À Montaigne, les étudiants cultivent leurs fruits et légumes


À Bordeaux-Montaigne, les étudiants pourront bientôt cultiver leurs propres fruits et légumes. Ce jardin partagé, appelé Maraîch’Solidaire, c’est l’idée de l’association La Cuvée des écolos, soucieuse d’écologie et de réduire la précarité étudiante.

Parcelle destinée au jardin partagé à l'université de Bordeaux-Montaigne, à Bordeaux.La Cuvée des écolos

Encore en attente d’une autorisation pour occuper la parcelle, le jardin partagé devrait se concrétiser cette année.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 18/04/2023 PAR Juliette Huard

La précarité étudiante en appelle à l’imagination et la solidarité. Après les campagnes de sensibilisation, le marché solidaire et les week-ends à la ferme, l’association, La Cuvée des écolos innove avec un jardin partagé, nommé Maraîch’Solidaire.

Agriculture, fruits et légumes de saison

La Cuvée des écolos, accouchée d’un projet de master sur l’écologie humaine en 2019 et comptant une centaine d’adhérents, se bat sur différents fronts : l’environnement, la précarité étudiante ou encore les urgences économiques des agriculteurs de la région. Dans cette perspective, le Maraîch’Solidaire s’inscrit dans l’homogénéisation des trois projets déjà mis en place. Le jardin partagé s’organise ainsi sur quelques 5000 m2 de la plaine de Bardanac, au sein même de l’université de Bordeaux-Montaigne.

Le Maraîch’Solidaire est aussi soutenu par les agriculteurs rencontrés lors des week-ends à la ferme. Cultiver l’autonomie alimentaire des étudiants et les sensibiliser à l’agriculture paysanne ainsi qu’à une alimentation de qualité et de saison, deviennent alors une évidence. Ambitieux et reconnu d’utilité publique, le projet a remporté le prix Cognac-Jay.

« Pour introduire le jardin partagé, nous commencerons par produire des fruits et des légumes de saison qui puissent être distribués lors du marché solidaire », affirme Pierre Lespes, salarié de l’association La Cuvée des écolos, en charge du Maraîch’Solidaire. Le temps que le jardin partagé soit bien rodé. « Mais à terme, l’idée est bien de former les personnes qui s’investissent dans le Maraîch’Solidaire sur des thématiques comme l’agriculture raisonnée, l’agroécologie et la permaculture, et par conséquent leur permettre de cultiver elles-mêmes leurs fruits et légumes », assure-t-il.

Ce jardin partagé a également pour but de mettre en avant les fruits et légumes de saison « qu’on ne connaît pas forcément », d’après Pierre Lespes. Il en qualifie même certains d’ « oubliés malgré une forte qualité gustative ». Par exemple, le persil tubéreux et le topinambour. « Nous souhaitons montrer qu’il n’existe pas seulement les courgettes, les poireaux et les tomates et valoriser, à travers des ateliers de cuisine et de transformation, des pratiques de cuisine alternatives », explique Pierre Lespes.

Un lieu d’apprentissage et de partage

La particularité du Maraîch’Solidaire est qu’il sera accessible à tous et sans contrepartie financière. « Les étudiants bénéficiaires du marché solidaire seront directement concernés, mais aussi toutes nos associations partenaires et personnes qui ont envie de s’investir dans ce lieu d’apprentissage, de partage, convivial, pédagogique, ressources et vecteur de rencontres », indique Pierre Lespes. Le jardin partagé sera également ouvert aux riverains de l’université de Bordeaux-Montaigne. « Ce peut être intéressant de faire de l’intergénérationnel », précise-t-il.

En effet. Les étudiants cumulent souvent « petits boulots » et études, et bientôt la culture de leurs propres fruits et légumes, la question de leur réussite académique se pose de fait. « On sait qu’à certains moments de l’année, par exemple lors des partiels, il y aura une baisse d’activité dans le jardin partagé. C’est pour cela qu’il est intéressant d’avoir des bénévoles venant d’horizons divers et pas uniquement des étudiants d’une seule promo qui ont tous leurs partiels en même temps. Les autres pourront donc prendre le relais pendant que certains seront occupés », souligne Pierre Lespes. Avant de poursuivre : « Je pense, au contraire, que ce projet peut permettre aux étudiants de souffler un peu entre deux partiels ou entre deux temps de révisions, en ayant mis les mains dans la terre ou en ayant simplement pris l’air. Le Maraîch’Solidaire est un lieu de détente, pas un lieu où on vient cravacher et on va rater ses partiels parce que l’on a passé trop de temps à jardiner pour récolter ses poireaux. »

Le jardin partagé s’inscrit dans la même démarche que le repas étudiant à un euro. Initiative qui a, d’ailleurs, échoué de peu à l’Assemblée nationale le 9 février dernier. « Le repas à un euro est un projet louable qui devrait être mis en place. Néanmoins, au-delà de l’accessibilité, il faut aussi se poser la question de l’approvisionnement et de la rémunération des producteurs. C’est notamment ce que l’on essaye de mettre en place. La précarité n’est pas seulement étudiante, il y a également des urgences économiques chez les agriculteurs qui sont tout aussi terribles », témoigne Pierre Lespes.

Infos pratiques !

Avant que le jardin partagé puisse être exploité, des premiers chantiers seront nécessaires, comme l’apport de matière organique sur la parcelle sous forme de compost, de fumier ou de tonte de pelouse et la construction d’un cabanon pour stocker les outils de jardinage et les plants. Des investissements ont ainsi été mis en place.

D’ailleurs, Bordeaux Métropole, la fondation Cognac-Jay et l’université de Bordeaux sont les principaux financeurs du projet.

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