newsletter
Devenir annonceur
2 min
PUBLIÉ LE 24/05/2012 PAR Lise GallitreEntrer en ce moment dans les locaux d’arc en rêve (7 rue Ferrère à Bordeaux), c’est entrer ailleurs, ou partir d’ici, au choix. C’est se confronter à l’espace avec un souci de place, d’organisation, de cohérence. Pour parler un peu chiffres, cette création c’est 500000 pièces LEGO, 1,2 tonne de matériel, 15000 euros. Conçu par Virginie Février, architecte à arc en rêve, cet atelier-exposition (ou création évolutive) donne lieu à un énorme bloc de matière, noir, bleu, rouge, jaune et blanc, comme autant d’étages élaborés et réfléchis qui s’épaississent et se réorganisent selon les visites et les choix des visiteurs-participants. Pour cette dernière, « le LEGO est un prétexte, il permet ici de s’interroger sur l’urbanisme, sur les contraintes de la construction et donc, sur l’environnement ». Francine Fort, directrice d’arc en rêve, va dans ce sens et décrit cette exposition comme « un bon moyen de rendre les citoyens, petits et grands, sensibles à la question de l’espace et de l’habitat en préservant les ressources naturelles ».
Arc en rêve ou quand la ville fait réfléchir
En plus de cette création haute en couleur où le LEGO fait réfléchir, arc en rêve participe à d’autres évènements pédagogiques. Pendant l’année 2010-2011, le centre d’architecture a en effet accompagné un projet assez singulier : la création d’un livre blanc intitulé que voit l’autre ? dans lequel des adolescents ont vécu et exploré la ville sans la voir. Sans la voir, ça veut dire qu’ils ont vu la ville avec les yeux d’un autre, ou plutôt avec l’absence des yeux d’un autre. Cet autre, c’est Nicolas Caraty, médiateur culturel au Musée d’Aquitaine et non-voyant. Il a accompagné une classe de 4ème du collège Francisco-Goya de Bordeaux et ensemble, ils ont appréhendé Bordeaux avec d’autres instruments que leurs yeux, ils ont senti, ils ont touché, ils ont écouté la ville. Encadré par Catherine Lucas, professeur d’arts plastiques dans ce même collège et Vanessa Leydier, paysagiste chargée de projet pour arc en rêve, l’élaboration de ce livre blanc a permis aux élèves de voir la vie autrement, la ville plus exactement. En effet, en décrivant la ville sans la voir, en se mettant à la place de l’autre, de celui qui ne voit pas, ces adolescents ont fait de l’autre une préoccupation majeure, ils se sont rendus compte de ses difficultés et de ses richesses dans l’espace, dans la ville. Une expérience humaine très singulière pour tous ceux qui ont participé à ce livre. Altérité, Architecture, Arc en rêve, trois A à retenir.
