Après Ford, la pile à hydrogène star mondiale à Blanquefort


La société Hydrogène de France va construire la première usine mondiale de piles à combustible hydrogène sur le site abandonné par Ford. Une technologie propre pour équiper des camions, bateaux, locomotives ou même des centrales électriques.

Photographie de D. Havard et H. El Hamraoui (HDF), V. Ferreira (Blanquefort), A. Anziani (Métropole), A. Rousset (Nouvelle-Aquitaine) et E. Guyot (Préfecture Gironde)Léo Marchandon | Aqui

La première pierre de l'usine d'HDF a été posée à Blanquefort sur le site de l'ancienne usine Ford. Elle devrait créer 500 emplois d'ici à 2030.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/03/2023 PAR Léo Marchandon

Leader mondial dans le développement de centrales à hydrogène, Hydrogène de France (HDF) s’installe à Blanquefort sur le terrain de l’ancienne usine Ford. “Laissez-moi deux secondes pour savourer mon plaisir”, demande Véronique Ferreira, maire (PS) de Blanquefort. Le dossier court depuis 2019 et la fermeture de l’usine et ses quelques 850 emplois. “Blanquefort n’était pas BlanqueFord”, se réjouit l’élue, satisfaite de la réindustrialisation du site autour d’une filière d’énergie verte.

Côté en bourse depuis 2021, HDF déploie ses activités dans 25 pays sur cinq continents, depuis son siège installé (pour le moment) à Bordeaux. L’usine sera livrée “pour noël”, promet l’architecte, pour une mise en route en 2024. Le siège social d’Hydrogène de France sera alors déplacé à Blanquefort. Le site sera en partie dédié à la recherche autour de l’hydrogène.

Encore des défis à relever pour limiter les pertes

Blanquefort accueillera la première usine au monde pour la production en série de piles à combustible hydrogène de forte puissance. Ces piles transforment l’hydrogène en électricité pour alimenter un moteur ou un réseau. Celles de Blanquefort seront des “fortes puissances”. Pas question ici d’équiper des automobiles, mais plutôt de la mobilité lourde : camions, bateaux, voire même des locomotives, ou encore des centrales électriques. 80% de la production sera destinée à l’export. Il s’agit d’une technologie propre : les piles ne rejettent que de la vapeur. Elles ont une durée de vie estimée à une vingtaine d’années et sont recyclables, HDF s’y prépare déjà.

Schéma d'une pile à hydrogène produite par HDFHDF

La pile à combustible produite par HDF utilise l’hydrogène pour produire de l’électricité

A l’origine ces technologies ont été développées pour le spatial, par la NASA notamment. Elles sont encore utilisées aujourd’hui, y compris pour les nouveaux projets, et de nouvelles applications plus proches du grand public se développent à mesure que la technologie progresse. Le challenge principal vient de sa production, à partir d’électricité. Cet hydrogène est retransformé en électricité pour alimenter un moteur et ce processus implique nécessairement des pertes. Tout le défi d’ingénierie consiste à améliorer la technologie pour les limiter au plus. Dans le même temps, la “propreté” de l’hydrogène dépend de la source électrique utilisée pour le produire : les centrales à énergies fossiles polluent autant, qu’elles soient utilisées pour alimenter un réseau ou produire de l’hydrogène.

Facile à stocker et transporter, l’hydrogène est classé par couleur selon la nature de l’électricité utilisée pour le produire : il est gris, noir ou brun lorsque l’électricité vient de ressources fossiles, rose pour le nucléaire, bleu lorsqu’il est produit à partir d’hydrogène fatal (rejeté par les industries, qui peut être capté et réutilisé), et enfin vert lorsqu’il provient d’énergies renouvelables.

Gigafactory d’ici 2030

Le chantier est sélectionné comme Projet Important d’Intérêt Européen Commun (PIIEC) par le gouvernement français, qui pousse le dossier pour bénéficier de financements communautaires pour accélérer son développement. Pas encore sortie de terre, la future usine est déjà destinée à être transformée en “gigafactory” à l’horizon 2030. D’une taille de 7 000 M2, elle devrait passer à 12 000 M2 et surtout créer 500 emplois supplémentaires sur le site. “Le terrain d’à coté nous intéresse, Messieurs de la métropole”, sourit Damien Havard, le fondateur d’HDF.

Outre cette usine à piles, HDF construit aussi les centrales Renewstables. Fonctionnant avec ces piles en conjonction avec des sources d’énergie renouvelables, elles permettent une production électrique 100% décarbonnée et non-intermittente couplée. Les piles permettent de stocker l’excédent d’électricité produit pour compenser les périodes de production plus faible. Si l’usine est en Guyenne, c’est en Guyane que HDF construit la première centrale de ce type au monde, qui pourra fournir de l’énergie pour alimenter 50 000 habitants.

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