Bordeaux: le pont du Pertuis est il condamné?


Après le pont sur lequel va passer le tram sur les bassins du nord de Bordeaux, la bataille fait désormais rage à propos du pont du pertuis. Il serait condamné à la démolition d'ici 90 jours. Philippe Dorthe, conseiller général, défenseur aussi ferve

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Bordeaux: le pont du Pertuis est il condamné?

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 11/07/2007 PAR Paul Larrouturou

Aqui! : La Communauté Urbaine de Bordeaux exige une double voie de circulation qui ne serait pas compatible avec ce pont d’où sa destruction et sa reconstruction…

Philippe Dorthe : C’est faux. J’accuse les responsables des appels d’offres d’avoir commis un drôle d’oubli. Sur les deux entreprises qui ont répondu, c’est la première qui a été retenu. Mais personne n’a su que la seconde, Baudin et Chateauneuf, avait étudié concrètement cette problématique de la réhabilitation prenant en compte cet impératif posé par la CUB.

@! : Votre nouvel argument massue est de dire que désormais le pont fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO.

P.D : Les inspecteurs de l’ICOMOS, l’organisme qui a inspecté la ville avant qu’elle soit classée à l’UNESCO, sont restés baba des heures devant ce petit bijou. Ce pont qui date de 1911 est le dernier pont à culasse de style Eiffel. C’est un joyau de l’architecture portuaire. Ce serait ubuesque et schizophréne que le premier acte architectural, après ce classement prestigieux, soit de détruire ce bijou. Au delà de l’aspect architectural, ce système de pont à culasse ( tournant autour d’un axe à l’arrière du pont ) serait remplacé par un pilier au milieu de l’écluse. Ce pilotis va condamner le bassin numéro 2 qui cherche un concessionnaire à ne laisser rentrer que les petits youyous des plaisanciers de 8 m de large alors que la mode est aux catamarans.

@! : Ne s’agirait il pas aussi d’un bras de fer entre Messieurs Juppé et Rousset ?

P.D : Absolument pas. J’ai été reçu une heure trente par Monsieur le maire. Je l’ai convaincu. Quand à Alain Rousset, il me dit qu’on doit tout faire pour sauver ce pont et que ce n’est pas une question d’argent. Les deux hommes sont d’accord sur la question. En fait, ce conflit cristalise une affaire d’honneur du coté du port qui avait prévu de détruire ce pont et tout fait en ce sens ; ils refusent de changer leurs plans. Je crois même savoir que Mr Sentagne, le président du port, demande à son directeur général de ne pas signer le dossier bouclé de l’appel d’offre…

@ ! : Justement, vos adversaires sur ce dossier mettent en avant le surcoût de la rénovation comparé à la destruction.

P.D : Mais c’est à peine plus de 200 000 euros! A l’échelle des budgets [NDLR : selon les chiffres du port, l’enveloppe de l’investissement serait de 1,7 million d’euros], c’est vraiment rien. Quand à ceux qui disent que ça mettrait plus de temps, la reconstruction prendrait neuf mois, la réhabilitation quatorze et je rappelle, quand même, que ça fait sept ans que le pont est fermé!

@! : Que comptez vous faire maintenant pour empêcher cette destruction qui semble inéluctable ?

P.D : Je me battrai jusqu’au bout. Je suis prêt à tout faire pour activer la tutelle du port. Je suis en train de solliciter le préfet et le responsable national des ports autonomes. Je suis combatif mais confiant.


P.S. : Contacté par Aqui!, le responsable presse du Port Autonome de Bordeaux « ne souhaite pas polémiquer » mais insiste sur « le surcoît de 25% » si le pont était réhabilité au lieu d’être détruit.


Paul Larrouturrou

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