Exposition: Aline Ribière en « Body Guard » à Mérignac


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Exposition: Aline Ribière en "Body Guard" à Mérignac

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 31/05/2013 PAR Solène MÉRIC

C’est vrai, il est ici beaucoup question de robes : la « Robe Rouge », première création de l’artiste, la « Robe du Japon », composée de 27 robes superposées créée une 1ère fois en 1988 et recréée à l’occasion de cette exposition, la série organique des « Robes algues », « La Robe à l’envers », « La Robe aux fermetures Eclair », les « Robes de verre » ou encore ses derniers travaux « les Corps de Robe », en partie tissés du bout des doigts… Pourtant ne dites pas à Aline Ribière qu’elle est couturière ou styliste. Elle qui a toujours refusé d’apprendre la couture, s’en défend corps et âme. Si elle s’est laissée un temps aller, presque malgré elle, à quelques créations pour des chorégraphes ou des metteurs en scène, elle en est revenue. L’écart est trop important entre la réalisation des désirs de costumes des uns et ses propres aspirations de plasticienne, à créer non pas pour l’effet visuel ou fonctionnel d’un costume, mais pour mettre en forme ses propres réflexions, et questions, autour de la notion «d’enveloppe, qu’elle soit vêtement ou peau». Autrement dit, ce n’est pas la vision extérieure finale du vêtement qui l’intéresse, mais la traduction du point de départ de sa création: sa pensée.

« Absence et présence, présence dans l’absence »Cette démarche, propre à toute démarche artistique, est particulièrement représentée dans la série des «Carrés blancs» visible à l’entrée de la Vieille Eglise. Une série qu’elle a d’ailleurs entreprise après sa plongée non vraiment contrôlée dans l’univers du costume. Après «autant de foisonnement de créations devant répondre à des attentes et désirs d’autres personnes, j’ai voulu repartir d’une page blanche». Ce qu’elle a fait, au sens strict du terme. «Je me suis demandée comment créer une enveloppe à partir d’une simple pièce de tissu carré ou rectangulaire, sans couture de construction.» En découpant quelques fentes, et avec la seule aide «extérieure» de quelques boutons, une pièce de lin blanc prend bel et bien volume et forme de robe sur un cintre. Mais, la même robe peut redevenir tout aussi simplement un carré de tissu, où le corps qui pourrait l’habiter à aucun moment ne se devine; « absence et présence, présence dans l’absence » résume-t-elle. Une sorte d’origami où la simple marque des plis ne pourrait indiquer la forme finale de l’ouvrage. Un travail à la fois minimaliste et pas si éloigné de celui de l’architecte qui partant d’un dessin plat construit du volume.

Des robes en poussière

Autre série fortement représentative des réflexions d’Aline Ribière sur notre habit naturel qu’est la peau : les «Robes algues». La série se compose de deux types de Robes Algues, chacune en lien avec un aspect de la vision de la plasticienne. La première d’entre elle, «Les Mues» réalisée à base de laitue de mer, souligne la dimension éphémère de notre peau, et le rapport au temps de notre corps. Ces robes, véritables tissus organiques évoluent au fil du temps; comme nous et nos rides, elles vieillissent. Et pour certaines, elles ont d’ores et déjà disparu, «soit elles pourrissent et se désagrègent en raison d’une exposition à une trop grande humidité, soit au contraire elles se dessèchent totalement et finissent en poussière, comme tous corps humains ».
D’autres « Robes algues », révèlent par l’utilisation d’une algue rouge (le Gélidium) pressée entre deux films de PVC, un véritable système sanguin. Ici, l’enveloppe ne couvre pas mais, au contraire, met à jour l’intérieur du corps. Une thématique souvent reprise dans les travaux présentés à Mérignac, comme dans «la Robe à l’envers », autre création de l’artiste.
Impossible ici de détailler l’ensemble des techniques et réflexions développées par l’artiste depuis ses débuts. A noter, tout de même, qu’à l’occasion de cette exposition, un certain nombre de visites commentées sont assurées par l’artiste elle-même, le commissaire de l’exposition ou par la médiatrice culturelle. Des visites à ne pas manquer pour saisir toute la richesse des travaux présentés.

Entrée libre du mardi au dimanche de 14h à 19h
visites guidées sur inscription à 19h les 28 juin, 12 et 26 juilet, et le 9 août
Renseignements: 05 56 18 88 62

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