Adaptation aux changements climatiques: les acteurs et utilisateurs de l’eau contraints à toujours plus d’économies?


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Adaptation aux changements climatiques: les acteurs et utilisateurs de l'eau contraints à toujours plus d'économies?

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 13/02/2015 PAR Solène MÉRIC

Revenant sur l’initiative prise par la Région Aquitaine de commander un rapport scientifique sur les conséquences du changement climatique à l’échelle régionale, puis de le décliner en groupe de travail pour tenter d’anticiper ces incidences, Hervé Le Treut a redit son enthousiasme et sa conviction de la nécessité d’une telle « méthodologie novatrice ». «On dépasse ainsi l’étape du constat pour faire le lien avec les citoyens en rendant utilisable la matière scientifique pour le débat public, tout en permettant de l’objectiver voire le dépassionner parfois», analyse-t-il. Pour autant, concernant la question de l’eau, toujours sensible que ce soit en terme d’usages, et notamment des concurrences qu’ils soulèvent, ou de sa qualité, les débats promettaient tout de même quelques vifs échanges ce 13 février dans la salle plénière de l’Hôtel de Région.

« Perspectives préoccupantes »Et plus encore au regard des présentations des chercheurs Henri Etcheber et Alain Dupuy, sur l’état des lieux et les perspectives « préoccupantes, mais pas catastrophiques» de la disponibilité des eaux de surfaces et sous-terraines dans la Région. En cause, l’augmentation des températures, et la diminution des précipitations, étant tout à la fois vecteurs d’évapo-transpiration, de variation ou de limitation de la disponibilité de la ressources, mais aussi de diminution de la qualité de l’eau.
Mais, à ces différents éléments directement liés aux changements climatiques, qualité et qualité des eaux sont également impactées, et le seront sans doute de plus en plus au vu de la démographie mondiale en croissance, par les activités humaines, tout à la fois consommatrices d’eau, mais aussi sources de sa pollution, qu’elle soit d’origine urbaine, agricole ou industrielle. Une pollution par ailleurs causée par un nombre de molécules de plus en plus diversifiées, voyant apparaître dans nos cours d’eau, des molécules pharmaceutiques, cosmétiques, ou autres, que l’on sait pas, d’une part, toujours bien repérées ni d’autre part, correctement traitées.
Ne pouvant a priori pas agir de façon certaine et rapide sur le cours de la montée des températures, c’est donc bien sur les comportements de chacun et la définition de modalités d’usages et de règles de gestion de la ressource qu’apparaissent les pistes de sa préservation. Une conclusion qui n’est en soi certes pas nouvelle, mais le rendez-vous du jour a mis, une fois de plus en exergue l’urgence à agir. Si c’étaient aux acteurs professionnels et/ou élus présents d’en débattre dans l’après midi, ils ont pu s’inspirer des suggestions émises par les scientifiques.

Optimisations des usages, adaptations sur les modalités de prélèvementPour Henri Etcheber, le mot d’ordre est celui de l’économie, et d' »une consommation judicieuse de la ressource » qui passe beaucoup par la sensibilisation et notamment celle des jeunes générations, dont il suggère la mise en œuvre par l’Education Nationale. Autre piste qu’il encourage, multiplier les liens avec les régions limitrophes, où concernant les eaux de surface en tout cas, l’Aquitaine ne peut que subir, les débits ou pollutions venues en amont des bassins versants.
Alain Dupuy a quant à lui davantage focalisé sur la ressources en eau sous-terraine; il encourage lui aussi une optimisation des usages, via bien sûr des économies qui pourraient entre autre passer par une limitations des fuites ou encore la réutilisation de l’eau pour certain usage avant le rejet direct. Autre axe de travail selon le chercheur, les adaptations sur les modalités de prélèvements de la ressources, son transport, ou encore pourquoi pas, sur les mode de facturation à ses différents et nombreux consommateurs. Et enfin, il encourage la recherche à se pencher sur des solutions de stockages inter-saisonniers, de réalimentation de nappes profondes, ou encore sur la lutte contre les îlots de chaleur que peuvent représenter les villes « sur minéralisée ».

Cette journée aura bien sûr était l’occasion d’évoquer la construction de retenue d’eau, voyant l’ébauche d’une confrontation entre acteurs agricoles et la SEPANSO. Alain Rousset s’étant dit en tous les cas « fasciné par l’hostilité provoqué par les barrages, et avouant pour sa part ne pas la comprendre ».

Alain Rousset, entouré d'Hervé Le Treut et Laurent Bergeot lors de la signature de la convention de partenariat entre la Région et l'Agence de l'Eau Adour-Garonne


Partenariat Région/ Agence de l’Eau Adour-GaronneEn marge de cette rencontre sur les anticipations du changement climatique sur la gestion de l’eau en Aquitaine, Alain Rousset et Laurent Bergeot, directeur général de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, ont signé une convention visant à assurer un partenariat pour 2014-2018 sur des objectifs tels que la préservation et la restauration des milieux aquatiques, le maintien de la biodiversité, la gestion intégrée des milieux côtiers, le développement durable du littoral aquitain ou encore la sensibilisation aux actions à l’environnement. Partenariat qui sera notamment concrétisé par une collaboration et information réciproque renforcée, ainsi que par une complémentarité des actions et de financements pour la mise en place de projets communs.

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