Trois interventions, expressions de richesse et de diversité.
Implantées dans le quartier des Chartrons à Bordeaux depuis 1985, les Archives départementales de la Gironde, pôle numérique régional, conservent l’une des collections de documents les plus importantes en volume après celles de Paris. C’est dans cet esprit de richesse et de diversité des connaissances que l’artiste a investi les locaux en trois interventions, sur le thème « rien qu’une méthode à trouver ».
L’œuvre peut être prise dans sa continuité en suivant le chemin qu’elle semble tracer au travers des différents espaces du bâtiment ou séparément comme autant de réalisations à part entière.
La première intervention est une présentation des Collections de Caractères qui serpente discrètement dans les salles. Accrochée au mur telle une frise, l’œuvre décline des mots et expressions disparates, aux caractères typographiques divers qui supposent un certain archivage.
La seconde intervention, dite « classification hasardeuse » s’affiche sur tous les écrans que compte les archives, bornes de consultation, moniteurs tout y passe. Lorsqu’ils sont en veille, les écrans affichent des expressions au sens sibyllin et poétique qui sont autant de titres de series et de sous-séries de classement.
La troisième intervention cherche à mettre en valeur le contenant, le batiment en lui-même en investissant le jardin intérieur. Baptisée « un rébus de circonstance », l’œuvre composée d’objets et de plantes, réfléchit à la phrase de Platon « L’art est un moyen de connaissance ». Cette addition d’objets hétéroclites « rappelle que les archives sont constituées de documents divers et quelques fois sans interet immediat, qui s’avèreront pourtant, par la suite, indispensables à la compréhension de notre époque » comme le précise l’artiste.
Le 1% artistique, l’art est affaire publique
Hervé Lemoine, Directeur du Service interministériel des Archives de France au Ministère de la Culture, rappelait dans son discours d’inauguration le principe du 1% artistique relatif à l’obligation de décor des constructions publiques. Cette procédure créée en 1951, impose aux maitres d’ouvrage publiques de réserver 1% du cout de la construction pour commander ou acquérir une ou plusieurs œuvres d’art originales à des artistes vivants destinées à être installé dans le bâtiment.
Le 1% artistique permet à des artistes aux sensibilités diverses de créer des oeuvres pour un lieu du quotidien, de collaborer avec des architectes et d’éveiller le public à l’art contemporain sous toutes ses formes.
Credit photo : Julien Baffaud
Julien Baffaud.