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PUBLIÉ LE 20/03/2019 PAR Yoan DENECHAU« C’est toujours bizarre d’ouvrir une salle XXIème siècle dans un musée ». Fabien Robert, Premier Adjoint de Bordeaux délégué à la culture a évoqué la singularité de l’espace dédié à « l’histoire vivante » dans le Musée d’Aquitaine. Selon lui, traiter l’histoire contemporaine est complexe « tant nous manquons de recul sur cette période ». C’est pourtant l’objectif des salles XXème et XXIème siècles, selon Laurent Védrine, Directeur du Musée d’Aquitaine, qui explique que ces dernières « sont un miroir tendu aux habitants de Bordeaux, mais aussi de la Nouvelle-Aquitaine ».
Laurent Védrine a également souligné la dimension « participative » des nouveaux espaces du Musée d’Aquitaine. En effet, plus de 80 partenaires ont participé à l’élaboration des salles, à travers leur expertise et leur savoir-faire. Geneviève Dupuis-Sabron, conservatrice du Musée d’Aquitaine explique cette participation : « Je ne suis absolument pas une spécialiste de la vigne, la pêche ou encore de la forêt, alors je me suis adressée à des représentants du métier, des grands organismes comme par exemple l’INAO [Institut National de l’Origine et de la Qualité] sur la partie agriculture. Quoi de mieux pour parler d’un domaine que des spécialistes de toutes ces filières ?
Une visite géographique dans le passé du territoire
L’entrée dans les nouveaux espaces dédiés aux XXème et XXIème siècles se fait directement dans l’entre-deux-guerres. S’en suit une visite géographique du patrimoine de Bordeaux et de la région Nouvelle-Aquitaine. L’exposition permanente est articulée autour de quatre grandes toiles de 8m x 3m réalisées par les bordelais Marius de Buzon, Jean Dupas, François Roganeau et Jean Despujols. Ces derniers sont tous des représentants emblématiques de la peinture bordelaise du XXème siècle. Les quatre toiles représentent les richesses économiques de l’époque (l’activité portuaire, la vigne et le vin, la forêt landaise et l’agriculture), présentées à l’exposition internationale des arts décoratifs de Paris en 1925.
Les trois « maires bâtisseurs » de Bordeaux, Adrien Marquet, Jacques Chaban-Delmas et Alain Juppé sont mis à l’honneur à travers des courts films retraçant la mutation de Bordeaux. Nous sommes ensuite orientés dans une salle dédiée au littoral, de Royan au Pays Basque, à travers quatre grands thèmes : le paysage, l’aménagement du territoire, les loisirs et les métiers de la mer. Ces domaines sont illustrés par des peintres paysagistes locaux, onze échantillons de sable fournis par l’Observatoire de la Côte Aquitaine et des maquettes de navires. Le monde agricole est également mis à l’honneur dans les nouveaux espaces du Musée d’Aquitaine, grâce au statut de la Nouvelle-Aquitaine, la plus grande région agricole et forestière d’Europe. La dernière partie de l’exposition est dédiée au patrimoine immatériel du territoire néo-aquitain, mais aussi à son savoir-faire en matière d’aéronautique et spatial. Ainsi, une frise chronologique représente l’explosion de la filière entre plusieurs maquettes d’avions et une réplique miniature du Laser Mégajoule du Barp. La visite se clôt par un hublot donnant sur le hall du Musée d’Aquitaine. Comme un œil ouvert sur le passé de ce lieu chargé d’histoire qui s’est lui aussi transformé au fil des siècles. A sa construction en 1888, le bâtiment abritait les 200 étudiants des facultés de lettre et de sciences de Bordeaux. 131 ans plus tard, ces dernières rassemblent plus de 50 000 étudiants.
