Agri Cap Conduite recherche des candidats


La tension dans le besoin de chauffeurs d'engins viticoles reste forte en Gironde, malgré une offre de formation plus riche.

La tension dans le besoin de chauffeurs d'engins viticoles reste forte en Gironde, malgré une offre de formation plus riche.Sport Point shutterstock.com

La tension dans le besoin de chauffeurs d'engins viticoles reste forte en Gironde, malgré une offre de formation plus riche.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 28/05/2022 PAR Lucile Bonnin

L’école de conduite des engins viticoles Agri Cap Conduite est, depuis sa création en 2014, particulièrement mobilisée sur la question de la pénurie de main d’œuvre en maintenance agricole. Elle forme en particulier des conducteurs d’engins viticoles qualifiés en Gironde mais le nombre de candidats est encore faible.

C’est un secteur qui recrute et pourtant les candidats se font rares. C’est ce que déplore notamment Thierry Meyre, responsable d’Agri Cap Conduite, une école qui forme des conducteurs d’engins viticoles à Saint-Emilion et Pauillac en Gironde.

« Les entrepreneurs du territoire et les pouvoirs publics de Saint-Emilion ont constaté un manque de 400 conducteurs d’engins viticoles », indique Thierry Meyre. C’est à partir de ce constat que les établissements publics de formation (EPLEFPA de Bordeaux-Gironde) et privés (Réseau des Maisons Familiales et Rurales) se sont regroupés en 2014 pour mettre en place Agri Cap Conduite.

Son objectif : apporter des solutions territoriales aux bassins viticoles et ouvrir davantage la formation pour un recrutement massif. « 350 chauffeurs ont été formés à ce jour », raconte le responsable de l’école.

Depuis 2020, la formation proposée s’effectue sur 14 mois en alternance à Saint-Emilion ainsi qu’à Pauillac, « où les organismes de défense et de gestion (ODG) ont constaté un manque de 500 conducteurs à venir sur les dix prochaines années. » En Gironde, on compte environ plus de 1 000 postes vacants. Et le problème est loin de se résorber. « Avec l’ouverture de ces formations, on a réussi à stopper l’hémorragie mais il faudrait presque multiplier nos effectifs dans l’école pour répondre aux besoins des employeurs. Le problème c’est qu’il n’y a pas de demande ! »

Un métier à l’image « dégradée »

Lorsque l’on questionne Thierry Meyre sur l’origine de cette baisse d’attractivité du métier de conducteur d’engins viticoles la réponse ne se fait pas attendre : le métier souffre, selon lui, d’une image particulièrement négative. C’est un phénomène qui est lié au secteur agricole en général, reconnaît le responsable, mais le métier de conducteur en pâtit particulièrement.

Cet exercice professionnel est peu connu et pour pallier cela, « l’école travaille beaucoup avec l’Association Nationale pour l’Emploi et la Formation en Agriculture par exemple. »

La pénibilité du métier est aussi redoutée alors qu’en réalité, « les conditions de travail se sont particulièrement améliorées. Aujourd’hui, une machine c’est l’équivalent d’un salon avec un fauteuil sur un coussin d’air et un écran tactile », plaisante Thierry Meyre.

Pour prendre le problème à la racine, il n’y a pas d’autres choix que de faire de la sensibilisation et faire découvrir le métier au grand public. L’école est d’ailleurs présente sur le Salon de l’Agriculture à Bordeaux pour initier les curieux à la conduite de ces tracteurs.  

Rouler sur les clichés

Les formateurs d’Agri Cap Conduite le défendent haut et fort : être chauffeur d’engins viticoles est une activité stimulante et valorisante. Pour Thierry Meyre, le métier a considérablement changé : il est moins compliqué et plus intéressant. « On demande maintenant notamment aux chauffeurs de réfléchir, de calculer, d’interpréter des choses qu’ils vont constater dans la vigne sur le tracteur pour pouvoir les corriger ensuite… C’est une activité qui intègre en plus aujourd’hui les nouvelles technologies et les outils robotiques. Les conducteurs sont désormais formés au pilotage des tracteurs autonomes commandés par smartphone. »

En ce qui concerne les perspectives professionnelles, là encore les points positifs ne manquent pas. Les formations proposées par Agri Cap Conduite permettent d’avoir un salaire et sont ouvertes aux personnes en reconversion professionnelles. Les coûts de formation qui s’élèvent à 8 000 euros sont pris en charge par les OPCO (opérateurs de compétence) et les entreprises sont aidées par le Plan de Relance. C’est avantageux à la fois pour les élèves et pour les entreprises en demande.

A la sortie de la formation il n’est apparemment pas compliqué de trouver un CDI et surtout d’avoir « un bon salaire », comme le constate Thierry Meyre.

Tous ces éléments sont propices à tendre vers une évolution croissante du recrutement. « La clé est de trouver des personnes motivées », conclut le responsable de l’école. Reste à espérer que cet appel fasse écho à une plus large échelle dans les années à venir.

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