arrêté avec la possibilité de recruter un EA en CDD et non plus uniquement en CDI.

Enfin, le dispositif Garantie Jeunes, qui s’adresse aux moins de 25 ans déscolarisés et sans emplois, va s’étendre dès septembre prochain aux départements de la Gironde et des Landes (une commission doit se réunir dès le début de l’été). Expérimenté depuis environ un an et demi en Lot-et-Garonne et depuis janvier en Dordogne, le dispositif a apparemment fait ses preuves puisqu’il aura bénéficié à 1800 jeunes en Aquitaine en 2015, avec un objectif étendu à 3600 pour l’an prochain, le tout dans le but de lutter contre le chômage des jeunes, fléaux notamment dans le Médoc ou le Libournais (entre 20 et 25% dans ces deux secteurs). Mais si la politique en matière d’emplois multiplie les dispositifs, leur coûts sont variables : avec 433 euros d’allocation par mois pour la « garantie jeune » (l’équivalent d’une rémunération de stagiaire), les incitations pourraient être limités.

Pour le reste, l’objectif commun est bien évidemment de faire baisser le chômage, toutes catégories d’âges et secteurs confondus. En Aquitaine, toutes catégories confondues, on comptait selon les derniers chiffres, 284 359 chômeurs (dont 180 000 pour la catégorie A et 82 000 pour la seule Gironde), avec une hausse du nombre de demandeurs d’emplois de catégorie A de +80% par rapport à 2008. Paradoxe : si le nombre de salariés en région est le même qu’avant la crise, l’évolution du chômage est tout de même restée positive. 


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